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Les animaux peuvent-ils souffrir de dépression ?

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Il semblerait que les animaux puissent souffrir de dépression, ou du moins tomber dans un état similaire. Voyons tout ce que l'on sait sur ce phénomène.
Les animaux peuvent-ils souffrir de dépression ?
Dernière mise à jour : 29 août, 2021

Cette maladie, qui a été ignorée pendant longtemps chez les humains, commence à être normalisée.Par conséquent, ce n’était qu’une question de temps avant que l’on se demande si les animaux pouvaient eux aussi souffrir de dépression.

Il semblerait que oui, car des preuves montrent que les animaux peuvent déprimer. Les études, initialement centrées sur des grands singes en captivité, se généralisent aujourd’hui davantage chez d’autres espèces.

Curieusement, les potentiels agents dépresseurs chez un animal ressemblent à ceux que l’on retrouve chez les humains. Vous retrouverez, dans cet article, un grand nombre de données qui vous sembleront peut-être un peu familières.

Les animaux peuvent-ils souffrir de de dépression ?

Le fait que les chercheurs commencent à s’intéresser à cette question vient directement des observations de grands singes enfermés. Les signes de tristesse et d’apathie qu’ils affichaient ressemblaient trop à ceux des humains pour ne pas être pris en considération.

Les animaux non humains, même s’ils ne sont pas capables de communiquer verbalement comme nous, affichent une dépression d’autres façons tout aussi indicatives. Certains des signes de dépression les plus communs chez d’autres espèces sont les suivants :

  • Anhédonie : incapacité à prendre du plaisir, qui se manifeste normalement par des comportements tels qu’une absence de jeu, une baisse de l’activité sexuelle ou des signes directs de tristesse – comme les pleurs des chiens ou les larmes des éléphants.
  • Anorexie : perte de l’appétit. La majorité des animaux plongés dans de profonds états de tristesse cessent généralement de manger.
  • Comportements anormaux : stéréotypies, automutilation ou autres comportements. Ces conduites sont un indicateur clair de dépression, surtout chez les mammifères.

Un peu plus tard, ces signaux ont été étudiés chez d’autres espèces, avec un résultat à la fois surprenant et attendu : les animaux peuvent souffrir de dépression. Il ne s’agit pas seulement de ceux qui ressemblent le plus aux humains ou qui sont mentalement avancés : on a aussi trouvé des corrélats chez d’autres espèces plus éloignées, comme les poissons.

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Les raisons pour lesquelles les animaux peuvent souffrir de dépression

En tant que mammifères sociaux, il nous est plus facile d’empathiser avec ceux qui nous ressemblent le plus. En effet, les mécanismes cérébraux qui régulent les émotions de base – joie, peur, tristesse, colère et dégoût – sont les mêmes pour tous.

Événements traumatiques

La mort d’un proche ou encore la maltraitance sont des événements, dans la vie d’un animal – humain ou non – qui peuvent créer cet état de tristesse intense. Le cas du chimpanzé Flint, étudié par la primatologue Jane Goodall, est connu pour être l’un des premiers à avoir révélé un deuil pathologique chez des primates. Flint a tellement déprimé après la mort de sa mère qu’il a cessé de se nourrir jusqu’à en mourir.

Privation de liberté

La vie en captivité est l’un des éléments déclencheurs de la dépression et d’autres troubles du comportement chez les animaux. Les signes de dépression chez des êtres vivants enfermés sont si nombreux que le débat éthique sur les zoos, les cirques, la vente d’animaux et les exploitations industrielles semble être interminable.

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Abus et maltraitance

Aujourd’hui, l’image d’un chien enchaîné donne lieu à des réponses de rage et de compassion. En effet, l’empathie surgit, car ses signes de tristesse sont bien souvent similaires aux nôtres. La tendance naturelle de l’être humain à ressentir du rejet quand il est témoin de violence directe a beaucoup aidé les chercheurs à approfondir ce point.

L’expérience directe d’agressions continues, d’abandon ou de privation de stimuli sont des causes de dépression chez la majorité des espèces.

Un peu plus d’empathie…

L’étude de l’esprit animal est un long chemin que notre espèce commence tout juste à parcourir. Tandis que certaines choses sont plus qu’évidentes – comme une vache qui crie pendant des jours quand on lui prend son veau –, d’autres ne le sont pas autant. L’équilibre entre l’empathie et la prudence n’est pas facile à trouver.

L’interprétation généraliste est due au fait qu’il est facile d’empathiser avec des vertébrés quand il s’agit d’événements comme la mort d’un proche ou l’enfermement. Néanmoins, si nous nous éloignons de notre branche phylogénétique, nous voyons apparaître de plus en plus de spécifications qui requièrent d’être prudents au moment d’affirmer des choses sur la dépression.

La partie positive de tout cela est que les recherches sur le comportement animal sont de plus en plus nombreuses et exhaustives. Ce qui nous unit et ce qui nous sépare des autres êtres vivants s’entrelace dans une merveilleuse complexité, qui promet d’offrir des réponses à tout.


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