Le soutien perçu : comment améliore-t-il notre santé au travail ?

Notre santé mentale repose sur différents piliers. L’un d’eux est constitué par les personnes qui nous entourent dans des environnements qui sont importants pour nous, par exemple le travail. Nous vous invitons à découvrir quel est exactement le rôle des autres dans ces circonstances.

Rédigé et vérifié par le psychologue Gorka Jiménez Pajares.

Dernière mise à jour : 04 juin, 2023

La santé au travail englobe plusieurs éléments. Il fait notamment allusion à la sécurité physique dans ce contexte, mais il englobe également le mental. Dans ce cadre, la relation entre le niveau de soutien perçu et la santé au travail est positive : si le travailleur se sent soutenu par ses supérieurs et ses collègues, il est probable qu’il se sentira mieux et donc plus performant.

Même lorsque l’employé est soutenu par son entourage, il peut ressentir moins d’épuisement mental. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les preuves scientifiques vont dans ce sens. L’institution mentionne que le soutien social au travail est positivement lié au bien-être mental des employés (OMS, 2020).

Soutien perçu au travail : en quoi consiste-t-il ?

Une enquête examinée par The Canadian Medical Association Journal, auprès d’un échantillon de 1 422 professionnels, révéla que 48,5% se sentaient soutenus au travail. C’est-à-dire moins de la moitié. Partant de ce scénario, nous ne prenons pas le risque d’anticiper que le soutien social a un impact significatif sur la santé mentale.

Ainsi, le soutien perçu au travail comprend une socialisation avec différents niveaux de formalité et vers différentes échelles de l’organigramme de l’entreprise. Autrement dit, cela implique une série de relations/interactions où un travailleur ou un superviseur fournit de l’aide à un autre. En ce sens, il existe 3 types de support différents. Nous en discutons ci-dessous :

• Instrumental. Un véhicule pour atteindre un objectif.
• Expressif. Cela peut aider intrinsèquement. Par exemple, par l’expression émotionnelle.
• En crise. Il fait référence au rôle que joue le soutien dans la promotion du bien-être et la protection contre la maladie.

Il est important de souligner que le soutien perçu dans le champ social renvoie à cela, à une perception. Plus qu’un soutien réel, tangible et évident, il renvoie à « la perception qu’il est disponible » si le travailleur en a besoin.

Quel est le lien entre le soutien au travail et la santé mentale?

Le manque de soutien perçu de la part des employés peut avoir un impact sur leur santé mentale. Selon le chercheur Sohmaran et al. (2019), les travailleurs qui déclarent peu de soutien ont un risque plus élevé de souffrir des conditions suivantes :

• Insomnie clinique.
• Syndrome de burnout.
• Trouble dépressif majeur.
• Trouble Anxieux Généralisé (TAG).

Les employés qui se sentent démunis sont plus vulnérables ou, en d’autres termes, ont tendance à avoir une santé mentale plus fragile. Dans la lignée de ce qui précède, une autre étude publiée dans le Journal of Occupational Health associe un bon niveau de soutien social perçu à un niveau de détresse moindre ressenti par les travailleurs (Sconfienza et al., 2019).

Le soutien perçu pourrait-il protéger la santé mentale ?

Pour le Dr Christina Maslach (2017), le manque de soutien perçu pourrait être lié au syndrome de burnout. Cela résulte d’un stress professionnel persistant, insidieux et endémique. En conséquence, l’employé peut se sentir fatigué, dépersonnalisé et peu utilisé dans ses tâches.

Dans ce même ordre, Sohmaran et al. (2019) soulignent que l’accompagnement des travailleurs a le potentiel de les protéger contre le syndrome de burnout et contre le TAG. En effet, ceux qui reçoivent du soutien ont une réduction de 39 % de la probabilité de souffrir de TAG, par rapport aux employés qui ne sont pas soutenus par leurs superviseurs.

De même, le fait de recevoir du soutien est lié à des niveaux d’engagement plus élevés dans le contexte de travail. L’engagement est un terme classique de la psychologie organisationnelle. Les salariés ayant des niveaux élevés dans cette variable révèlent que le travail leur apporte de fortes doses de bien-être et que la performance est optimale.

D’autre part, des taux élevés de soutien perçu, ainsi que d’engagement, sont configurés comme des facteurs de protection contre le stress (Orgambídez-Ramos, 2017).

Dans le domaine de la santé au travail, les professionnels connaissent ce qui précède. En effet, de nombreuses politiques et lignes directrices d’action proposent de favoriser l’accompagnement dans ce domaine, dans le but d’accroître le bien-être et la santé mentale des travailleurs. C’est ainsi que le soutien aurait le potentiel d’être considéré comme un facteur de protection contre l’anxiété, l’inconfort et la dépression.

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