L'automne est le dimanche de l'année
Rédigé et vérifié par Psychologue et journaliste Sara Clemente
Nous ne prenons souvent pas conscience du fait que les changements de saison exigent de notre organisme qu’il effectue un important processus d’adaptation. Le manque de lumière solaire caractéristique des saisons telles que l’automne ou l’hiver, par exemple, affecte directement notre humeur. Avez-vous remarqué que vous avez plus ou moins de vitalité après une semaine de pluie et de grisaille ?
A l’instar de cet exemple, il existe d’autres facteurs caractéristiques de l’automne qui provoquent en nous des variations psychiques. Le plus décisif de tous est incontestablement notre attitude face à la transition vers l’hiver. Comment pouvons-nous parvenir à être à 100% lors de la période la plus froide de l’année ?
L’influence de l’automne sur notre bien-être
Au début de l’automne, que ce soit dans l’hémisphère nord (octobre) ou dans l’hémisphère sud (mars), les individus tendent à manifester divers changements d’humeur. Bien que chacun puisse le vivre de manière différente et à des degrés divers, en général, ce changement de saison génère de l’apathie, de l’anhédonie et/ou de la fatigue.
En été, les journées sont plus longues et il semble que nous profitons davantage des heures qui passent. De plus, comme nous disposons habituellement de quelques semaines de vacances pour nous reposer et profiter de nos familles, nous sommes plus détendus et plus calmes. Nous remarquons que nous avons moins de responsabilités que lors du reste de l’année, nous vivons sans hâte et sans souffrir de la monotonie et du stress constant du travail quotidien.
Cependant, lorsque l’automne démarre, cette situation varie radicalement : les jours raccourcissent, les nuits sont plus longues, les heures du jour diminuent et le beau temps est remplacé par la pluie et le froid.
Septembre assèche les fontaines ou emporte les ponts
L’abaissement des températures nous invite à rester chez nous et à passer moins de temps à l’air libre, et même à nous isoler socialement. De même, le changement de temps peut provoquer des rhumes qui nous font nous sentir plus faibles et plus vulnérables. Voir tomber les feuilles des arbres et s’accumuler sur le sol génère également de la nostalgie et de la tristesse.
Par ailleurs, nous avons tendance à faire de notre garde robe la personnification de l’austérité. Nous laissons de côté nos vêtements de couleurs gaies et lumineuses pour en revêtir d’autres plus sobres et plus sombres.
La révolution hormonale
Ces facteurs externes et, en particulier, les changements climatiques et la réduction de la lumière du soleil, provoquent une série de changements hormonaux qui affectent notre énergie tout au long de la journée :
- Augmentation de la production de mélatonine : son augmentation dans le sang nous fait ressentir davantage de fatigue et nous donne envie de dormir et de nous reposer.
- Diminution de la sérotonine : elle va de pair avec l’augmentation de la mélatonine car cette dernière déséquilibre les cycles de sommeil, affecte notre humeur et notre état d’esprit.
- Diminution de la dopamine : elle génère une perte d’attention et un désintérêt généralisé.
Cela peut conduire à une “dépression automnale”
Si la diminution de l’humeur est très importante et persistante, nous pourrions souffrir de la soi-disant “dépression automnale” ou “dépression hivernale”. Cependant, pas de panique ! Il s’agit d’une situation temporaire qui peut être évitée si nous prenons les mesures adéquates.
Ses symptômes sont un manque excessif d’énergie et d’intérêt pour ce qui nous entoure, un manque d’appétit, l’irritabilité et la mauvaise humeur, des difficultés à s’endormir et des problèmes de concentration. Elle se caractérise également dans certains cas par d’importants sentiments de solitude, réels ou non.
Comment la combattre
Ce type de troubles de l’humeur doivent être consultés auprès de spécialistes, mais nous pouvons améliorer leurs symptômes en apportant de petits changements à notre alimentation et en effectuant certaines activités quotidiennes.
Au niveau nutritionnel, il convient de maintenir l’apport adéquat en vitamines C et B et en minéraux tels que le calcium et le magnésium, lesquels sont indispensables à la production de neurotransmetteurs. Nous pouvons prendre de la valériane et de la passiflore comme suppléments afin de nous détendre et d’augmenter la qualité de notre sommeil.
Nous croyons parfois qu’avec les vacances se termine le temps que nous pouvons nous consacrer à nous-mêmes. Il s’agit là d’une erreur. Nous devons continuer à nous libérer des espaces de loisir et de divertissement, et réaliser des activités qui nous procurent du plaisir. Par exemple, faire du sport. Même si le temps ne permet pas de le pratiquer en extérieur, l’indoor est également un bon moyen de récupérer et de maintenir une attitude positive.
L’esprit doit également être cultivé en parallèle au corps à travers la lecture, les sorties au théâtre, au cinéma ou aux musées ; en écoutant de la musique, en conversant avec des amis ou en partageant un moment privilégié avec notre conjoint ou nos enfants.
Arrêter de façon radicale de réaliser ces petites activités qui nous rendent heureux suppose la perte de renforts et une augmentation progressive de notre apathie. En fin de compte, cela affecte de manière négative notre humeur et génère des niveaux de stress élevés.
La dépression automnale n’est pas un syndrome post-congés
La dépression post-congés est l’état dans lequel se trouve un travailleur lorsque échoue son processus d’adaptation entre sa période de vacances et son retour à la vie professionnelle.
Ses symptômes sont très similaires à ceux de la dépression automnale, bien qu’ils puissent s’accompagner d’un mal-être physique important pouvant se traduire par des douleurs musculaires, lesquelles contribuent à la diminution des performances.
Par ailleurs, ce syndrome peut apparaître tout au long de l’année, au moment où la personne revient de vacances. Ainsi, si pour diverses raisons le travailleur les reporte au mois de novembre, le syndrome post-congés se manifestera plus tard.
La dépression d’automne est quant à elle liée à une période spécifique de l’année : la fin de l’été et l’arrivée de la nouvelle saison. D’autre part, le syndrome post-congés affecte principalement les jeunes, généralement les personnes de moins de 45 ans ; alors que la dépression automnale rend vulnérables les adultes plus âgés.
Comme nous pouvons le constater, il existe plusieurs facteurs en automne qui mettent en danger notre bien-être physique et psychologique. Mais cela ne doit pas empêcher cette saison de devenir la meilleure saison de l’année. Nous devons juste apprendre à en profiter !
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.