La psychologie appliquée aux enquêtes criminelles
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
Lorsque nous parlons de psychologie appliquée aux enquêtes criminelles, nous faisons en réalité référence à un ensemble de disciplines qui forment ce que l’on appelle la psychologie criminelle. Cette branche de la psychologie s’intéresse à des domaines différents : la victimologie, l’analyse des scènes de crime ou la dynamique du crime.
Cette science s’appuie sur une large gamme de procédés, tels que l’autopsie psychologique, l’étude du profil, les analyses opérationnelles des cas, etc. Les domaines de développement de la psychologie criminelle sont nombreux, et c’est pour cela qu’on la considère comme un outil important au cours d’une enquête criminelle.
L’analyse du lieu du crime, le modus operandi et les évaluations psychologiques
L’une des multiples fonctions du psychologue criminologue est l’accompagnement de l’enquêteur dans les interrogatoires avec les victimes, les témoins et les suspects d’un délit. Le but est d’évaluer l’état mental de la personne entendue et les possibles facteurs psychopathologiques présents en elle.
La psychologie appliquée aux enquêtes criminelles apporte aussi une analyse interprétative du lieu du crime et du modus operandi ou signature du criminel. Ce dernier point fait référence au schéma comportemental exhibé par l’auteur du crime et également à sa prédictibilité car il s’agit d’un comportement qui a tendance à changer -s’il se répète-.
Les psychologues criminologues réalisent par ailleurs des évaluations psychologiques reconstructives ou rétrospectives. Ces évaluations combinent des connaissances médicales et une analyse clinique de la santé mentale. L’objectif principal est la création d’autopsies psychologiques et d’analyses de morts équivoques, qui sont particulièrement utiles dans l’étude des profils criminels.
L’étude du profil criminel
L’étude de profils criminels est une technique qui essaye de prédire le comportement humain par rapport à un délit. Par exemple, l’analyse et l’interprétation de preuves trouvées sur la scène d’un crime ou au niveau du modus operandi peuvent orienter vers un type de personnalité du criminel ou, ce qui est tout aussi important, contribuer à en écarter.
Les étapes de l’étude
Elle se déroule normalement en quatre étapes :
- Etape 1. On y obtient les informations. Plus il y aura de sources, plus le profil sera précis. L’étude se fait à travers des témoignages, des inspections, des rapports policiers, etc. On rassemble également les informations médicales, la cause de la mort, les blessures ante et post mortem, l’activité sexuelle et l’analyse toxicologique
- Etape 2. Il s’agit de l’étape où l’on classe le délit avec toutes les informations relatives au cas. Cette classification se fait sur la base des manuels policiers et d’enquête. Plusieurs variables sont prises en compte, comme le risque pour l’agresseur, la durée du délit et les précédentes tentatives
- Etape 3. On reconstruit le délit et on émet les premières hypothèses sur ce qu’il s’est passé. Après cela, le modus operandi apparaît. La création du profil géographique est importante lors de cette étape. De nombreux éléments doivent par ailleurs être analysées. Par exemple, le choix aléatoire ou non de la victime, le contrôle exercé sur elle, la mise en scène et le type de délit (organisé ou désorganisé). Cette dernière donnée apporte des informations décisives pour la détermination du type de personnalité
- Etape 4. Lors de cette étape, on élabore le profil criminel. Il doit inclure l’aspect physique, l’origine, l’environnement socio-culturel du criminel, ainsi que son niveau académique ou professionnel, ses habiletés intellectuelles et ses capacités physiques. On décrit aussi ses habitudes et ses comportements avant et après le délit. Enfin, on finit par donner des recommandations à suivre aux enquêteurs
Psychologie criminelle : la psychologie appliquée aux enquêtes criminelles
Les profils criminels sont déterminés à partir de preuves. L’une des plus significatives -quand elle apparaît- est celle liée aux blessures post mortem, qui peuvent être compatibles avec une possible torture, du sadisme ou des rituels. Par ailleurs, dans ce type d’enquête, on prend en compte les paramètres géographiques et le lien avec d’autres cas.
Pour compléter ce travail, des algorithmes complexes existent, comme celui de l’Université de Duke. Ce dernier utilise des réseaux bayésiens de probabilité. Ces programmes fournissent des informations très précieuses pour l’étude des profils et n’ont qu’une faible marge d’erreur.
En général, l’image mentale que nous nous faisons du psychologue est celle du thérapeute. De la personne que l’on va consulter pour essayer de résoudre un conflit psychologique ou pour apprendre à développer des habiletés qui nous rendront plus flexibles et heureux. Or, la psychologie criminelle est bien une autre branche de la psychologie, même si elle est différente de la psychologie clinique.
La psychologie appliquée aux enquêtes criminelles est l’une des facettes les plus passionnantes de la psychologie. Les professionnels de ce secteur peuvent appliquer leurs connaissances afin d’aider de nombreuses personnes. Il s’agit d’une science qui continue d’évoluer, qui requiert des connaissances techniques et une bonne dose d’intuition.
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