La faible tolérance à la frustration, une bombe à retardement émotionnelle
Rédigé et vérifié par Psychologue Elena Sanz
La vie n’est pas parfaite, et elle n’est pas contrôlable non plus. Il existe énormément de situations et de résultats qui sont loin de nos attentes. Apprendre à accepter et à gérer cette réalité fait partie de notre processus de maturation. Cependant, lorsque nous n’y parvenons pas et grandissons avec une faible tolérance à la frustration, nous devons faire face à beaucoup de souffrances.
Quand quelque chose ne se passe pas comme prévu, nous avons deux options : l’accepter et passer à autre chose ou rester dans la négativité et le rôle de victime. Dans tous les cas, changer ce qui s’est passé n’est une option. Alors, que décidez-vous ? La rigidité apporte du mal-être, et la flexibilité des opportunités.
La tolérance à la frustration dans l’enfance
Pendant l’enfance, nous n’avons pas encore complètement développé nos capacités cognitives, ce qui nous conduit à être impulsif et impatient. Pour les enfants, il est difficile de retarder la gratification : ils veulent quelque chose et ils le veulent le plus tôt possible. Face à un déni de leurs désirs, ils peuvent réagir par la colère, les pleurs, les cris et les mauvais comportements.
Apprendre aux enfants à tolérer la frustration est l’une des tâches les plus compliquées de l’éducation. Or, c’est tout à fait nécessaire. Il n’est pas toujours possible d’obtenir ce que l’on veut et cela ne doit pas nous faire souffrir. Lorsqu’un enfant ne se voit refuser rien pendant son enfance, il est privé de la possibilité de développer cette capacité.
Certains parents, dans leur empressement à protéger leurs enfants de la douleur et de la déception, obéissent à chacune de leurs demandes. Ils cèdent et essaient de déterminer, à l’avance, tous les besoins et désirs de l’enfant, pour que celui-ci n’ait à faire face au moindre mal-être.
Ce sont des actes qui partent d’une bonne intention, d’une pensée amoureuse : « il aura le temps de souffrir quand il sera grand ». Or, il est nécessaire d’affronter la frustration dans l’enfance pour apprendre à la tolérer. Sinon, dans la vie adulte, elle se présentera à un degré beaucoup plus élevé et nous n’aurons pas les outils nécessaires pour y faire face.
Comment travailler une faible tolérance à la frustration ?
Avoir grandi avec des parents surprotecteurs marque notre point de départ, mais cela ne nous condamne pas. À tout moment, nous pouvons prendre la décision, en tant qu’adultes, de changer notre attitude et de travailler sur nos lacunes. Ainsi, s’il vous est difficile d’affronter l’adversité, si vous la percevez comme une énorme injustice, si vous ressentez un grand malaise lorsque vos souhaits ne sont pas exaucés, souvenez-vous que vous pouvez changer.
- Arrêtez de vouloir tout contrôler. N’essayez pas de prédire chaque petit événement de votre vie, n’essayez pas de contrôler ce qui se passe. N’ayez pas peur de l’incertitude ou du changement. Laissez tout suivre son cours sans vous attacher au résultat. Le besoin de contrôle ne vous donne pas la capacité de modifier ce qui se passe, mais il vous prive de votre tranquillité d’esprit.
- Fixez-vous des attentes réalistes. Il est naïf de croire que nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons à chaque instant, que nous ne connaîtrons jamais l’adversité. Ni les gens ni les événements ne tournent autour de nous et nous devons être suffisamment mûrs pour accepter ce fait. Par conséquent, lorsque vous générez des attentes, essayez d’adopter une perspective plus large, qui tienne compte de la réalité et pas seulement de votre idéal.
- Soyez flexible. Il est tout à fait légal d’avoir des rêves et des désirs, de vouloir qu’ils se réalisent et de travailler pour les réaliser. Mais il faut aussi comprendre que les circonstances changent et qu’il faut savoir s’adapter à ces changements. Si le scénario change, il est important que vous puissiez également changer vos pensées et vos actions. Ne restez pas rigidement coincé dans la façon dont vous pensiez que tout se passerait : trouvez une alternative à la lumière des nouvelles informations que l’environnement vous offre.
Une question de confiance
Enfin, face à toute adversité ou échec, acceptez et ayez confiance. Une faible tolérance à la frustration cache une insécurité, une peur de ne pas pouvoir affronter les aspects négatifs que la vie nous réserve. Ainsi, faites confiance à votre capacité à gérer le mal-être émotionnel et à aller de l’avant. Et faites aussi confiance au processus. Tout ne se passe peut-être pas comme prévu mais vous vous dirigez peut-être dans une bien meilleure direction. Rappelez-vous : acceptez ce qui est, adaptez-vous au changement et ayez confiance. Vous n’êtes pas une victime, vous avez le pouvoir de décider comment réagir.
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