Lord Byron, biographie du héros romantique par excellence
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Lord Byron a incarné le personnage romantique par excellence. Ce fut l’enfant terrible du XIXème siècle. Hédoniste, défiant les conventions sociales, courageux, excentrique et, surtout, l’un des poètes les plus remarquables de notre histoire. Peu de personnages ont si bien incarné cet esprit, entre tragique et héroïque, qui a fait de sa propre vie une véritable légende.
Il y a une dizaine d’années, fut édité un petit trésor sur George Gordon, connu dans le monde entier sous le nom de Lord Byron : ses journaux. Ces confidences, enfin compilées et publiées, nous offrent des faits très révélateurs sur la personne (pas sur le personnage). Dans ce témoignage intime, nous découvrons un jeune homme qui a peu à voir avec ce casanova célèbre pour ses amours.
Il aimait sa sœur. Cependant, les romances qu’on lui attribue avec Shelley ou Polidori, par exemple, n’ont jamais été vraies. Il avait une sensibilité artistique admirable. En effet, il avait une personnalité cynique, sans-gêne et même contradictoire. Il était cet homme qui se décrivait comme un simple observateur du monde, d’un monde trop ennuyeux, selon lui, mais dans lequel il vivait avec une passion absolue.
Il disait également qu’il n’avait pas d’idées politiques. Cependant, il a sacrifié sa vie dans la lutte pour l’indépendance de la Grèce. L’approfondissement de son journal intime et de son personnage nous aide sans aucun doute à aller au-delà de l’image classique du Byron vêtu de pirate, toujours magnétique face aux femmes, amant du scandale et de l’aventure.
Ainsi, selon les mots d’Anthony Burgess, le monde doit encore de nombreuses reconnaissances à Lord Byron. Il faut aller au-delà de la légende pour comprendre l’impact de son œuvre, et ainsi révéler l’homme derrière le masque.
George Gordon, Lord Byron : biographie d’un poète romantique
Le père de Byron était un capitaine célèbre connu sous le nom de Mad Jack. Il était suivi par une mauvaise réputation et, surtout, par sa tendance à dilapider les fortunes. En réalité, il s’est produit la même chose lorsqu’il a épousé Lady Catherine Gordon, une héritière écossaise. Après la naissance de George Gordon en Ecosse en 1788, la mère et le fils n’ont eu d’autre choix que de vivre dans des logements modestes à Aberdeen.
Le petit Byron est né avec une difformité au pied droit, et il fut aussi célèbre pour sa boiterie. Ce n’est qu’à l’âge de 10 ans que sa chance et celle de sa mère ont tourné. Il a hérité du titre et des propriétés de son grand-oncle William, le cinquième baron des Byron.
A partir de ce moment, sa vie a pris un tournant à 180 degrés. Il est entré à Harrow, l’une des écoles les plus prestigieuses d’Angleterre. En 1803, il est tombé amoureux de l’une de ses cousines. Il s’agissait de Mary Chaworth, une fille plus âgée que lui qui était déjà fiancée. Ce rejet et la figure d’un amour inaccessible ont inspiré ses premiers poèmes, ceux qui plus tard continueraient à mûrir dans chaque expérience et aventure.
L’université et la naissance de la légende Lord Byron
En 1805, Lord Byron est entré au Trinity College de Cambridge. Il ne lui a pas fallu longtemps pour devenir l’un des élèves les plus brillants et les plus extravagants. Ses versets ont commencé à gagner en notoriété parmi la communauté académique et étudiante. Ainsi que son comportement, ses tenues extravagantes et même la mascotte qu’il avait toujours avec lui : un singe.
Il a appris la boxe, l’escrime, a cultivé de grandes amitiés et a finalement abandonné ses études après être tombé amoureux d’une prostituée. Il a vécu à Picadilly pendant un certain temps, puis est retourné auprès de sa mère et a décidé de se consacrer à l’écriture de poèmes. Son premier ouvrage publié fut Horas de ociosidad, en 1807. Ce travail lui a valu une reconnaissance presque inattendue.
