Le syndrome des grands-parents esclaves
L’apparition du phénomène des grands-parents esclaves est due, dans une large mesure, aux changements que la structure familiale a connus ces dernières décennies. Avec l’intégration des femmes dans le monde du travail et l’augmentation de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes âgées s’occupent de leurs petits-enfants à temps plein. Ceci, en partie, facilite grandement la fameuse conciliation de la vie professionnelle et familiale.
Mais quelles sont les limites de cette situation ? En effet, il faut savoir respecter l’espace des grands-parents. Nous ne devons pas oublier qu’ils ont déjà géré leur vie et celle de leur famille.
La retraite est un moment vécu comme une libération. Un temps de repos et de plaisir. Ainsi, après une vie consacrée au travail, les retraités peuvent enfin se reposer et consacrer leur temps à leurs loisirs et leurs passe-temps. Mais qu’est-il en train de se passer actuellement dans notre société ?
Selon Colubi et Sancho (2016), le syndrome des grands-parents esclaves engendre un ensemble de symptômes psychologiques et physiques dont souffrent les personnes âgées en raison des changements sociaux. Cet ensemble de symptômes a également des conséquences sur différents plans, à commencer par le physique.
La conciliation et le rôle des grands-parents au sein de la famille
Quelle est l’importance du rôle des grands-parents dans la famille ? Compte tenu de la période de turbulence que nous traversons depuis quelques années, le soutien des personnes âgées a été et est toujours un pilier fondamental pour atténuer l’impact social de la crise économique qui touche les familles du monde entier. Ce soutien a plusieurs manifestations :
- Un soutien financier : beaucoup de nos grands-parents ont été “forcés” de subvenir aux besoins de leurs enfants et petits-enfants. Au début de la crise, beaucoup ont assumé les dépenses et les besoins de la famille élargie avec leur pension de retraite.
- Un soutien éducatif : avec les parents qui travaillent à l’extérieur de la maison pendant de longues heures, ce sont les grands-parents qui se sont occupés de leurs petits-enfants. Activités parascolaires, rendez-vous médicaux, loisirs, vacances… Sans le soutien des grands-parents, il ne serait souvent pas possible de parvenir à tout faire. Il est donc plus facile pour les parents de fonder leur propre famille sans renoncer à leur vie professionnelle leurs propres parents sont là pour les aider.
- Un soutien ménager : courses hebdomadaires, ménage… Avant l’éclatement de la crise, de nombreuses familles pouvaient se permettre d’avoir des employés de maison pour s’occuper des tâches ménagères. Lorsque la crise a commencé à peser sur l’économie familiale, ce n’était plus possible. Cela signifiait, encore une fois, que les grands-parents devaient assumer toutes ces tâches pour subvenir aux besoins de leurs enfants.
“La vieillesse c’est quand on commence à dire : jamais je ne me suis senti aussi jeune.”
-Jules Renard-
Tout ce qui précède, à de nombreuses occasions, a donné lieu à une dynamique dans laquelle les grands-parents se sont retrouvés en état de surcharge. D’où le syndrome des grands-parents esclaves. Pour cette raison, il est nécessaire de savoir dire “stop” et de fixer des limites pour ne pas atteindre une situation abusive.
Les symptômes du syndrome des grands-parents esclaves
Pour reprendre les mots de Soldevilla, “ce qui pourrait a priori représenter une formule efficace et thérapeutique d’enrichissement des uns et des autres, dans bien des cas, constitue un arrière-plan où le “sunamitisme” aimable est plus proche des formules modernes de l’esclavage qui utilisent des liens de fer de l’affection par des chaînes“. (Soldevilla, 2008)
D’autre part, le syndrome des grands-parents esclaves n’aborde pas l’idée que le fait de s’occuper de ses petits-enfants et de créer des liens avec eux a des effets bénéfiques. Selon Triadó et al. (2008) cette relation permet aux grands-parents de :
- Profiter du rôle de grand-parent
- Avoir une plus grande proximité avec sa famille
- Ressentir du bonheur
- Avoir davantage d’activités
- Ressentir un sentiment de sécurité
Cependant, cette relation, si elle est mal construite, a aussi des inconvénients et des effets négatifs qui, dans bien des cas, correspondraient à la définition d’un grand-parent esclave. Triadó et al (2008) :
- Fatigue et épuisement
- Stress
- Sentiment d’être prisonnier
- Peu de vie sociale et peu de temps libre
- Aggravation de la santé
- Disputes familiales
Limites et organisation
Rappelons-nous que les grands-parents n’ont pas la même énergie et la même capacité que lorsqu’ils étaient nos parents. Des limitations physiques peuvent apparaître au cours de la vieillesse. Il est donc nécessaire de fixer des limites et d’organiser une routine dans laquelle il y a un espace qu’ils peuvent gérer indépendamment de leurs petits-enfants. En d’autres termes, les grands-parents sont aussi des personnes avec leurs propres intérêts. Il est donc nécessaire de les prendre en compte, tout comme il est fondamental de faire attention à leur santé globale et, par extension, à celle de leurs petits-enfants.
Il faut tenir compte de leurs aspirations, de leurs projets d’avenir, de leurs préférences… Leur opinion, même si elle n’est peut-être pas trop adaptée à l’actualité, sera toujours soutenue par la valeur de l’expérience, surtout dans le domaine humain. Un domaine qui n’est pas connu pour changer de manière spectaculaire au fil des ans. Quoi qu’il en soit, ils ne devraient pas être forcés de donner leur vie pour s’occuper de leurs petits-enfants.
Par conséquent, une bonne organisation et une bonne répartition des tâches sont fondamentales. Nous voulons parler ici d’une planification qui permet aux parents de s’organiser en ne comptant sur leurs grands-parents que lorsque c’est absolument nécessaire ou lorsque les grands-parents le souhaitent. Ils ont beau être grands-parents, ce sont eux qui, en fin de compte, ont le droit de décider comment ils veulent remplir ce rôle.
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- Soldevilla Agreda, J. J. (2008). El verdadero rol de abuelo o una nueva puerta hacia la esclavitud. Gerokomos, 19(3), 113-114.
- Triadó, C., Villar, F., Solé, C., Celdrán, M., Pinazo, S., Conde, L., & Montoro-Rodríguez, J. (2008). Las abuelas/os cuidadores de sus nietos/as: tareas de cuidado, beneficios y dificultades del rol. International Journal of Developmental and Educational Psychology, 4(1), 455-464.
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