Lorsque nous devenons notre propre ennemi, lorsque nous érigeons un mur

Lorsque nous devenons notre propre ennemi, lorsque nous érigeons un mur
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Lorsque nous devenons notre propre ennemi, tout commence à mal tourner. Nos pensées sont comme des fléchettes empoisonnées et nous tombons dans l’autocritique la plus vorace et la plus impitoyable. Presque sans nous en rendre compte, nous dressons un mur où nous restons coincé, où nous utilisons des dizaines de stratégies défensives à travers lesquelles nous pensons que personne ne pourra nous blesser, limitant par la même notre vie à un degré inimaginable.

Avant d’approfondir le sujet des ennemis intérieurs, posons-nous au préalable une simple question. À quand remonte la dernière fois où en souhaitant éviter quelque chose ou en nous défendant d’une situation, nous avons nous-mêmes généré quelque chose de pire ?

Le fait, par exemple, celui qui craint d’être blessé émotionnellement et choisit d’établir une distance froide, perdant ainsi des opportunités qu’il pourrait regretter plus tard. Le fait également celui qui se laisse emporter par une préoccupation excessive, par le doute qui ronge et la peur qui invalide, découvrant par la suite que ce qu’il craignait tant n’était pas si terrible et qu’il aurait peut être pu découvrir quelque chose de fabuleux s’il avait osé.

Si nous connaissons ce types de situations, nous  saurons ce que signifie s’invalider soi-même, ce que signifie vivre avec ces chaînes limitant toutes nos démarches et qui, d’une certaine manière, ont davantage de probabilité de générer des résultats négatifs. Croyons-le ou non, l’auto-sabotage est un exercice très commun que nous devrions savoir maîtriser avec une plus grande efficacité…

“Même notre pire ennemi ne peut pas nous blesser autant que nos propres pensées.”

Bouddha

princesse

Être notre propre ennemi : lorsqu’un bataillon d’adversaires féroces envahit notre esprit

Marcos a commencé à travailler dans une nouvelle entreprise. Il est enthousiasmé par sa position, mais ressent en même temps une forte préoccupation : il craint de ne pas être aussi compétent que les autres l’espèrent. Son anxiété et son besoin de paraître efficace et d’être très productif sont tels qu’il a commencé à faire des heures supplémentaires et à être très compétitif. Il se concentre sur son travail d’une manière presque désespérée.

Cette dynamique est en train de générer deux choses : la première est la mauvaise relation avec ses collègues, la seconde que la direction perçoit Marcos comme quelqu’un qui ne sait pas travailler en équipe. En  fin de compte, sa peur de ne pas donner une bonne image à son entreprise est devenue réalité.

Comment pouvons-nous arriver à ce genre de situation ? Quels processus psychologiques nous conduisent à cette dérive personnelle si commune ? Croyons-le ou non, la  plupart d’entre nous avons un petit “bataillon” de féroces ennemis internes, auxquels nous accordons parfois trop le pouvoirIls sont les suivants.

“Lorsque nous devenons notre propre ennemi, un bataillon de féroces adversaires inonde notre esprit pour entraver notre croissance personnelle.”
petite fille face aux tentacules d'une pieuvre

Nos ennemis internes

Le premier ennemi interne capable de nous faire devenir notre propre ennemi est le doute. Cependant, nous ne faisons pas référence à ce doute occasionnel qui nous permet parfois de prendre des décisions avec davantage de perspective. Nous parlons ici du doute constant qui invalide, qui n’apporte rien et qui nous coince progressivement dans l’immobilité et dans l’incapacité de réagir.

  • La préoccupation excessive. Il s’agit sans aucun doute de notre authentique “Nemesis”, l’ombre qui souvent nous poursuit, qui nous punit en faisant que tout soit assorti d’une nuance terrifiante, que tout fait, événement ou une situation fasse l’objet d’une prévision négative.
  • L’indécision. Qui ne s’est jamais senti indécis à un moment donné ? Cette sensation est tout à fait normale lorsque après un certain temps elle fait place à la confiance, à un acte audacieux et au courage d’affronter cette peur. Toutefois, si cette indécision est permanente, nous serions alors dans une réalité personnelle non salutaire.
  • Le besoin de nous comparer constamment aux autres. Si nous l’avons expérimenté à un moment donné, nous saurons à quel point cela est inutile. C’est presque comme posséder une paire de lunettes par lesquelles nous ne percevons que des profils avec davantage de succès que nous, des personnes plus habiles, compétentes, attrayantes … A quoi bon percevoir le monde avec ce type de perspective ? A nous humilier et anéantir notre estime de nous-mêmes.

Cesser d’être notre propre ennemi : des clés pour y parvenir

S’auto-élever au rang de meilleur allié exige un travail interne approprié, là où invoquer un être parfois oublié : l’amour propre. Un tel travail, un artisanat si subtil exige que nous soyons capables de travailler dans différents domaines, dans certaines dimensions de notre croissance personnelle. Nous r éfléchirons sur ces points dans la suite de cet article.

Détecter l’auto-critique inutile

Imaginons que nous disposions d’un capteur, d’un détecteur de pensées inutiles. Imaginons que nous apprenions à programmer ce détecteur en lui donnant les ordres suivants : bloquer toutes les pensées qui commencent par “tu ne peut pas”, “tu n’y arrivera pas, “ce n’est pas pour toi”, “tu ferais mieux d’oublier”, etc.

Il est par ailleurs essentiel que nous affinions davantage cette machine afin de détecter les pensées déformées du type “si tu as échoué dans le passé, il est probable que la même chose se produira maintenant”.

Quelle image avons-nous de nous-même ?

Pensons-y un instant et essayons de le traduire par écrit : définissons-nous, décrivons la vision que nous avons de notre propre personne.

Humaniser nos erreurs ou nos échecs du passé

Courageux n’est pas celui qui évite de commettre les mêmes erreurs, courageux est celui qui apprend d’elles et se permet d’essayer à nouveau à atteindre les résultats rêvés. Essayons donc de voir les échecs comme quelque chose de normal et même d’acceptable afin de disposer de davantage de connaissances pour l’avenir.

fille sur un poisson

Enfin, assumons une position plus proche de nous-mêmes et surtout, plus affective. Nous blesser nous-même, nous fermer des portes et des fenêtres jusqu’à ce que nous n’ayons plus de lumière ou d’air, n’a aucun sens. La vie est remplie de possibilités et nous devrions nous sentir dignes des meilleures choses. Optons pour l’excellence et enfermons nos peurs.



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