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L'anxiété de séparation : quand cela devient-il un problème ?

7 minutes
L'anxiété de séparation : quand cela devient-il un problème ?
Dernière mise à jour : 03 novembre, 2017

L’anxiété de séparation est une situation que nous associons habituellement aux enfants, mais que de nombreux adultes connaissent également. Elle se définit comme une anxiété excessive que l’on ressent à l’idée de se séparer de la maison ou de personnes avec lesquelles il existe un fort attachement émotionnel (par exemple, parents, grands-parents, frères et sœurs, enfants, etc.).

Les symptômes peuvent être légers ou assez sévères, et sont similaires chez les enfants et les adultes. Chez les adultes il est souvent considéré qu’il s’agit d’un problème avec lequel la personne a grandi, alors qu’il n’en est pas toujours ainsi, elle peut survenir à tout moment de nos vies. Cela se manifeste par la peur de se séparer du conjoint, des enfants, du travail ou de quelque chose auquel nous avons attribué une forte de valeur sentimentale. Ceci peut être très épuisant pour celui/celle qui en souffre, mais également pour les “objets de l’attachement”, car souvent cela reflète ou renforce une dépendance qui existait déjà dans une certaine mesure.

Le concept de temps n’est pas facile et il nous a fallu un certain nombre d’années pour parvenir à le développer. Pour beaucoup d’enfants, toute séparation est difficile et provoque des souffrances et des pleurs. Par ailleurs, si ladite séparation n’est pas bien gérée par ses parents, elle peut avoir de graves conséquences, comme une grande insécurité à l’adolescence, voire même plusieurs années après.

Comme tout trouble d’anxiété, que ce soit pendant l’enfance ou l’âge adulte, il est très important de rechercher un traitement à l’anxiété de séparation : elle ne disparaît que rarement de forme naturelle. En règle générale elle a tendance à se développer, à s’étendre à d’autres domaines de la vie et à faciliter le développement d’autres formes d’anxiété tels que l’agoraphobie ou le trouble panique.

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Le traitement recommandé est généralement une psychothérapie Cependant, dans le cas des enfants, les informations dont nous disposons sur le sujet et certains outils que nous proposons dans cet article pourraient vous aider à éviter cette situation et à observer les signes avant-coureurs dans l’hypothèse où ce trouble commencerait à se manifester.

Certaines angoisses de séparation sont normales et habituelles lors de phases particulières de notre développement. Entre 8 et 14 mois, les bébés, qui auparavant ignoraient la notion de danger, commencent à avoir peur des étranger-ère-s ou des nouveaux endroits. Cette “phase normale” est une méthode d’adaptation naturelle qui aide les enfants à s’habituer et à dominer l’environnement qui les entoure.

La chose habituelle est que cette anxiété de séparation diminue considérablement ou disparaît complètement autour de 2 ans.  Les enfants de cet âge comprennent que leurs parents peuvent s’éloigner, mais qu’ils reviendront plus tard. En même temps, ils comprennent qu’ils peuvent également le faire eux-mêmes et grâce à cette sécurité ils osent explorer le monde.

Cela ne signifie pas qu’à certains moments ou lors de situations ponctuelles et nouvelles les enfants n’éprouvent pas un certain degré d’anxiété. Cette anxiété est plus probable lorsqu’ils sont séparés de leurs parents pendant une période prolongée, lorsqu’ils sont confrontés à des situations d’hospitalisation, des changement d’école, etc.

L’anxiété de séparation génère souvent de nombreuses émotions

Dans cette situation, les parents peuvent éprouver de nombreuses émotions. Il existe un sentiment de bien-être parce que notre enfant est attaché à nous, mais cela peut également générer un sentiment de culpabilité pour devoir le confier à des étranger-ère-s. Il est également normal de se sentir dépassé-e par la grande quantité d’attention et de temps qu’ils exigent de nous.

Le fait que votre enfant ne veuille pas que vous partiez est un signe positif que son attachement est sain, ce chaque fois que ce désir ne cède pas la place à une grande anxiété. Un attachement sain signifie qu’il existe de la confiance, que votre enfant a confiance que vous reviendrez chaque fois que vous partez, et cela lui suffit pour se sentir tranquille pendant votre absence. L’attachement pathologique se manifeste lorsque l’enfant a besoin de réaffirmation et de sécurité constamment et lorsqu’il ne dispose pas des outils pour faire face aux nouvelles situations, de sorte qu’ils le vivent très difficilement.

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Prévenir et pratiquer : deux concepts importants

Si vous envisagez de le laisser à la garderie, sachez qu’il est probable que vous fassiez face à l’anxiété de séparation dont nous parlons : les enfants sont particulièrement sensibles entre huit mois et un an. Si vous devez l’y laisser, pratiquez la séparation progressivement en l’emmenant à de nouveaux endroits ou en le laissant avec un parent ou une nourrice pour de courtes périodes, jusqu’à ce que vous ayez à le laisser à la garderie.

Il est préférable de réaliser ces “essais” à des moments où votre enfant n’est pas fatigué, agité ou affamé. Prévoyez de pratiquer cette séparation après qu’il ait mangé ou fait une sieste. Ne perdez pas de vue qu’il s’agit d’un bébé et qu’il est préférable de procéder à des changements lorsque ces besoins de base sont satisfaits et n’interféreront pas.

Anticipez son entrée à la garderie en visitant l’endroit avec lui avant son premier jour. En outre, si cela vous est possible, effectuez son adaptation progressivement, l’y laissant au début simplement quelques heures et augmentant progressivement le temps de votre absence.

Cohérence, calme et respect des promesses : 3 lignes directrices fondamentales

Si vous laissez votre enfant dans une garderie en particulier, c’est parce que vous faites confiance au professionnel qui y travaillent. Dès lors, essayez d’être cohérent avec cette décision et laissez-les vous aider à gérer la séparation, en suivant leurs conseils. Rappelez-vous qu’ils disposent d’une très grande expérience dans la gestion de ce genre de problèmes et qu’ils voudront le meilleur pour vous et votre enfant.

Restez calme et essayez de transmettre la tranquillité et la confiance à votre enfant. Expliquez lui quand vous reviendrez en utilisant des concepts qu’il sera à même de comprendre tels que “après avoir mangé”, “après la sieste”, etc. Vous pouvez créer un rituel d’adieu où le “au revoir” est donné d’une manière affectueuse et agréable, où vous lui consacrez toute votre attention. Evidemment, ne revenez pas après être parti-e : vous pourriez empirer les choses.

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Revenez au moment où vous aviez promis de le faire ; vous nourrirez ainsi la confiance de votre enfant et serez capable de mieux faire face à cette situation. Soyez ponctuel-le, surtout pendant l’adaptation : bien que les enfants n’aient pas un sens aussi aigu du temps qui passe, ils peuvent observer que les autres enfants partent et se sentirent angoissées parce que leurs parents ne sont pas venus pour eux.

Il n’est pas courant que l’anxiété de séparation persiste au quotidien ou pendant des périodes longues et constantes. Si vous craignez que votre enfant ne s’adapte pas au fait d’être séparé de vous, consultez un-e spécialiste. Gardez à l’esprit que vous pouvez également gérer la situation de manière inappropriée et que vous pourriez nécessiter l’aide d’un-e spécialiste.


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.