Marvin Harris : biographie du créateur du matérialisme culturel

Découvrez-en davantage sur cet anthropologue américain.
Marvin Harris : biographie du créateur du matérialisme culturel
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 17 mars, 2019

Marvin Harris est l’une des figures les plus novatrices de l’anthropologie contemporaine. Ce chercheur et académicien nord-américain est le principal représentant du courant du “matérialisme culturel”. Il s’agit d’une catégorie du néo-marxisme dans laquelle les conditions matérielles sont abordées en tant que facteur déterminant dans la façon d’être et le futur des peuples.

Pour Marvin Harris, ce sont les conditions matérielles des sociétés qui déterminent la pensée et les habitudes socio-culturelles des différents groupes humains. Ces conditions matérielles comprennent les modes et les moyens de production, les formes de distribution, les échanges, etc.

“Nous devons nous défaire de l’idée selon laquelle nous sommes une espèce agressive par nature qui ne sait éviter la guerre. Par ailleurs, celle affirmant qu’il existe des races supérieures et inférieures et que les divisions hiérarchiques sont le fruit d’une sélection naturelle et non d’un long processus d’évolution culturelle manque de fondement scientifique.”

-Marvin Harris-

L’approche et les thèses de Marvin Harris ont été très polémiques mais aussi extrêmement solides. Sa façon d’aborder l’anthropologie a des conséquences politiques et beaucoup de discussions en découlent. Quoi qu’il en soit, personne ne remet en cause ses apports indéniables dans le domaine anthropologique.

Marvin Harris

Marvin Harris est né le 18 août 1927 à New York (Etats-Unis) et est décédé le 25 octobre 2001 à Gainesville (Floride) à l’âge de 74 ans. En 1948, il a obtenu le titre de Bachelor of Arts au Columbia College. Il a ensuite étudié l’anthropologie à l’Université de Columbia, où il a fini par travailler en tant que professeur pendant 27 ans.

Au cours de sa première étape de formation, il a été l’élève de grands intellectuels de l’époque comme Julian Steward et Alfred Kroeber. Il a aussi reçu des leçons des élèves de Skinner, un aspect qui a été déterminant dans sa conception du travail expérimental en anthropologieEn 1953, il a obtenu son doctorat à l’Université de Columbia. Son travail de fin d’études concernait plusieurs communautés du Brésil.

Marvin Harris

 

Marvin Harris a mené plusieurs études au Brésil entre 1950 et 1951. En 1953-54, il a été consultant pour le National Institute of Pedagogical Studies à Rio de Janeiro. Un peu plus tard, il s’est déplacé au Mozambique où il a mené plusieurs recherches avec la communauté Thonga. Cette période a considérablement changé sa vision de l’anthropologie et l’a poussé à opter pour le matérialisme culturel.

En 1960, il a réalisé d’autres études sur le terrain dans la région de Chimborazo, en Equateur. Il a ensuite mené des recherches à Bahía (Brésil) entre 1962 et 1965. Sa dernière grande aventure en tant qu’anthropologue de terrain a eu lieu en Inde, en 1976, lorsqu’il a réalisé des études sur l’utilisation des ressources protéiniques avec le soutien de la National Safety Foundation.

Les apports de Marvin Harris

Comme nous l’avons signalé, Harris a été le fondateur et le principal représentant du courant du matérialisme culturel en anthropologie. Certains des apports de Marvin Harris sont Cannibales et rois, Bon à manger et Vaches, porcs, guerres et sorcières. C’était un très bon divulgateur de théories anthropologiques et c’est pour cela qu’il a atteint une grande popularité dans le monde entier.

Marvin Harris et l'anthropologie

Son approche se base sur l’idée selon laquelle la recherche anthropologique doit fondamentalement se centrer sur l’étude des conditions matérielles de vie des différentes sociétés. Grâce à ce point de vue et à son travail poussé, il a fini par en arriver à des conclusions intéressantes, surtout en ce qui concerne la guerre et les tabous alimentaires.

Selon Harris, les vaches sont devenues sacrées en Inde pour des raisons associées à la production. Dans le passé, la société en dépendait pour tirer les charrues car la base de l’économie était l’agriculture. C’est pour cette raison que la consommation de leur viande a été proscrite et qu’elles sont devenues des animaux sacrés. Ainsi, les croyances et la religion découlent de ces faits matériels. Mais ce n’est qu’un exemple de certains aspects de ses études.

Marvin Harris a défendu l’idée selon laquelle les coûts et les bénéfices matériels sont ce qui donne lieu aux différentes croyances. Par conséquent, toute réalité culturelle peut s’expliquer à travers l’examen des conditions matérielles d’une société. Ses idées font encore débat mais ses livres constituent malgré tout un point de référence obligatoire dans le domaine de l’anthropologie.

 


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Harris, Marvin, et al. Antropología cultural. Madrid: Alianza editorial, 1990.
  • Harris, Marvin. Bueno para comer. Alianza editorial, 1994.
  • Harris, M., & del Toro, R. V. (1999). El desarrollo de la teoría antropológica: historia de las teorías de la cultura. Siglo veintiuno.

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.