L’arbre généalogique : un outil de croissance et de guérison
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Un arbre généalogique est bien plus qu’un dessin et une accumulation de données, de dates et d’histoires familiales. Il peut être un outil très puissant afin de comprendre et de soigner la situation et les problèmes d’un individu.
Il est loin d’être un outil de cicatrisation, comme certain-e-s le définissent. En revanche, le fait qu’il puisse nous fournir des informations précieuses au sujet de notre origine et qu’il puisse nous expliquer, d’une certaine manière, notre provenance, est une certitude. Certains courants osent même affirmer qu’à travers la connaissance de l’arbre généalogique, nous pouvons découvrir comment l’inconscient familial interagit avec l’inconscient personnel.
« Si quelqu’un ne connaît pas son histoire, il ne connaît rien : c’est comme être une feuille et ne pas savoir qu’on fait partie de l’arbre. »
-Michael Crichton-
Un peu d’histoire…
Un ensemble de psychanalystes ayant une théorie commune a surgi dans les années 60 en France. Pour elleux, la thérapie était centrée sur le prise de conscience par la répétition des conflits et des difficultés au sein des familles . Dans leur approche thérapeutique, ils incluaient une approche transgénérationnelle.
Dans les années 70, la « psycho-généalogie » est née. C’est une méthode de psychanalyse dans laquelle on met l’accent sur la relation entre l’origine des problèmes de l’individu et des situations non résolues de ses ancêtres. La psycho-généalogie suggère que le simple fait de prendre conscience de ses problèmes permet une libération et une résolution de ces derniers. Dans la psycho-généalogie, nous pouvons trouver Anne Schützenberger, Didier Dumas, Jodorowsky, Bert Hellinger…
Au cours des 30 dernières années, dans le domaine psychothérapique, on a recommencé à valoriser le concept d’ « inconscient familial ». On a examiné d’anciennes pensées philosophiques orientales dans lesquelles on soulignait l’influence que nos ancêtres pourraient avoir sur nos vies ou la force de personnes déterminées du réseau familial. Actuellement, l’arbre généalogique s’utilise, et fait partie de l’histoire clinique en tant qu’outil, dans de multiples disciplines : psychothérapie, médecine, travail social, éducation…
« La psycho-généalogie par du fait que des comportements déterminés inconscients se transmettent de génération en génération et font obstacle à l’auto-réalisation du sujet, c’est pourquoi, pour qu’un individu prenne conscience de ces comportements et puisse s’en défaire, il doit étudier son arbre généalogique. »
Pourquoi faire un arbre généalogique ?
Elaborer un arbre généalogique peut s’avérer être une activité très plaisante : découvrir qui nous sommes et d’où nous venons. Faire des recherches sur nos ancêtres, connaître leur provenance, savoir à quoi ils se sont dédiés… Cette activité peut se transformer en un bon passe-temps. De plus, elle repose sur une multitude d’études appelées généalogie.
L’élaboration ainsi que l’étude de notre arbre généalogique peuvent nous aider sur des aspects nombreux tels que :
- Transformer la manière de voir et de comprendre notre famille.
- Faire des deuils que peut-être, nous n’avions pas pu résoudre auparavant.
- Connaître une partie de nos antécédents médicaux en observant les maladies dont ont soufferts nos ancêtres.
- Observer graphiquement si nos croyances, nos peurs et nos blocages sont en relation avec les dynamiques familiales et avec les héritages transgénérationnels.
- Entrer en connexion avec notre spiritualité. Lorsque vous connaissez et comprenez votre propre passé, vous renforcez votre enracinement dans le même temps que vous vous connectez à quelque chose de plus grand. Lorsque nous sentons que nous faisons partie d’une chaîne, nous sommes davantage conscient-e-s du point auquel nous sommes petit-e-s.
- Accéder à des informations que nous ne pouvons pas voir au niveau conscient et qui peuvent cependant continuer de se manifester au niveau inconscient.
« Quiconque oublie son histoire est condamné à la répéter. »
-Marco Tulio Ciceron-
Comment s’élabore un arbre généalogique ?
Pour élaborer un arbre généalogique, nous pouvons commencer par collecter des informations en questionnant et en interrogeant nos proches. Ensuite, nous pouvons continuer en examinant des documents, photographies, cadres, registres civils, journaux avec des archives historiques, internet, etc.
Les données que nous pouvons chercher et noter dans l’arbre sont les suivantes :
- Noms et prénoms.
- Dates importantes : naissances, mariages, décès, migrations…
- Causes ou circonstances des décès.
- Professions.
- Comment étaient les relations entre les différents membres de la famille (rivalités, amitiés, privilèges…).
- Pour quelles qualités nos ancêtres se faisaient remarquer.
- Evènements significatifs : handicaps, histoires d’amour parallèles, anecdotes de tous types…
- Symptômes et maladies les plus importantes des membres de l’arbre généalogique.
« Les deuils non-faits, les larmes non-versées, les secrets de famille, les identifications inconscientes et les attachements familiaux invisibles se promènent sur les fils et les descendants. Ce qui ne s’exprime pas par des mots s’exprime par la douleur. »
-Anne Ancelin Schützenberger-
Une fois que nous avons l’arbre, comment l’interprétons-nous ?
Interpréter un arbre généalogique revient à faire une « analyse transgénérationnelle ». Grâce à cette analyse, nous pouvons identifier les conflits non résolus, les deuils non-faits, les modèles de comportement… L’objectif clé dans l’interprétation de l’arbre généalogique est de « prendre conscience » et d’identifier les possibles « programmes ». Pour cela, il peut s’avérer très productif de réaliser cette tâche en collaboration avec quelqu’un.
« Avoir un arbre généalogique et ne pas l’étudier revient à avoir une carte au trésor et ne pas aller à sa recherche ».
-Alejandro Jodorowsky-
Il est compliqué d’obtenir des réponses de la part de l’arbre généalogique sans avoir auparavant généré une question ; en revanche, dans de nombreux cas la curiosité peut produire les deux phénomènes (question et réponse) de manière simultanée. Ce qui est habituel est qu’un arbre généalogique soit élaboré ou consulté lorsque certaines inquiétudes sont ressenties sur des sujets différents (émotions, situations, blocages, maladies…).
En fait, il est bon d’analyser l’arbre en proposant des questions concrètes. Obtenir les réponses et découvrir les liens peut s’avérer être un travail profond, aussi bien que passionnant. Un authentique processus de développement personnel. Grâce à lui, nous pourrons répondre à une question fondamentale : d’où venons-nous et comment cela nous influence-t-il ?
« Les racines d’une personne ne sont pas des objets physiques qui s’accrochent à la terre comme celles des arbres. Les racines se portent à l’intérieur. Ce sont des tentacules qui s’étendent le long de nos terminaisons nerveuses et nous maintiennent entiers. Elles vont avec toi, là où tu vas, quoi que tu vives où que tu vives. »
-Luz Gabás-
En définitive, l’élaboration et l’étude d’un arbre généalogique peut s’avérer être une activité passionnante que nous pouvons chacun-e réaliser à un certain moment de nos vies. Selon les expert-e-s, sa vision et sa compréhension est de toute façon guérisseuse, au-delà de ce que nous pouvons faire de ces informations ensuite. Ainsi, pourquoi ne pas essayer ?
« Personne n’existe seul, personne ne vit seul. Nous sommes tous ce que nous sommes car d’autres ont été ce qu’ils étaient. »
-Julio Medem-
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