Logo image
Logo image

La meilleure des vengeances est l’absence de vengeance : allez de l’avant et soyez heureux

5 minutes
La meilleure des vengeances est l’absence de vengeance : allez de l’avant et soyez heureux
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

La meilleure des vengeances est celle qui ne naît jamais. La meilleure revanche consiste à sourire à la haine, à étouffer la rage et à démonter à l’autre que nous pouvons être heureux. Car il n’y a pas de meilleure stratégie que celle d’agir calmement et avec sagesse en allant de l’avant, en ayant le regard déterminé et le cœur relâché en sachant qu’il existe des poids qu’il vaut mieux ne pas garder en soi trop longtemps.

Confucius disait avec certitude qu’avant d’entreprendre un voyage vers la vengeance, il faut creuser deux tombes. La nôtre et celle de notre adversaire. La philosophie nous a toujours fourni des champs de référence pour réfléchir à l’acte de vengeance et aux conséquences morales qu’implique cette pratique aussi populaire « qu’attractive ».

« Se venger est humain, mais pardonner est divin. »

Walter Scott

Nous employons le terme de l’attraction pour un fait très concret. Nous sommes en fait face à un type de comportement humain qui nous a toujours intrigué, nous ne pouvons pas le nier. En fait, les écrivains et les producteurs de cinéma savent très bien que la vengeance nous fascine énormément. Ceux qui disent qu’elle fonctionne quasiment comme un médicament ne manquent pas : prescrite à petites doses, mais consommée en grandes quantité, elle peut finir par nous tuer.

Nous pouvons par exemple faire référence à la littérature avec Edmon Dantes ou le Conte de Montecristo. Ce personnage inoubliable de Alexandre Dumas nous apprend que la meilleure vengeance se sert froide, sans précipitation et parfaitement calculée. Agatha Christie pour sa part, nous permit de participer à une trame complexe et également violente dans “les dix petits nègres” afin de nous faire comprendre que le mal ou les mauvais comportements doivent être correctement vengés.

La vengeance en vient même parfois à nous obliger à nous justifier. En revanche, quels processus psychologiques sont cachés derrière cet acte ?

Some figure

La vengeance, un désir très humain

La majorité d’entre nous, à un moment de la vie s’est senti si blessé, triste ou offensé que l’ombre de cette figure amère et cendrée a traversé son esprit ; une ombre quasiment toujours tentatrice : la vengeance. Nos visions morales sont déviées et nous imaginons des formes, des manières et des situations permettant de transmettre la douleur qui nous fait souffrir à la personne qui en est responsable.

Ainsi, il est important de comprendre que la vengeance a peu à voir avec la morale ; ce que nous rappelle le psychologue Gordon E. Finley, grand expert en conduites criminelles. La vengeance est une pulsion, c’est la catharsis de la rage et de la haine. De plus, comme le révéla un travail mené par le professeur Ernst Fehr de l’université de Zurich, plus de 40% des décisions qui sont prises dans le monde de l’entreprise ont pour objectif de « se venger » d’un concurrent.

La même chose se produit avec les actes délinquants, plus de la moitié de ceux-ci sont commis à cause de la rancœur accumulée envers quelqu’un et par envie exprimée de mener une vengeance. Tout cela nous force à assumer le fait que la meilleure vengeance n’existe pas, car au-delà des résultats qu’elle permet d’atteindre, quelque chose de plus inquiétant se produit, quelque chose de plus révélateur : nous nous convertissons en agresseurs et nous acquérons la même qualité morale que ceux qui causent la blessure originale.

Some figure

La meilleure des vengeances est l’absence de vengeance

Nous pourrions justifier ici le fait que la meilleure des vengeances est l’absence de vengeance, car c’est ce que nous dicte le sens commun et moral, car c’est ce que nous affirment les raisonnements religieux, spirituels et même philosophiques avec lesquelles nous avançons bien souvent. En revanche, nous allons plutôt analyser cette recommandation d’un point de vue purement psychologique.

Par exemple, nous sommes-nous déjà demandé ce qui se cache derrière les personnes qui font usage de la vengeance quasiment constamment ? Nous le verrons en suivant.

Personnalité des personnes vindicatives

  • Derrière une personne qui réagit de manière rancunière à une quelconque offense, grande ou petite, se trouve une mauvaise gestion émotionnelle et une faible connaissance de soi (lorsque quelqu’un m’offense, je laisse s’échapper ma colère et je me hais).
  • Ce sont des profils qui croient disposer de la vérité absolue et universelle. Ils sont la loi et la justice, ils sont le clair exemple de ce que tout le monde devrait être.
  • Ces personnes présentent un raisonnement dichotomique, ou tu es avec moi ou tu ne l’es pas, les choses se font bien ou se font mal.
  • Elles ont généralement une empathie très faible.
  • Elles ne pardonnent pas et n’oublient pas non plus, elles vivent suspendues à leur passé et à la rancœur.
Some figure

Comme nous pouvons le voir, depuis ce cadre psychologique et émotionnel, la vengeance ou l’envie de celle-ci n’est bénéfique pour personne. Cette pulsion, cette nécessité comme nous pourrions la définir, grignote l’intégrité et annule toute possibilité de bon jugement. En fait, elle limite complètement l’opportunité d’avancer en tant que personne pour construire une réalité plus opportune et bien entendue, heureuse.

Il se peut que nous soyons attirés par ce côté justicier de bande dessiné ou de roman au style d’Edmon Dantes. En revanche, derrière cela il n’y a rien de plus que souffrance et solitude. Pour cette raison, la meilleure vengeance sera toujours l’absence de vengeance ou mieux encore : bien vivre et que les autres nous voient heureux est sans doute la meilleure des revanches.

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.