La fable des pierres : comment gérer nos préoccupations ?

La fable des pierres : comment gérer nos préoccupations ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 06 octobre, 2019

Un enseignant d’un institut pour adultes voulait donner une leçon à ses élèves. Beaucoup d’entre eux  n’avaient pas assez de temps pour étudier parce qu’ils alternaient les cours avec leur travail et connaissaient un certain nombre de problèmes. Ils ne disposaient pas de suffisamment d’argent. Certains étaient mariés, avaient des enfants et se sentaient dépassés par leurs responsabilités. C’est pourquoi l’enseignant décida de leur faire connaître la fable des pierres.

Certains étudiants ne voulaient même pas l’écouter. Cela leur semblait, en quelque sorte, une perte de temps. Ils étaient davantage intéressés par le fait d’avancer  dans l’étude de la matière que d’écouter la fable des pierres. Après tout, ils étaient adultes et n’avaient besoin de personne pour leur apprendre à vivre.

Malgré la résistance des étudiants, et précisément à cause de cela, l’enseignant insista pour dispenser la leçon du jour. Ce qu’il fit alors fut de prendre un pot en verre et de le mettre sur la table. Puis il sortit un tas de grosses pierres de dessous le bureau et les mit près du pot. Puis il demanda aux étudiants s’ils pensaient  qu’avec ces pierres il parviendrait à remplir le pot.

Si en traversant une montagne en direction d’une étoile, le voyageur se laisse trop absorber par les problèmes d’escalade, il risque d’oublier quelle est l’étoile qui le guide.

Antoine de Saint-Exupéry

L’expérience de la fable des pierres

Les étudiants commencèrent à réaliser des conjectures. Chacun faisait une estimation de la quantité de pierres qui rentrerait dans le pot et décidait s’il serait capable de le remplir. En fin de compte, presque tout le monde convint  que, en effet, les pierres étaient assez grandes pour remplir la cavité. Ainsi commença l’expérience de la fable des pierres.

rochers

L’enseignant introduisit les pierres, une par une. Lorsqu’il termina, elles atteignaient l’embouchure du pot. Il demanda  alors aux étudiants : “le pot est-il plein ?” Presque tout le monde répondit que oui. Puis le professeur sortit de dessous le bureau  un petit sachet contenant de plus petites pierres. Il leur demanda s’ils pensaient qu’il était possible que ces pierres aient de la place à l’intérieur du pot. Les étudiants réfléchirent un peu et répondirent que oui.

Le professeur les versa petit à petit jusqu’à ce que le sachet soit vidé. Il interrogea de nouveau ses étudiants : “le pot  est-il plein ?” Les étudiants regardèrent en détail. Après avoir vérifié qu’il n’y avait pas de place pour autre chose, ils répondirent que oui, que le pot était tout à fait plein.

Il y a toujours de la place pour davantage

Bien que tout le monde pensait qu’il était impossible d’introduire quelque chose d’autre dans ce pot, l’enseignant les déconcerta à  nouvellement. Il sortit à cette occasion un sac.  Il était rempli de sable.  Cette fois, en silence, il commença à le verser dans le pot. À la surprise de tous, le minerai se fraya un chemin entre le contenu et le contenant. Les étudiants n’avaient pas pris en compte qu’il existait toujours un petit écart entre les pierres.

Pour la quatrième fois, l’enseignant de nouveau demanda : “Le pot est-il plein ?” Cette fois sans hésitation, les élèves répondirent que oui. Il était impossible d’y introduire quoi que ce soit d’autre. Les quelques espaces restants avaient déjà été occupés par le sable.

bouteille dans le sable

Le professeur prit alors une jarre pleine d’eau et commença à vider son contenu dans le pot, qui était déjà remplie de grosses pierres de sable. Le contenu ne déborda pas. Cela signifiait qu’il y avait encore de la place pour l’eau, même si tout semblait bouché. Le sable devint humide et une bonne partie du liquide entra. Lorsqu’il eut fini, le professeur demanda : “Qu’avez-vous appris de cela ?”

La morale de la fable des pierres

Lorsque l’enseignant posa la question, l’un des élèves osa répondre rapidement : “ce que cette fable des pierres nous apprend est que peu importe la quantité de choses que nous avons dans votre agenda. Il y aura toujours de la place pour y mettre autre chose. Tout est question d’organisation”.

L’enseignant garda le silence. Un autre étudiant voulut également participer. Il dit que l’enseignement était infini, que nous pouvons toujours faire entrer plus de choses dans notre tête, comme s’il s’agissait de ce pot. Après tout, il sera toujours possible d’y ajouter quelque chose d’autre.

Voyant que les étudiants n’avaient pas compris l’expérience de la fable des pierres, le professeur prit la parole. Cette fois, il leur demanda : “Que se serait-il passé si j’avais tout fait à l’envers ? Si j’avais commencé avec l’eau et ainsi de suite, jusqu’à terminer par les grosses pierres ?” Les étudiants répondirent que le pot aurait rapidement débordé.

fable des pierres

“Maintenant vous avez compris”, leur dit le professeur. “L’eau, le sable, les petites pierres et les grandes sont les problèmes. Certains sont grands, d’autres petits et d’autres à peine perceptibles. Si nous commençons par régler les problèmes importants en premier, il y aura de la place pour les petits problèmes. Mais si nous le faisons au contraire, nous ne résoudrons rien“. Il s’agit de ce que nous enseigne la fable des pierres : commençons par résoudre les grandes préoccupations ou bien nous risquons d’être débordés par les petits.



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