La susceptibilité : le reflet de l'insécurité psychologique
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
La susceptibilité n’est pas une blessure, c’est un symptôme qui démontre souvent l’insécurité psychologique des gens. La personne qui réagit négativement ou excessivement aux choses n’est pas seulement hypersensible, elle montre aussi certains problèmes de gestion des émotions.
Derrière la susceptibilité se cache aussi l’insécurité de ceux qui ne s’aiment pas vraiment. Se cache cette personne qui n’a pas confiance en ses capacités et qui finit par réagir au monde de manière négative.
Nous sommes tous conscients que la vie avec ces hommes et ces femmes est complexe. Cependant, avant de se retrouver au pied du mur, il est utile de les comprendre. Nous pouvons tous à un moment donné dériver dans ce comportement réactif. En effet, il suffit de passer par une mauvaise expérience ou un moment de stress pour agir de cette manière.
Derrière ceux qui vivent en colère contre le monde et sont offensés par un bonheur excessif, il y a un “moi” en cristal qui a besoin d’être réparé. Comprendre cette réalité peut nous aider non seulement à mieux gérer ces personnalités, mais aussi à nous comprendre un peu mieux nous-mêmes. Nous l’analysons plus en profondeur ci-dessous.
Derrière la susceptibilité se cache de l’insécurité
Le monde de la psychologie étudie depuis longtemps l’aspect de la susceptibilité. Comme nous l’avons souligné au début, plus qu’une dimension en soi, elle est le symptôme d’une réalité plus profonde. Cependant, nous ne retenons que le comportement de ceux qui s’offusquent de rien et se mettent en colère contre tout. Nous nous disons : “Mais comme il est susceptible !”
Des travaux comme ceux réalisés à l’Université de psychologie de la Ruhr-Université de Bochum, en Allemagne, mettent en évidence quelque chose d’important. Nous sommes tous influencés par notre environnement, mais pas de la même manière. Les personnes susceptibles ont une plus grande tendance à souffrir de certains troubles psychologiques.
Cette réactivité peut être due à des facteurs génétiques. Il se peut que le cerveau souffre d’une altération de la production de sérotonine. Cela entraîne une plus grande tendance au découragement et à être toujours dans un état d’alerte et de défense. Nous ne pouvons donc pas exclure un facteur biologique.
Mais en général, la susceptibilité répond à une mauvaise gestion des émotions et des compétences psychologiques. Nous analysons cela ci-après.
Insécurité personnelle et attitude défensive
L’insécurité personnelle est liée à une perception négative de soi. C’est-à-dire que ce sentiment s’installe chez les personnes lorsqu’elles n’ont pas confiance en leurs compétences pour se débrouiller dans le monde. Ou encore lorsqu’elles se sentent désavantagées ou ne s’apprécient pas de manière adéquate.
La combinaison d’une faible estime de soi et d’un sentiment de faillibilité met l’accent sur la nécessité de se protéger. Et donc sur une attitude défensive. Au moindre mot, les personnes susceptibles se sentent blessées, offensées et même menacées par le comportement des autres. C’est comme si tout “était contre elles”.
De même, la personne susceptible ne fait pas non plus confiance aux autres. Cette insécurité chronique qui l’accompagne presque constamment lui donne l’idée que les autres la laisseront tomber au moment le moins attendu.
L’hypothèse de la susceptibilité
Comment se fait-il que certaines personnes présentent une plus grande susceptibilité alors que d’autres ne connaissent pas cette dimension ? Outre l’insécurité et la faible estime de soi mentionnées ci-dessus, il existe une autre théorie intéressante qui mérite d’être prise en considération.
L’hypothèse de la susceptibilité différentielle nous dit comment certaines personnes, en raison de leurs caractéristiques biologiques, de leur tempérament ou de leur comportement, sont plus sensibles au stress. Des études, comme celle menée à l’université de Birkbeck à Londres, soulignent que certaines personnes sont plus sensibles aux facteurs de stress environnementaux.
Ce sont ces gens qui s’inquiètent pour un rien, qui surestiment toute situation. Mais aussi ceux qui se sentent dépassés par presque tout. Cette susceptibilité génère un niveau élevé de souffrance et peut avoir un déclencheur biologique dans certains cas.
Des expériences traumatisantes qui n’ont pas été surmontées
Nous insistons une fois de plus sur un fait : dans la plupart des cas, la susceptibilité est le symptôme d’une réalité psychologique inattendue. Nous pouvons donc tous être concernés par ce type de comportement.
- Lorsque nous traversons un moment compliqué, douloureux ou même traumatisant, il est courant de se montrer susceptible.
- La susceptibilité est la blessure qui fait mal quand on la touche. C’est la réaction de ceux qui se sentent piégés par la souffrance, l’incompréhension et la solitude.
- Elle peut être présente lorsque nous nous sentons mal dans notre peau. Elle renvoie alors à des réalités non traitées et non gérées qui s’encapsulent et blessent au moindre contact, à la moindre parole ou au moindre comportement des autres.
Comme on peut l’imaginer, nous pouvons tous vivre une situation similaire, cette dimension pouvant être innée ou acquise. La première a une origine génétique. La seconde se présente comme une réaction à nos expériences complexes ou à une enfance basée sur l’exigence excessive ou le manque d’attachement.
Comment pouvons-nous faire face à notre susceptibilité et à notre insécurité ?
Nous ne savons généralement pas comment réagir face à des personnes susceptibles. Et s’il s’agit de nous, la personne susceptible ? Dans ce deuxième cas de figure, nous pouvons aborder la situation de la manière suivante :
- Connaître l’origine de ce sentiment et y faire face.
- Travailler sur notre estime de soi.
- Apprendre les techniques de gestion des émotions.
- Travailler sur notre acceptation de soi et notre sécurité personnelle.
- Améliorer le dialogue interne et l’autocritique.
Généralement, la susceptibilité est un trait que nous avons tendance à porter en nous depuis l’enfance. N’hésitez pas à demander une aide psychologique si cette sensation ou ce sentiment entrave votre bien-être et votre relation avec votre environnement.
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