L'anxiété de la génération du millénaire
Les Millennials sont cette génération controversée dont nous entendons dire qu’ils sont accros aux réseaux sociaux et ont davantage de problèmes vitaux que leurs parents. Les données nous disent cependant que l’anxiété de la génération du millénaire est la plus importante de l’histoire. Vous êtes-vous déjà interrogé sur les raisons de toutes ces données contradictoires ?
Chronologiquement parlant, un millénial est toute personne née entre 1981 et 1993. Ces dates correspondent à certains processus et jalons de l’histoire qui ont profondément marqué toute cette génération. Voici comment.
Le contexte socioculturel des millennials
En Espagne, la période entre 1981 et 1993, ainsi que ses années suivantes, furent le berceau du grand changement technologique et social qui donna naissance au monde que nous connaissons aujourd’hui. Ceux qui naquirent à cette époque grandirent avec l’arrivée d’Internet dans de nombreux foyers. Mais pas seulement : la société, en plein boom économique, ignorait qu’elle se dirigeait vers la crise économique de 2008.
D’autre part, l’éducation sexuelle à l’école devint le moteur d’une culture de la sexualité saine, liée quant à elle à une ouverture d’esprit accueillant des groupes jusque-là très marqués par les stéréotypes et les stigmates sociaux. Une évolution sociale et économique qui subit un séisme avec la crise économique de 2008. Comment tout cela est-il lié aux troubles anxieux?
Les facteurs d’apparition de l’anxiété dans la génération millénaire
L’anxiété, en tant qu’état mental (non comme symptôme), se caractérise par l’inquiétude ou la nervosité face à des événements qui ne se sont pas encore produits. Nous pouvons parler d’un trouble anxieux lorsque cette préoccupation atteint des niveaux très élevés et se maintient dans le temps au-delà de ce qui est sain. Normalement, les facteurs internes et externes qui causent cette anxiété sont simultanés et interagissent les uns avec les autres.
Certains psychologues sociaux, comme Victoria Docu, énoncent diverses raisons de l’ampleur de l’anxiété de la génération du millénaire. En voici quelques une :
Les grandes attentes placées en eux avec la crise de 2008 à mi-parcours
Le sentiment de dynamisme et de progrès dans la petite enfance de cette génération fixa des attentes très élevées. On espérait qu’il poursuivent un développement exponentiel à presque tous les niveaux. Une prospérité qui leur donnait la possibilité de se former et de se préparer, sans nécessité d’accéder au marché du travail, comme c’était le cas des générations précédentes.
La contraction du marché brouilla néanmoins l’optimisme. Des entreprises fermèrent, de nombreuses initiatives prirent fin avant même qu’elles ne se matérialisent. De « tu pourra obtenir ce que tu veux » à tu devras « te contenter de ce qu’il y a », s’il y a quelque chose. Un terrain fertile pour la frustration chronique et l’anxiété.
Nés dans un environnement de surprotection, ils durent s’adapter à une période de changement constant
L’ancienne génération vivait dans un monde où les ressources étaient rares et les opportunités limitées. Cela aboutit à un style parental surprotecteur où il y avait en outre des ressources à investir pour avoir un «enfant trophée».
Cependant, l’incertitude quant aux nouveaux défis à relever devint l’une des principales causes d’anxiété lorsque la société et l’économie commencèrent à changer rapidement.
Développement psychosocial vers l’individualisme
La société de consommation et la naissance des réseaux sociaux dotèrent les millennials d’un sentiment de soi fondé sur l’individualité. Sentiment par ailleurs alimenté par le renforcement de l’adhésion du public que supposent ces derniers. De nombreux millennials connurent une certaine dépendance à l’approbation même s’il y eut plus tard des mises en garde quant aux déceptions de la vie virtuelle.
Circonstances vitales incompatibles avec le bien-être psychologique
De nombreux millennials ont du mal à trouver un logement ou un emploi bien rémunéré. Ceci retarde donc la maturation psychosociale dans certains domaines. Par exemple, faire face à la vie adulte sans l’aide des parents.
L’âge moyen de l’émancipation retarda considérablement, avec la frustration et le sentiment de stagnation que cela provoque chez certaines personnes.
Mauvaises habitudes de vie
L’abus de caféine ou une mauvaise hygiène du sommeil, une attention excessive aux appareils mobiles, notamment, sont des coutumes typiques de cette génération. Elles prédisposent à un état mental compatible avec l’anxiété. Des études liant la consommation de caféine et d’autres substances à l’anxiété trouvèrent une relation directe entre les deux.
Changement de modèles familiaux
Le modèle familial traditionnel, de deux parents de sexe différent et d’enfants, fut affecté par les changements politiques et sociaux que vécurent la génération précédente.
Les millennials durent s’adapter aux divorces ou aux familles monoparentales. A la résistance de la société pour accepter les couples non hétérosexuels dans le rôle de parents, également. Tant de modèles jusqu’alors impensables, en l’absence des ressources psychosociales dont nous disposons aujourd’hui.
L’espoir n’est pas perdu
Tout ce qui entoure cette génération n’a toutefois pas trait à l’anxiété et aux problèmes. Les Millennials sont considérés comme l’une des générations ayant la plus grande capacité d’adaptation au changement. Ils trouvent en effet par eux-mêmes le moyen de transmettre leur ouverture d’esprit et leur tolérance à ceux qui les suivent et les précèdent.
En effet, ces nouvelles générations se caractérisent par le dépassement de la stigmatisation des troubles psychologiques et par la création d’environnements sécuritaires pour tous ceux qui souffrent de maladies mentales. Par conséquent, malgré le fait que l’anxiété de la génération Millennial soit un problème qui n’a pas encore été corrigé, les ressources qui en sont nées jetèrent des bases solides pour une bonne gestion de la santé mentale.
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Grau Peñas, A., Lozano Bañón, A. J., & Manchón López, J. (2010). Efectos de la abstinencia de cafeína en jóvenes consumidores habituales de bebidas energéticas. Revista de Fundamentos de Psicología, 2, 45-54. https://revistafundamentospsicologia.umh.es/files/2010/08/revista_final_2010.pdf#page=45
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