Le principe du plaisir : qu'est-ce que c'est ?
Rédigé et vérifié par Psychologue María Alejandra Castro Arbeláez
Il y a des moments où nous nous sentons heureux. Nous sentons que le bonheur nous submerge. Ce sont ces moments où nous sentons que nous sommes en train de réaliser ce que nous voulions tant réaliser. Tout cela pourrait être associé au principe du plaisir.
Parler du principe du plaisir, c’est se référer à l’un des concepts essentiels de la théorie psychanalytique. Sigmund Freud a été le père de ce courant et nous a laissé sans doute l’une des réflexions les plus riches sur ce concept.
Nous vous invitons à vous joindre à nous pour mieux le connaître. Ce concept va au-delà de la sexualité. Vous découvrirez également quelles sont les objections au principe du plaisir que Freud a trouvées tout au long de son exploration clinique.
Quel est le principe du plaisir ?
Le principe du plaisir est un concept qui fait partie du modèle économique de la psychanalyse. Il met en évidence un fait : nous avons des forces qui nous poussent à chercher une fin et que l’on désigne par le terme de pulsions.
Sigmund Freud insiste sur ce concept dans son livre Beyond the Pleasure Principle. Il s’agit de la recherche que nous faisons pour répondre à nos besoins. En d’autres termes, il s’agit d’éviter ce qui ne nous fait pas plaisir.
Le plaisir permet de diminuer les tensions et nous fait ainsi revenir à l’équilibre. Le principe du plaisir est étroitement lié au ‘ça’, c’est-à-dire à notre partie instinctive. Il est également lié au ‘je’ et au ‘surmoi’, mais le ‘ça’ est ce que le plaisir essaie de décharger pour revenir à l’équilibre.
Le principe du plaisir va au-delà de la sexualité
On pourrait penser que le principe du plaisir est étroitement lié à la sexualité. Et ce, parce que certaines situations associées à la sexualité impliquent la libération de tensions.
Cependant, ce n’est pas toujours le cas. La recherche du plaisir n’implique pas toujours la sexualité. Il est question d’éviter la douleur afin qu’elle n’affecte pas l’équilibre. Par exemple, la faim et la soif perturbent l’équilibre.
Ainsi, ce principe favorise la satisfaction de tous nos besoins. De plus, il n’agit pas seul ; il va de pair avec le principe de réalité et les processus primaires.
Le principe de réalité régule nos appétits, c’est-à-dire qu’il nous permet de reporter plus facilement nos besoins et nos désirs en faveur de notre survie. Quant aux processus primaires, ce sont ces sujets inconscients qui nous permettent d’assourir nos désirs. Les rêves en sont un exemple.
Les objections au principe
Le principe du plaisir a aussi à voir avec celui de la constance. C’est-à-dire celui qui aide notre appareil psychique à maintenir la quantité d’excitation à un niveau bas ou aussi constant que possible.
Au cours de sa pratique clinique, Sigmund Freud a formulé quelques objections au principe du plaisir. Voyons quelques-unes d’entre elles :
- Le principe de réalité. En mûrissant psychiquement, nous comprenons que tous les plaisirs ne peuvent pas être assouvis, et c’est pourquoi, parfois, ils doivent être reportés ou transformés.
- Névroses de guerre et cauchemars. Freud s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas de l’accomplissement d’un souhait, mais d’une manière dont une éprouve de l’angoisse.
- L’obligation de répéter. Il est question de revivre ce qui n’est pas agréable, au lieu de l’éviter via le symptôme psychique.
- Le jeu “fort-da”. C’est un jeu à partir duquel l’enfant parvient à élaborer les absences maternelles soudaines, un événement qu’il vivait auparavant de manière passive.
Freud comprit et l’exprima dans Au-delà du principe de plaisir, qu’il doit y avoir quelque chose au-delà du principe de plaisir. Il a alors suggéré les pulsions de vie, lesquelles vont de pair avec l’auto-préservation. Et qu’y a-t-il au-delà de ces pulsions associées à la destruction ? Ce qu’il a appelé la pulsion de mort.
Le principe du plaisir est nécessaire à notre survie, car il est en phase avec elle. Mais nous ne serions rien sans les autres mécanismes associés. Si ce principe recherche la satisfaction de nos besoins et désirs, il existe d’autres principes, comme le principe de réalité, qui contribuent à éviter que cela soit toujours le cas.
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- Freud, S. (1976/1920). Más allá del principio del placer. Obras completas. Buenos Aires: Amorrortu.
- Spilka, J. I. (1997). Reflexiones en torno a: Más allá del principio de placer. Revista de psicoanálisis, 26, 83-106.
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