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La peau et les émotions : quelle est leur relation ?

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La peau et les émotions : quelle est leur relation ?
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas

Écrit par Sara Clemente
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Quand nous sommes tristes ou stressés, notre peau semble être moins brillante, plus sèche, déshydratée et moins colorée que d’habitude. Or, quand nous allons bien, notre teint semble être en parfaite harmonie. Cela reflète la relation si révélatrice qui existe entre la peau et les émotions.

La peau est le plus grand organe de notre corps, avec une longueur approximative de 2 mètres et un poids s’approchant des 5 kilos. C’est un livre ouvert sur l’humeur et les problèmes de santé. Cela explique pourquoi n’importe quelle sensation négative intense peut se voir à travers elle.

Allergies, démangeaisons, pâleur, rougeur, sécheresse, boutons, crevasses, plaies, changements de pigmentation, sueur, déshydratation… Ce sont des preuves difficiles à cacher et certains des changements pouvant apparaître sur la peau qui n’ont pas de causes physiologiques. Ce peut être des altérations psychosomatiques dont l’origine est un problème psychologique ou émotionnel.

La peau et les émotions sont intimement liées. La peau exprime parfois ce que nous taisons au fond de nous.

Problèmes cutanés momentanés

Quand nous avons honte, nos joues rougissent. Si nous avons peur, un teint pâle nous envahit. Quand nous sommes amoureux, notre visage s’illumine. Si quelque chose nous ébranle, notre peau s’hérisse. Très souvent, les petits changements au niveau de la peau nous montrent comment nous nous sentons.

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Cependant, il est préférable d’aller consulter un médecin ou dermatologue quand nous voyons apparaître soudainement ce type de changements cutanés. De cette manière, nous pourrons nous assurer que ce ne sont pas des signes sous-jacents d’une maladie ou pathologie grave.

Les stimuli que nous recevons de l’environnement activent une série de systèmes dans notre organisme. Par exemple, quand nous ressentons de la rage, notre corps met en marche le système nerveux, endocrinien ou immunologique, entre autres. Ce sentiment si négatif produit une série de changements dans notre corps, qui ont une manifestation aussi bien interne qu’externe (Schwarzer et Koo Chon, 1998).

Les émotions dans la zone de peau altérée

L’aire où se produisent ces changements met en évidence l’impact et l’intensité de l’émotion dans cette partie du corps.

  • Si des petits boutons apparaissent sur notre visage, c’est parce que nous pouvons avoir peur de perdre notre prestige, parce que nous souffrons d’un complexe d’infériorité ou parce que nous ressentons le besoin d’être protégés.
  • Sur la tête, ce peut être le symbole d’un blocage de la créativité ou d’un besoin de changer notre façon de pensée et de rompre l’ordre établi. Ces boutons peuvent aussi être liés à la nostalgie d’un passé que nous voulons récupérer ou à des blessures émotionnelles.
  • L’herpès sur les lèvres et les orgelets sont normalement les signes de nervosité et d’un manque de tranquillité. Dans ce cas, la peau et les émotions s’unissent pour essayer d’extérioriser notre panique, colère, peur, désespoir ou blindage émotionnel. Si ces plaques apparaissent sur les parties génitales, cela signifie que nous faisons face à un sentiment de culpabilité ou de chasteté. On dit souvent que l’herpès dans cette zone du corps est un signal d’ambivalence entre le désir sexuel et la honte.
  • Les problèmes de peau sur les pieds reflètent possiblement une insatisfaction par rapport à l’endroit où nous nous trouvons et le besoin de faire des changements.
  • Si les altérations se produisent sur les bras, elles peuvent dénoter un manque de tendresse et une absence de contact émotionnel. Elles peuvent aussi révéler l’existence de conflits au travail ou au niveau des études, surtout si ces problèmes apparaissent au niveau des coudes.
  • Quand elles se produisent dans la zone des mains, le déséquilibre se manifeste entre le fait de donner et de recevoir.
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La couche de la peau influe

La peau se compose de trois couches: l’épiderme est la plus superficielle, le derme est l’intermédiaire et l’hypoderme est la plus profonde. Ainsi, en fonction de la couche où se produit l’altération, les types de conflits émotionnels seront différents. Il s’agit sans aucun doute d’une autre preuve de la relation entre la peau et les émotions.

  • Les problèmes dans l’épiderme reflètent normalement un conflit lié à une séparation, à la fin d’un couple, à des difficultés relationnels avec un membre de la famille, un ami ou un groupe auquel on appartient. L’eczéma sur cette couche est le signe d’une peur ou d’une terreur face à l’idée d’être seul ou isolé. La sclérodermie peut refléter une séparation dramatique, sans solution. La psoriasis montre un problème de séparation double.
  • Au niveau du derme, on retrouve les problèmes de séparation et de perte d’identité physique. Les verrues sur cette couche de la peau révèlent une espèce de cicatrice causée par une attaque antérieure. C’est un point indiquant une marque d’attaque ou d’agression. Si elles apparaissent dans les extrémités inférieures, le conflit est associé à l’enfance.
  • Enfin, l’hypoderme indique une dévalorisation esthétique de soi-même, un manque de confiance, un surpoids ou une rétention d’eau. On le relie aussi à un jugement auto-dévastateur.

Maladies émotionnelles

Quand notre foie ne fonctionne pas correctement, l’accumulation de bilirubine dans l’organisme produit un ictère. En d’autres termes, la peau devient jaune. Un signe clair de la relation entre cet organe et d’autres tissus, n’est-ce pas ?

Même si les preuves scientifiques sont encore peu révélatrices, on dit qu’intérioriser de la haine, de la rancœur, de l’envie ou de la rage pendant longtemps a des répercussions sérieuses sur notre santé physique.

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De la même façon, la dermatite atopique est liée à la présence d’anxiété et de phobies. Les personnes souffrant de ces problèmes ont normalement un contrôle très strict de leurs impulsions agressives, qui se reflètent sur la peau. Par ailleurs, l’urticaire est associé à la peur d’être agressé. C’est pour cela que les personnes qui en souffrent sont souvent craintives, passives et sensibles, surtout dans leurs relations sociales.

Comme nous le voyons, la peau et les émotions maintiennent un lien intégral. C’est pour cela que n’importe quelle altération extérieure au niveau de cet organe doit être prise au sérieux. Et pas seulement à travers des crèmes hydratantes ou des médicaments, mais en prêtant attention à ce qu’il se passe au fond de nous.

 


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