Les premières impressions : le point de départ de toute relation
Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González
Avez-vous déjà réfléchi à la vitesse à laquelle nous nous faisons une image de la personne que nous avons en face de nous, à la manière dont nous pressentons les choses sur la bases d’éléments rapidement aperçus ? Avez-vous remarqué que notre cerveau agit presque automatiquement afin de dessiner le profil de ceux qui nous entourent ? Il s’agit là de quelques-uns des phénomènes qui se produisent avec les premières impressions.
Une étude réalisée par Bert Decker confirme que le cerveau forme une première impression sur une personne au bout de seulement deux secondes. Au cours de ces deux secondes, le cerveau crée 50% de l’image qu’il se fait de la personne, et ce sera lors des 4 minutes suivantes qu’il complétera son idée sur elle. A partir de là, cette image mentale influencera grandement notre manière d’interagir avec cette dernière puisque nous aurons tendance à la confirmer.
Prenons un exemple simple pour illustrer ce propos. Imaginons, lorsque nous nous faisons l’image d’une personne que nous venons de rencontrer, que nous pensons qu’elle est aimable. Si nous y réfléchissons, la chose la plus probable est que nous nous montrerons nous-même aimable, de sorte que l’autre personne le reste également, ou, si elle ne l’est pas, de sorte qu’elle puisse le devenir. Parmi d’autres raisons, celle-ci est l’une de celles qui rendent le plus difficile le fait de changer une première impression : nous nous comportons avec l’autre en fonction de cette première impression.
Comprendre comment nous forgeons les premières impressions que nous nous faisons des autres est fascinant : le cerveau agit inconsciemment et traite de nombreuses données sans même en disposer vraiment. Nous pouvons le constater à travers une étude menée par le psychologue Nalili Ambady. Il fut constaté dans le cadre de cette expérience que 10 secondes d’une vidéo dans laquelle apparaissait un enseignant étaient suffisantes pour que les étudiants puissent se forger une première impression sur ce dernier. Et ce n’est pas tout : cette première impression, en général, ne différait que très légèrement de l’impression qu’avaient les étudiants qui avaient assisté aux cours dudit enseignant pendant un semestre entier. Cela nous montre la vitesse à laquelle notre cerveau crée une image complète des personnes que nous voyons.
La conclusion que nous pouvons en tirer est l’importance de notre langage non verbal et de notre apparence vis à vis de l’extérieur. Notre façon de nous présenter ou de nous montrer la première fois est ce qui conditionnera l’image que les autres auront de nous.
Comment la société et la culture influencent-elles les premières impressions ?
Nous sommes influencés, consciemment et inconsciemment, par la société et la culture. Ce qui nous entoure et notre vécu conditionnent cette première impression que nous gardons dans notre cerveau ; parfois même sans l’avoir traitée, de sorte que nous agissons en fonction d’elle presque sans nous en rendre compte.
La société nous indique comment nous habiller, comment agir, comment parler…et nous codifions la plupart des paramètres en faisant partie de cette première impression : nous constatons s’ils correspondent à ce que la société approuve (qui peut ou non coïncider avec ce que nous approuvons ou non). Lorsque cela n’est pas le cas, les personnes attireront probablement davantage notre attention et il s’agira d’un aspect qui ressortira de cette première impression. Par conséquent, nous le codifierons plus rapidement.
Une large partie de ce processus est inconsciente : nous le faisons sans nous en rendre compte. De sorte qu’il sera difficile de l’influencer directement. Cependant, ce que nous pouvons faire est de rester prudent au moment de déterminer la fiabilité de cette image, de lui faire confiance de manière raisonnable et de rester libre de la modifier. Procéder ainsi nous sera directement bénéfique dans la mesure où cela améliorera la qualité de nos nouvelles relations.
Nous ne sommes pas seulement une première impression, nous ne sommes pas seulement une image extérieure : chacun d’entre nous possède beaucoup à l’intérieur et nous méritons que les autres prennent le temps de nous connaître. Comme nous avons pu le constater, nous ne nous trompons que modérément lorsque nous nous forgeons une première impression si nous la comparons avec l’impression que nous avons après plusieurs mois.
Pour autant, attention… Ceci vaut pour des relations qui ne sont pas très étroites, comme celle d’un enseignant et d’un étudiant. Dans le cas de relations plus profondes, la réalité est que cette première image subit beaucoup plus de changements avec le temps, soit parce que nous nous sommes trompés en la formant, soit parce que l’autre change.
Réussissons-nous à nous faire d’exactes premières impressions ?
Les études montrent que nous sommes assez bons pour générer des premières impressions. En quelques secondes, nous pouvons assimiler des informations non fournies par l’autre et le faire correctement.
Mais, d’un autre côté…quel problème cela pourrait-il bien poser ? Tout comme la société marque une ligne d’action, nous sommes capables de tromper notre interlocuteur assez facilement en nous plaçant dans les limites “normales” qui sont marquées socialement. Il sera facile de créer une image positive si nous savons à l’avance ce que l’autre souhaite trouver en nous.
En tout état de cause, les premières impressions, bien que bonnes, sont rarement exactes. Leur principal avantage est de nous aider à créer des attentes ou à dessiner des plans d’action : par exemple, pour que l’autre ait une bonne impression de nous. Le point négatif est qu’il existe des préjugés qui ôtent souvent la possibilité de vraiment connaître l’autre.
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