Les troubles du contrôle des impulsions
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Connaissez-vous les troubles du contrôle des impulsions ? Tous les êtres humains ont des envies ou ressentent des envies.
Cependant, la plupart d’entre elles n’atteignent pas une intensité suffisante pour dépasser les ressources dont nous disposons pour les contrôler. Le phénomène ne se produit alors pas assez fréquemment pour être une source de souffrances importantes dans notre vie ou celle des autres.
Il s’agit là d’une condition pour pouvoir parler de troubles du contrôle des impulsions ou des troubles dus à un déficit de contrôle des impulsions. Avant de continuer, il convient de définir un terme crucial : l’impulsivité.
Selon Moller, Barrat, Dougherty, Schmitz et Swann (2001), l’impulsivité est une prédisposition à l’exécution d’actions rapides et imprévues, à des stimuli internes ou externes, sans aucune considération pour les éventuelles conséquences négatives. Et ce tant pour l’individu impulsif que pour les autres.
Cette réaction peut être visible ou manifeste (passer un appel téléphonique). Mais elle peut aussi être cachée à l’observateur (imaginer une conversation avec une autre personne). Lorsque le cas est bénin, les conséquences négatives ne sont généralement pas assez importantes pour constituer des signaux d’alerte.
Toutefois, les cas de longue durée peuvent finir par générer de grandes douleurs. Le trouble est là, mais, en raison de sa légèreté, la personne ou son environnement n’agit pas. On assiste alors à une chronification et donc à une plus grande résistance à une intervention ultérieure.
En matière de prévalence, elle est plus élevée chez les hommes, bien que la différence semble se rétrécir et varie en fonction du trouble. Découvrez dans la suite de cet article les principaux troubles associés au contrôle des impulsions inclus dans le DSM IV.
Le trouble explosif intermittent
La rage ou la colère sont les principaux protagonistes de ce trouble. L’énergie de l’émotion dépasse complètement la personne. Pour s’en débarrasser, la personne touchée peut être agressive et causer des dommages importants.
On parle d’agressivité physique, mais aussi verbale. On peut le voir chez certains agresseurs, mais tous ne souffrent pas de ce trouble. Les personnes concernées enchaînent les crises de colère similaires aux crises de colère infantiles. Bien entendu, les dommages causés sont bien différents, puisque la force d’un adulte ne peut être comparée à celle d’un enfant.
Les patients ont tendance à s’améliorer lorsque nous leur proposons d’autres débouchés pour cette même énergie. Des mesures préventives peuvent être adoptées, telles que l’exercice et les soins diététiques. Il est aussi possible de fournir des moyens d’adaptation directe pour les moments où ils sentent qu’ils vont perdre le contrôle, comme le temps mort.
La kleptomanie, un trouble du contrôle des impulsions
Ici, le vol est la solution préférée à laquelle a recours la personne pour essayer de calmer son anxiété. C’est un comportement instrumental agissant comme un sédatif. L’objet du vol n’a pas de réelle importance dans la plupart des cas. Le vol n’a pas pour but de couvrir des besoins.
Ce trouble est peut-être l’un des troubles les plus connus du grand public. Nombreux sont les personnages qui en souffrent au cinéma ou à la télévision. L’un des plus emblématiques est sans doute Marie Schrader dans Breaking Bad.
Cela représente parfaitement la réalité. Nous voyons le déni systématique du problème en même temps que nous voyons comment l’émotion de la honte produit une énergie qui est canalisée à travers la menace.
Très souvent, une fois qu’elles ont franchi l’étape difficile de reconnaître le problème, les personnes atteintes de kleptomanie minimisent leur comportement. Elles affirmeront alors que ce qu’elles ont pris n’est qu’un détail, un objet sans grande valeur qui ne causera la ruine de personne.
Elle dira aussi que ce vol lui a produit un grand bien, car il lui a permis de se débarrasser de son anxiété. Et ce, sans faire de mal à personne. L’esprit est fantastique lorsqu’il s’agit de façonner la réalité pour y trouver des raisons de continuer à faire ce qui nous renforce.
Le jeu pathologique (jeu d’argent), un autre trouble du contrôle des impulsions
Dans ce cas, c’est la libération d’adrénaline produite par le jeu qui calme l’anxiété. Le jeu agit comme une addiction et est très coûteux en du point de vue économique. Un joueur peut gagner à un moment donné. Mais la loi des grands nombres nous dit que, à long terme, il finira toujours par perdre.
Les joueurs concernés finissent alors par être victimes, ce qui affecte leurs relations. Nous parlons d’un problème qui est généralement détecté lorsque les conséquences sont importantes.
Au début, il est facile à la fois pour l’environnement et pour le joueur impulsif de normaliser l’activité. Ce ne sont que de petits paris. Aux premiers signes avant-coureurs, la personne cherche généralement des moyens de cacher son comportement. Empêchant ainsi quiconque de se mettre entre lui et le jeu.
Le jeu lui-même finit par détourner une bonne partie de son énergie physique et mentale. Le joueur impulsif passe son temps libre à réfléchir à l’endroit où il va jouer et comment il le fera pour que personne ne l’attrape. Il finit par placer de plus en plus d’espoir dans le jeu pour sortir du trou dans lequel il se trouve. Il peut ainsi en venir à embrasser des idées irréalistes.
Parmi les troubles du contrôle des impulsions, on trouve également la pyromanie, la trichotillomanie, le syndrome de Diogène… Les trois troubles que nous avons décrits dans cet article servent à identifier les lignes communes de cette catégorie diagnostique.
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
Moeller, F. G., Barratt, E. S., Dougherty, D. M., Schmitz, J. M., & Swann, A. C. (2001). Psychiatric aspects of impulsivity. The American journal of psychiatry, 158(11), 1783–1793. https://doi.org/10.1176/appi.ajp.158.11.178
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.