Le syndrome de déconnexion émotionnelle
Le syndrome de déconnexion émotionnelle survient lorsqu’une personne cesse de ressentir de l’affection. Cela s’étend ensuite à d’autres émotions et apparaît une situation dans laquelle il semble qu’elle ne ressente rien. Il est alors impossible d’établir un lien d’empathie avec les autres car, pour cela, il faut ressentir.
L’idée qu’il existe une opposition entre les émotions et la raison s’est malheureusement répandue. Beaucoup pensent que les émotions font partie d’une zone primitive de l’être et qu’elles sont une erreur en soi.
Pour qu’elles deviennent un « produit » acceptable, elles doivent passer au crible du filtre de la raison. C’est ainsi qu’on atteint le syndrome de déconnexion émotionnelle.
Presque tout le monde traverse une période où il a besoin de réduire ce qu’il ressent, parce que l’intensité de celui-ci est écrasante ou parce qu’il y a un Comment combattre l’épuisement émotionnel ?épuisement émotionnel. C’est tout à fait normal.
On ne parle de syndrome de déconnexion émotionnelle que lorsque ces états deviennent plus ou moins permanents pendant une longue période.
” Le bonheur vient de la capacité de ressentir profondément, de simplement profiter, de penser librement, de risquer sa vie, de se sentir utile.”
-Tempête Jameson-
Caractéristiques du syndrome de déconnexion émotionnelle
La principale caractéristique du syndrome de déconnexion émotionnelle est l’isolement. Attention, il ne s’agit pas forcément, ici, d’isolement social. En fait, beaucoup de personnes qui correspondent à cette image sont très actives socialement. C’est précisément leur stratégie pour s’isoler : être avec beaucoup de gens sans être proche de personne.
L’isolement relève ici d’une modalité de rupture émotionnelle avec l’environnement. Vous ne ressentez pas d’affection pour quelqu’un en particulier ou ne rejetez pas cette affection si elle se manifeste. Cela arrive aussi avec les émotions propres : on ne les valorise pas, on les minimise ou faisons ce qu’il faut pour les étouffer. Le mot d’ordre, pas toujours conscient, est de ne pas ressentir.
Certaines des caractéristiques qui dénotent le syndrome de déconnexion émotionnelle sont :
- Éviter de parler d’émotions. Notamment des émotions qui impliquent un certain degré de vulnérabilité.
- Incapacité à ressentir l’intensité émotionnelle. Dans ce cas, les émotions intenses sont également rejetées, tant chez la personne elle-même que chez les autres.
- Difficulté à ressentir de l’empathie. La personne ne croit pas que les émotions des autres ont de la valeur. Elle ne pense pas non plus qu’il y ait quelque chose à comprendre en elles.
- L’extrême rationalité. La valeur de la raison est continuellement exaltée. Elle cherche par ailleurs à tout ramener dans le champ de la pensée.
- Difficulté à établir des relations profondes. Les relations avec les autres se caractérisent par leur insignifiance.
- Perception de soi confuse. Dans ces cas, il est très difficile d’identifier ses propres émotions et le monde intérieur est vécu comme s’il était engourdi ou hébété.
Un mécanisme de défense
Dans la plupart des cas, le syndrome de déconnexion émotionnelle résulte d’expériences négatives ou traumatisantes auxquelles on évite de penser. La personne choisit d’utiliser des stratégies de déni, de répression ou de blocage face à ce qui naît dans le monde émotionnel. Elle craint de revivre une expérience de souffrance. Elle décide donc d’étouffer cette possibilité dans l’œuf, s’empêchant de ressentir.
Il n’est pas rare que ce syndrome apparaisse également chez ceux qui firent l’objet d’un traitement systématique inconsidéré. Ils n’ont peut-être pas vécu une expérience particulièrement grave, mais les abus ou la négligence quotidiens ont conduit à leurs propres émotions. En fait, ce n’est pas qu’ils ne veulent pas ressentir, mais qu’ils ne veulent pas souffrir.
