Le pouvoir de la patience pour gérer efficacement l'anxiété
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Souvent, l’esprit va plus vite que la vie. Une des clés pour freiner cette tendance consiste à pratiquer le pouvoir de la patience. Cette dernière peut nous permettre d’alimenter une vision positive. Car elle nous mène à cultiver la capacité d’attente. A adopter une habitude où nous nous permettons de nous éloigner de l’anxiété, de la pression et des préoccupations pour laisser les choses se produire à leur rythme. Et en leur temps.
Souvent, les experts ne sont pas d’accord sur le fait de savoir si l’impatience répond à un schéma de conduite acquis ou plutôt à un trait de caractère inné. Quoi qu’il en soit, il y a une chose qui est bien claire. En effet, notre contexte social favorise cet état d’insatisfaction où nous vivons ancrés dans l’immédiateté. C’est alors que nous expérimentons la difficulté de tolérer l’attente. Et cette impuissance constante lorsque nous percevons que tout ne peut pas être sous notre contrôle.
Nous ne savons pas non plus si c’est notre impatience qui entraîne l’anxiété. Ou si c’est l’anxiété elle-même qui nous fait nous sentir moins tolérants face à l’attente. Cependant, ce que nous savons, c’est que ces deux dimensions forment une union parfaite. Idéale pour déclencher un état de stress et une sur activation dans notre cerveau plus que manifeste. Mais aussi tout ce qui va avec : insomnie, fatigue, problèmes de concentration, manque de motivation et, bien sûr, tristesse.
Une stratégie efficace et tout aussi basique visant à réguler ces états consiste à apprendre à développer le pouvoir de la patience. Il faut signaler, en effet, que ce n’est pas chose facile. Car lorsqu’un cerveau s’est habitué à ces schémas de pensée et à ces approches si agitées, il y a toujours une certaine résistance qui se présente au moment de proposer une vision plus calme. Et, surtout, plus optimiste. Voyons dans la suite de cet article comment y arriver.
“Votre esprit répondra à la plupart des questions qu’on vous pose si vous apprenez à vous relaxer et si vous attendez que la réponse arrive.”
–William S. Burroughs-
Le pouvoir de la patience pour une meilleure qualité de vie
Impatience constante, anxiété résultante. Ce binôme singulier, et souvent dévastateur, conforme tout un déclenchement de troubles physiques. Mais aussi de douleurs musculaires. De céphalées. De tachycardies. Ou de problèmes digestifs. L’impatience est comme ce malware qui s’installe dans notre esprit. Et qui commence à activer le mécanisme des déformations cognitives.
A peine nous réveillons-nous qu’il commence à agir. Si le café ne sort pas assez vite de la cafetière. Si l’ascenseur tarde à arriver. Ou si le métro est en retard d’une minute. Tout autant de cas dans lesquels nous nous disons automatiquement que nous allons passer une mauvaise journée. Si ce projet que nous avions en tête ne finit pas de s’esquisser le jour-même, nous nous retrouvons rongés par la frustration et le désespoir. Le venin de la hâte déforme nos pensées. Mais affecte aussi notre humeur.
Comme le disait si bien Albert Ellis, psychothérapeute cognitif et promoteur de la thérapie rationnelle-émotive, dans le cas où nous ne contrôlerions pas l’anxiété, ce sera elle qui nous guidera sur sa voie, dans un véhicule où la vie perd son sens. Par conséquent, la patience est un mécanisme plus qu’idéal pour prendre le contrôle. Ou le reprendre.
L’auto-régulation comme clé de la patience
En janvier 2018, des chercheurs de l’Université de Floride du Nord, à Jacksonville, ont réalisé une intéressante étude sur le pouvoir de la patience. Ce travail, mené par le docteur en psychologie Dominik Güss, a révélé qu’il y a certaines cultures où cette dimension est plus que significative au sein de la population en raison d’une fonction psychologique très concrète : l’auto-régulation.
- L’auto-régulation correspond avant tout à l’auto-contrôle. Ou plutôt à la capacité grâce à laquelle nous parvenons à nous gérer avec succès pour mieux réagir face aux pressions et aux évènements qui nous entourent.
- Les mécanismes pouvant nous permettre de travailler notre auto-régulation impliquent d’apprendre à développer les dimensions suivantes :
- La réflexion
- La gestion émotionnelle
- L’auto-contrôle
- L’assertivité
- Les habilités sociales
- La tolérance
Travailler sur les quatre racines de la patience
Le pouvoir de la patience implique à son tour de clarifier certaines idées sur cette dimension. Il est commun, par exemple, de comprendre la patience depuis une perspective erronée. En effet, nombreux sont ceux à l’associer à la passivité. A la résignation. Ou à la simple capacité d’attente. Voyons par conséquent quelles sont ses racines. Celles sur lesquelles nous devrions travailler dès aujourd’hui :
- Patienter, c’est se libérer : il s’agit d’une pratique émotionnellement libératrice. Elle nous apprend à attendre. A observer. Et à savoir quand agir.
- Patienter, c’est faire preuve de compassion : cette dimension implique d’être respectueux avec nous-mêmes. Et à ne pas nous maltraiter si nous ne sommes pas capables d’atteindre certaines choses au moment où nous l’espérions. Cela signifie donc s’occuper de nous. De nous valoriser. Et d’apprendre à être nos meilleurs alliés dans la vie.
- Patienter, c’est comme avoir une intuition qui nous guide vers le mouvement et l’action : la personne patiente n’est pas calme. Elle n’a pas abandonné. Et n’est pas non plus isolée de sa réalité. Bien au contraire. Le pouvoir de la patience nous permet de garder notre énergie pour l’action. Elle nous aide à éveiller cette intuition qui sait regarder autour d’elle pour comprendre à quel moment être prudent. Et à quel instant il est préférable de passer à l’action.
- Confiance et optimisme, les graines de la patience efficace : la patience implique une certaine confiance en l’inertie. Les choses arrivent au bon moment. Rien ne sert que notre esprit aille plus vite que la vie si tout ce qui compte se produit dans le moment présent.
Pour conclure, n’oublions pas que la patience est une force concentrée. Elle est la vertu des personnes qui ont appris à gérer leurs émotions et leurs pensées. Afin de savoir que chaque chose arrive en son temps. Et que parfois, nous nous obstinons à courir alors que la vie s’apprécie davantage à petites foulées. A pas sûrs, orientés vers des directions claires.
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- Ellis, Albert (2004). Cómo controlar la ansiedad antes de le controle a usted. Barcelona: Planeta
- Calle, Ramiro (2001). El arte de la paciencia. Martínez Roca
- Zimmerman, B.J. & Moylan, A.R. (2009). Self-regulation: Where metacognition and motivation intersect. En D. J. Hacker, J. Dunlosky y A. C. Graesser (Eds.), Handbook of Metacognition in Education (pp. 299-315). New York: Routledge.
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