En 1809, Byron a pris son siège à la Chambre des lords. Il a profité de ce poste à responsabilité pour s’embarquer avec un ami pour une grande virée. Ils se sont rendus à Lisbonne, ont traversé l’Espagne et ont ensuite passé quelques mois à Malte et en Grèce. Cette aventure se terminera à Constantinople (aujourd’hui Istanbul, Turquie). Un voyage évocateur dont Byron a puisé une grande inspiration artistique.
De retour de ce long voyage, le jeune Byron rentre chez lui pour découvrir deux choses. La première est la mort de sa mère. La seconde est que son livre Le pèlerinage de Childe Harold a été un succès et qu’il est désormais la personne la plus célèbre d’Angleterre.
L’amour et l’amitié
A l’été 1813, une grande partie de la société était au courant des relations de Byron avec sa demi-sœur Augusta Leight. Elle était la fille du premier mariage de son père et la personne qu’il a irrémédiablement aimée toute sa vie. Peu importait qu’elle soit mariée : le lien entre les deux était connu de la majorité.
Ce fardeau est apparu dans plusieurs de ses œuvres telles que L’infidèle (1813), L’Epouse d’Abydos (1813), Le Corsaire (1814) et Lara (1814). Toutefois, afin de rompre cette relation une fois pour toutes, il a décidé d’épouser Annabella Milbanke. De cette relation est née Augusta Ada, qui deviendra plus tard la célèbre programmatrice et mathématicienne (Ada Lovelace).
Or, ce mariage fut aussi éphémère qu’il était condamné à l’échec presque dès le début. Les rumeurs sur la relation de Lord Byron avec sa sœur n’ont cessé de les hanter. Ainsi, et après une séparation bien arrangée, il décide de quitter l’Angleterre et de s’installer à Genève, auprès de son ami Percy Bysshe Shelley et Mary Godwin (devenue Mary Shelley). De ces mois, une intense production littéraire et poétique a émergé qui a sans doute marqué ces trois grands auteurs.
Don Juan et l’indépendance de la Grèce
Après avoir quitté la Suisse, Lord Byron entreprend de nouveaux voyages à travers l’Italie. Il a utilisé cette traversée, qui s’est déroulée de 1817 à 1821, entre autres, pour écrire son plus grand poème, Don Juan, une satire sous la forme d’un vers picaresque.
Il y révèle d’autres aspects de son caractère et de sa personnalité peu connus à l’époque : son ingéniosité satirique. C’est une œuvre audacieuse, comique et parfois sans délicatesse, dans laquelle il a laissé dans le doute l’image classique du séducteur.
Toutefois, c’est en 1822 que Byron a reçu ce qui ont peut-être été les pires coups de sa vie. Tout d’abord, sa fille Allegra, âgée de cinq ans, qu’il avait laissée dans une école près de Ravenne, est morte. Trois mois plus tard, au cours d’un voyage en bateau avec son ami Shelley, celui-ci meurt lorsque sa petite goélette coule. Une goélette qu’ils avaient justement appelé Don Juan.
Un an après ces pertes, Lord Byron fut nommé membre du comité de Londres pour l’indépendance de la Grèce. Une entreprises dans laquelle il n’a pas hésité à s’enrôler pour se battre pour une terre qu’il aimait. Il ne craignait pas le combat, et comme tout autre Grec, il est venu avec la même passion et la même fierté pour la libérer de l’Empire Ottoman. Là, il fut reçu comme un héros et a également écrit ce qui fut sa dernière composition : A trente-six ans.
On dit qu’il avait lui-même prédit sa propre mort des mois auparavant. Alors qu’il préparait en plus de sa guérilla une attaque contre la forteresse turque dans le golfe de Corinthe, il tomba malade. On parle de paludisme, mais aussi de crises d’épilepsie. Cependant, les biographes soulignent que la cause principale de sa perte fut un mauvais traitement médical basé sur de terribles saignements et la septicémie qui en a résulté.
Le héros romantique par excellence n’est pas mort avant d’avoir écrit son dernier souhait. Son cœur resterait en Grèce. Son corps serait renvoyé en Angleterre, conservé dans un tonneau de cognac. Et c’est ainsi que la légende du héros romantique et tragique a marqué notre histoire.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Byron, Lord (2008) Diarios. Alamut Ediciones
- Nicolson, Harold (2007). Byron, el último viaje. Madrid: Editorial Siruela
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.