La guerre psychologique, instrument de pouvoir

La guerre psychologique est la principale méthode de combat dans le monde aujourd'hui. Les différents pouvoirs, politiques et économiques, se battent pour coloniser les esprits. S'ils réussissent, ils sont libres d'étendre leur pouvoir sans limite.
La guerre psychologique, instrument de pouvoir
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 27 juillet, 2022

La guerre psychologique est le nom donné à un ensemble d’actions visant à détruire moralement, émotionnellement ou symboliquement l’adversaire dans le cadre d’un affrontement. C’est une pratique ancienne, qui s’utilise depuis que la guerre existe. Les grands guerriers et combattants savent que saper subjectivement l’ennemi produit des avantages stratégiques.

Le stratège chinois Sun Tzu Sun émit précisément l’idée de vaincre l’ennemi à la guerre sans utiliser d’arme. Il le fit dans son célèbre ouvrage L’Art de la guerre, qui devint depuis un manuel classique pour les hommes de guerre. Genhis Khan lui-même utilisa de nombreuses tactiques de guerre psychologique qui s’avérèrent très efficaces.

Plus tard, la guerre psychologique prit la forme de la propagande . Actuellement, elle s’utilisée en permanence et pas toujours dans des conditions de guerre formelles, mais aussi et souvent dans différents cas tels que la politique, la religion, les relations familiales et interpersonnelles.

L’art suprême de la guerre est de soumettre l’ennemi sans combattre.”

-Sun Tzu-

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Les bases de la guerre psychologique

Hitler, un homme de guerre, est un exemple de quelqu’un qui recourut à la guerre psychologique de manière systématique. À cet égard, il prophétisa que les guerres du futur se mèneraient avant le début des actions militaires. Il déclara que cela se réaliserait “à travers la confusion mentale, des sentiments contradictoires, l’indécision et la panique”.

Actuellement, la doctrine de défense des États-Unis comprend des chapitres entiers inhérents à la guerre psychologique. Ils soulignent que cela a trois objectifs principaux :

  • Détruire la volonté et la capacité de combat de l’ennemi.
  • Priver l’adversaire du soutien de ses alliés.
  • Augmenter le moral de vos propres troupes et leur volonté de gagner.

Tant à l’époque d’Hitler qu’aujourd’hui, un puissant système de propagande est nécessaire pour atteindre ces objectifs. En leur temps, les nazis exerçaient déjà un contrôle absolu sur les médias, les utilisant au profit de leurs intérêts. On dira que la démocratie et la liberté de la presse prévalent aujourd’hui en Occident, mais dans la pratique ce n’est pas toujours le cas.

La conquête du cerveau

Divers gouvernements et de nombreux groupes illégaux utilisèrent le terrorisme comme moyen d’atteindre leurs objectifs. D’une part, dans les deux cas, l’idée d’un ennemi radicalement mauvais, pratiquement inhumain, est promue. Ainsi, les États-Unis classent tous les dirigeants ennemis comme des “dictateurs fous”. Ces derniers qualifient quant à eux ce gouvernement d’impérialiste, de « démoniaque » et d’aveuglé par l’arrogance.

D’autre part, plusieurs gouvernements et groupes illégaux recoururent également à des attaques contre la population civile, comme moyen de guerre psychologique. D’un point de vue militaire, cela a été surnommé “la guerre de quatrième génération”. Cela signifie que, de manière irrégulière, des civils sont victimisés afin qu’ils aient peur et se rangent du côté de l’agresseur. L’objectif de retirer le soutien que l’adversaire peut avoir ou conquérir est ainsi atteint.

Récemment, il y a eu des manifestations massives en Équateur, au Chili et en Colombie. Dans les trois pays, il y eut des jours où un couvre-feu fut déclaré. Et dans les trois nations, un événement marquant eut lieu : la nuit, alors qu’il n’y avait personne dans les rues, les gens commencèrent à recevoir des messages sur les réseaux sociaux disant qu’il y avait des vandales qui s’introduisaient dans les maisons pour voler.

Les citoyens appelèrent donc la police qui ne répondit pas au début. Après beaucoup d’insistance, ils répondirent aux appels, se rendant alors sur les lieux.

Dans de nombreux cas, ils furent accueillis en héros. Les gens avaient tellement peur qu’ils oublièrent les abus des uniformes pendant les manifestations. Au contraire, ils leur apportèrent leur soutien.

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La guerre au quotidien

La guerre psychologique existe également dans la vie de tous les jours. Quand les pauvres sont blâmés pour leur pauvreté ou les chômeurs pour leur chômage, par exemple. En arrière-plan résonne un message autoritaire qui vise à étouffer une éventuelle contestation de ceux qui sont en situation d’impuissance.

Il y a guerre psychologique des sexes, quand des individus décident de disqualifier l’autre sexe de manière préjudiciable pour le soumettre à leurs propres codes. Ou lorsqu’ils vous présentent un modèle de vie et de réussite auquel vous devez vous adapter pour ne pas être disqualifié.

Nous vivons à une époque où notre esprit est le principal butin de la guerre. Dominer les esprits, c’est dominer le monde et avoir une voie ouverte pour réaliser n’importe quelle barbarie avec la complicité générale. La lecture, la réflexion et la méditation sont alors d’excellents boucliers contre cette contamination.

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  • Martín-Baró, I. (1990). De la guerra sucia a la guerra psicológica: el caso de El Salvador. Psicología social de la guerra. El Salvador: UCA.


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