Le test des matrices progressives de Raven : à quoi sert-il ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Le test des matrices progressives de Raven est l’un des instruments les plus utilisés pour mesurer le raisonnement analogique, la capacité d’abstraction et la perception. Ainsi, ses 60 questions permettent d’évaluer le facteur “g” d’intelligence proposé par Spearman, ces processus mentaux et cognitifs plus généraux qui nous permettent de donner des réponses plus ou moins efficaces aux problèmes quotidiens.
Admettons-le, nous avons tous, en majorité, déjà vu cet instrument. Il est appliqué de façon habituelle dans les centres éducatifs et lors des épreuves de sélection de personnel. Par ailleurs, aujourd’hui, il est commun qu’il fasse aussi partie des épreuves psychotechniques dans les processus de sélection pour différentes professions.
“L’intelligence, c’est non seulement la connaissance mais aussi l’habileté d’appliquer les connaissances au niveau pratique.”
–Aristote–
Etant donné ses contextes d’application, il est possible que nous voyions souvent cette épreuve avec un peu de gêne, comme s’il s’agissait de cet ennemi bien connu qui a supposé un défi à différents moments de notre vie, que ce soit pour des raisons académiques ou professionnelles. Malgré tout, il y a aussi des personnes qui voient le test des matrices progressives de Raven avec un profond intérêt parce qu’elles aiment résoudre ces petites énigmes, celles où il faut identifier des patrons, résoudre des séries, faire des déductions, affiner des perceptions et des abstractions…
Quoi qu’il en soit, une chose est claire. La mesure du QI (quotient intellectuel) a encore une grande validité dans notre actualité et dans la majorité de nos contextes. Au-delà de l’acceptation (ou non) de la théorie des intelligences multiples d’Howard Gardner, de nos jours, nous priorisons beaucoup plus cette vision unitaire de l’intelligence qui permet de mesurer chez l’être humain les capacités de raisonnement logique, la résolution de problèmes ou la pensée critique.
Le test des matrices progressives de Raven en est un exemple. Il nous permet de mesurer le raisonnement abstrait et cette intelligence fluide dont nous a parlé Cattell à son époque et qui nous aide, en fin de compte, à résoudre les problèmes du quotidien. Les choses changeront peut-être dans le futur et les épreuves psychotechniques s’articuleront peut-être différemment.
Malgré tout, il convient de dire que ce type d’instrument ne manque pas d’intérêt et, surtout, d’utilité. Étudions cela en détails.
Le test des matrices progressives de Raven : à quoi sert-il ?
Le test des matrices progressives a été créé par J. C. Raven en 1938 pour mesurer le facteur “g” de l’intelligence. La conception de cette épreuve psychométrique s’est faite dans un objectif: évaluer les officiers de l’armée des Etats-Unis. Cependant, au bout de quelque temps, on a pu remarquer son utilité et sa validité pour évaluer l’intelligence en général, indépendamment des connaissances acquises.
Bénéfices du test de matrices progressives de Raven face à d’autres tests
- Il peut être appliqué à des enfants et des adultes, peu importe leur niveau culturel et peu importe si la personne a des problèmes moteurs ou de communication.
- C’est un test très économique.
- En général, il est intéressant et amusant pour la majorité des personnes (il y a une implication et une motivation).
- Il exige une attention “gestaltique” ainsi qu’un raisonnement analogique, à travers lesquels la personne doit appliquer un comportement exploratoire, un autre comparatif et utiliser simultanément plusieurs sources d’information pour compléter les matrices.
En outre, l’un des plus grands bénéfices du test de matrices progressives de Raven est la rapidité avec laquelle nous obtenons une information valide sur le fonctionnement cognitif de l’adulte et de l’enfant.
Par ailleurs, il faut préciser une chose importante. Le propre créateur du test, John Raven, a bien indiqué que cette épreuve ne devait pas être utilisée exclusivement pour mesurer l’intelligence de la personne. D’autres sources d’information doivent être apportées afin que l’évaluation puisse être beaucoup plus puissante et ses résultats plus solides.
Comment se réalise le test des matrices progressives de Raven
L’épreuve est composée de 60 questions à choix multiples, organisées selon différents ordres de difficulté. On utilise, comme nous le savons déjà, une série de figures géométriques abstraites et incomplètes que la personne doit résoudre, en essayant de donner un sens à une image confuse ou désorganisée.
En général, la durée de réalisation du test est de 45 minutes environ. C’est une durée suffisante pour que l’enfant ou l’adulte mettent en pratique ce que nous connaissons sous le nom de capacité de déduction. Il s’agit d’un processus qui se caractérise par les points suivants :
- La capacité de déduction se base sur la recherche de relations et de corrélats lorsque nous avons en face de nous un type d’information qui, au premier regard, est désorganisé.
- Par ailleurs, ce type d’habileté intellectuelle nous demande de faire des comparaisons, des déductions, des représentations mentales, une raisonnement analogique et d’utiliser le principe de la logique.
Tout cela donne forme au facteur “g”, défini dans le passé par Charles Spearman, que l’on considère comme un indicateur valide de l’intelligence en général.
Pour conclure, le test des matrices progressives de Raven est un instrument non-verbal dont les résultats ne dépendent pas du niveau éducatif de la personne ou de son expérience. Tout cela le rend sans doute très intéressant, en plus d’être utile pour certains contextes dans lesquels on souhaite avoir des informations sur l’intelligence “générale” des élèves ou des candidats à une catégorie professionnelle.
Sa facilité d’application et la faible difficulté pour obtenir un résultat à partir des réponses qu’a données la personne font qu’il est très présent dans la majorité de nos contextes sociaux.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.