La naissance de notre moi

La naissance de notre moi
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 29 janvier, 2018

La naissance de notre moi s’explique à travers les processus de maturation et d’apprentissage, à partir de l’acquisition de nos compétences sensori-motrices. Cette naissance et cette croissance, celle de notre moi, est hautement importante dans la mesure où ce dernier est le centre de l’appareil psychique, le noyau de nos désirs, de nos activités et de nos inhibitions.

Après la naissance de notre moi, ce dernier commence à interagir avec les objets de soi-même. Il s’agit tout d’abord d’objets extérieurs mais qui sont ressentis comme propre par l’enfant, et des internalisations sont progressivement réalisées et forment des structures psychiques qui unissent le moi.

L’évolution de la naissance de notre moi

Lorsque l’enfant naît, il ne se distingue pas lui-même du monde et effectue ses premières introjections où il ne différencie pas l’image de l’objet et l’image de lui-même. Grâce à notre matrice affective, nous commençons à différencier et discriminer les limites de l’ego (de notre moi).

Entre la première et deuxième année de vie, les capacités cognitives de l’enfant augmentent, et il commence à reconnaître les rôles dans les interactions interpersonnelles. Commence progressivement l’identification, discriminant entre le sujet et l’objet.

Finalement, l’identité du moi est le produit de la fonction synthétique, là où les objets sont liés et intégrés de manière cohérente. Il s’agit du niveau le plus élevé de la structure du moi, qui résulte en partie de l’interaction entre soi-même et les objets.

naissance de notre moi

L’étape du miroir comme formateur du moi

Un moment très important de la naissance de notre moi se produit  entre six et dix-huit mois de vie. A ce stade, l’enfant expérimente en essayant de se reconnaître dans le miroir, il s’intéresse à cette image et cela lui donne un certain plaisir à jouer avec cette sensation.

Le miroir est une métaphore qui se réfère à l’être humain qui est autour. Être capable de reconnaître le corps réel et l’espace imaginaire est un signe de bon développement humain, sans fragmentation du moi. Un père ou une mère qui ne se soucie pas de son bébé ou qui lui porte préjudice, soutient son image, mais en même temps produit une fragmentation qui peut mener à des processus psychotiques.

Dans ces âges, un bébé ne s’accroche pas à n’importe qui et lorsqu’il le fait, il peut parfois s’angoisser parce que l’image qu’il voit ne reflète pas ce qu’il espère. Par exemple, lorsqu’un bébé voit sa mère au lieu de voir un étranger. L’enfant ne reconnaît pas la mère avec seulement six mois de vie, mais il se reconnaît à travers elle.

La naissance de notre moi cohésif se construit à partir d’une relation stable avec les objets de soi-même, en se basant sur les expériences de satisfaction qui ont été vécues à divers moments. En d’autres termes, l’enfant fusionne avec l’image qu’il voit de lui-même (aliénation originelle).

L’individuation

Le processus par lequel une personne devient elle-même, en totalité, s’appelle l’individuation. Lorsque ce processus est achevé, l’inconscient et le conscient intègrent le “moi” dans une personnalité plus large.

Il s’agit d’un processus d’unification, de purification et de découverte de son propre être. La réussite se manifeste lorsque des images archétypales de soi-même apparaissent.

Les 3 fonctions du moi

Le corps et l’esprit sont unis et fusionnés et tous deux interagissent et s’influencent mutuellement. Notre “moi”, c’est-à-dire l’union corps-esprit, remplit trois fonctions principales :

  • Contrôle : le moi a une fonction de contrôle et de régulation des pulsions instinctives. A travers des signaux d’essai ou d’inhibition, il établit des défenses contre d’éventuels stimuli menaçants.
  • Adaptation : notre moi est lié à la réalité externe et interne, en essayant de s’y adapter.
  • Intégration : désigne la capacité du moi à intégrer les différents aspects de notre vie.

Pour parvenir à une meilleure adaptation à la réalité, notre moi a la capacité de se défendre contre le flux excessif d’énergie  pulsionnelle. Finalement, le moi semble autonome, comme s’il s’agissait d’une synthèse de fonctions.

jeune fille marchant sur des rails

L’autonomie du moi

Notre “moi” est formé de deux structures. La structure primaire du moi est une sphère du moi libre de tout conflit avec le “ça” (le siège des impulsions). Elle fut plus tard appelée “fonctions autonomes primaires du moi” qui correspondent à la mémoire, la pensée et le langage. Ces fonctions ne se présentent pas comme des défenses contre les impulsions (ça).

L’énergie retirée du “ça” (impulsions) est neutralisée grâce à la transformation des énergies libidinales instinctives et agressives en énergies non-instinctives. Hartmann l’appelait “autonomie primaire” au développement autonome du moi qui ne naît pas de la lutte contre les impulsions et les désirs.

D’un autre côté, la structure secondaire du moi ou les fonctions secondaire du moi apparaissent lorsque la fonction change. Ce changement inclut le passage d’une structure du moi en conflit contre la pulsion, la réalité ou la moralité, vers une sphère sans conflits.

Parmi d’autres auteurs, Freud avec la psychologie du ça, Hartmann avec avec la psychologie du moi, Kohut avec la psychologie de soi-même furent les plus importants exposants mettant en place le “moi” au centre de l’univers psychologique. A partir des différents points de vue psychanalytiques il est possible de mieux comprendre comment se réalise la naissance de notre moi.



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