La grande contradiction dans tout cela est que le refus de ressentir engendre une énorme source de souffrance. Celui qui prend cette décision (presque toujours sans s’en rendre compte) se prive de sa vie privée. C’est l’un des principaux activateurs du bonheur. Ceux qui refusent de ressentir éprouvent souvent un vide profond et un sentiment caché de solitude.
La valeur des émotions
Les émotions sont les signes les plus authentiques de ce qui se passe à l’intérieur de chaque être humain. Si la peur apparaît, cela signifie qu’il y a un facteur qui est perçu comme une menace. S’il y a de la colère, cela implique que nous éprouvons de la frustration à propos de quelque chose ou que notre sens naturel de défense a été activé. S’il y a affection, cela signifie que nous avons construit une identité subjective avec quelqu’un d’autre.
Les émotions ne fragilisent personne, bien au contraire. Elles fournissent des traces d’identité, des expressions d’être. A partir d’elles nous pouvons alors construire une compréhension et une réaffirmation de qui nous sommes. Ce qui peut fragiliser, c’est la gestion donnée à ces émotions. Les déformer, les nier ou les inhiber provoque une défiguration de l’être.
Traitement
L’approche de traitement utilisée pour traiter la déconnexion émotionnelle dépend de ce qui la cause exactement. Si les symptômes sont liés à un état de santé mentale, comme la dépression, le trouble de stress post-traumatique ou un trouble de la personnalité, le professionnel traitera probablement l’état pour soulager les symptômes.
Les traitements possibles comprennent la psychothérapie et les médicaments. Les approches de psychothérapie qui pourraient être utilisées pour traiter le syndrome de désengagement émotionnel comprennent la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT) :
- La TCC s’attaque aux croyances négatives et aux comportements inadaptés qui contribuent au désengagement émotionnel. Elle cherche à aider les gens à apprendre de nouveaux mécanismes d’adaptation qui leur permettront de développer des compétences émotionnelles plus fortes sans compter sur la déconnexion comme moyen d’adaptation.
- L’ACT intègre des aspects de la pleine conscience pour aider les gens à devenir plus conscients et à contrôler leurs émotions.
Si vous rencontrez un détachement émotionnel qui cause des problèmes dans votre vie et vos relations, il y a des choses que vous pouvez faire pour aider à réintégrer vos connexions émotionnelles dans votre vie. Par exemple :
- Pratiquer la pleine conscience. Cette technique vous aidera à vous concentrer sur le moment présent, y compris l’environnement physique et les réponses émotionnelles. Apprendre à s’engager dans la pleine conscience peut vous aider à apprendre à prêter attention à vos émotions et à développer la conscience de soi.
- Renforcer les relations. Alors que vous commencez à développer une plus grande conscience de vos propres émotions, il est important que vous trouviez des moyens de vous connecter avec d’autres personnes qui soutiennent votre croissance.
- Trouvez des moyens d’être émotionnellement vulnérable. Apprendre à s’ouvrir émotionnellement prend du temps. S’entourer de personnes confiantes qui comprennent vos besoins et sont prêtes à vous accorder le temps dont vous avez besoin peut vous aider à améliorer progressivement vos expériences et vos expressions émotionnelles.
L’isolement émotionnel n’est pas un matériau avec lequel des vies heureuses se construisent. Cela conduit souvent à la confusion et à l’indifférence à tout. C’est un terrain fertile pour que l’ennui grandisse et que le désir de vivre s’évanouisse. Par conséquent, face au syndrome de déconnexion émotionnelle, la chose la plus efficace à faire est de demander l’aide d’un professionnel.
Cela pourrait vous intéresser …
Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique
- Hardee, J. T. (2003). An overview of empathy. The Permanente Journal, 7(4), 51.
- Librán, E. C. (2000). Intensidad emocional y su relación con extraversión y neuroticismo. Psicothema, 568-573.
- Ruiz, R. O., Sánchez, V., & Menesini, E. (2002). Violencia entre iguales y desconexión moral: una análisis transcultural. Psicothema, 14(Suplemento), 37-49.
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.