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La curiosité n'est pas un défaut, c'est une force

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Les gens animés par la curiosité osent défier les normes. Ils apprennent en observant et en posant des questions. Ils ont la sensation que le monde leur appartient et ils ont cette capacité très forte de découvrir, de modifier, de créer, et de s'aventurer sur des territoires qui n'ont pas encore été explorés.
La curiosité n'est pas un défaut, c'est une force
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Les gens dotés de curiosité ont un super pouvoir qui les rend différents. Comme Albert Einstein l’a dit à juste titre, il n’est pas nécessaire d’avoir un talent particulier pour se démarquer. En fait, il suffit d’être passionnément curieux. Cette force intérieure, ce regard toujours attentif, cet intérêt pour les petits détails et pour les grands défis, tel est ce qui les distingue des autres.

Stephen Hawking définissait la curiosité comme la volonté de ne jamais abandonner. C’est regarder les étoiles et pas nos pieds. En effet, nos pieds nous relient au sol et ils ne s’intéressent qu’au commun et au connu. Thomas Hobbes, pour sa part, décrivait la curiosité comme la “luxure de l’esprit”. Enfin, Victor Hugo y voyait quant à lui une forme de courage.

Il est évidemment possible de donner de nombreuses définitions à la curiosité. Cependant, il en est peut-être une qui capte l’essence même de cette dernière. Elle consiste à dire que la curiosité est la base de l’apprentissage et du progrès humain. En effet, la curiosité est primordiale chez l’enfant. Elle est son étincelle quotidienne. Elle permet son développement psychologique. C’est le moteur qui nous permet de maintenir cette enthousiasme pour la connaissance.

“Le remède à l’ennui est la curiosité. Il n’y a pas de remède à la curiosité”.

-Dorothy Parker-

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Les personnes curieuses sont différentes

Qu’y a-t-il de si spécial chez les gens dotés de curiosité ? Tout d’abord, ils ont la capacité de se poser des questions que personne ne s’est posé auparavant. Par exemple, Isaac Newton était physicien, astronome, philosophe, mathématicien, inventeur et même alchimiste. Il n’a pas établi les lois universelles du mouvement et la loi universelle de la gravitation seulement parce qu’une pomme lui est tombée sur la tête ni même dans un moment de Eurêka miraculeux. En réalité, son intérêt pour le savoir ne connaissait pas de limites et sa curiosité était difficile à satisfaire.

Charles Darwin est un autre exemple d’infatigable curieux. Il avait pour habitude d’écrire des lettres par milliers aux plus grands experts du monde entier. Pourquoi ? Pour apprendre ! Il voulait des réponses de la part des spécialistes de son époque afin de répondre à ses interrogations sur les plantes, les oiseaux, les insectes, le comportement humain, les expressions et les émotions.

Ces deux exemples constituent ce que les scientifiques définissent comme la “soif de connaissance”. C’est un type de motivation très développé chez certaines personnes. Elle est définie par les processus suivants.

Connaissance et découverte : les meilleures rétributions pour les curieux

Dans la champ de la psychologie de l’apprentissage, nous comprenons que la curiosité est essentiellement un type de motivation qui se base sur la rétribution. La possibilité de découvrir quelque chose de nouveau, de trouver la réponse à une question et la résolution d’une énigme, un défi ou un doute de longue date, est ce qui motive la personne curieuse.

C’est également la conclusion qui se dégage d’une étude réalisée à l’Université de Californie et publiée dans le magazine Cell. Matthias Gruber et ses collègues ont montré que le cerveau des personnes curieuses fonctionne différemment. Le système dopaminergique a, par exemple, une intensité plus élevée et une connexion plus élevée.

Cela nous montre donc que le cerveau d’un enfant ou d’un adulte curieux éprouve une grande satisfaction au cours du processus d’apprentissage. La personne curieuse aime surmonter les obstacles associés aux phases de recherche. Les centres de récompenses du cerveau et l’hippocampe sont fortement stimulés chez ce type de profil.

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Sans curiosité, l’être humain perd son souffle vital

Donald W. Winnicott, un pédiatre qui est devenu plus tard un psychanalyste réputé, a écrit à ce sujet dans les années 1950 et 1960. Selon lui, quand l’être humain perd sa curiosité, il perd son souffle vital. Mais il perd également sa créativité, sa spontanéité et, par essence, son bonheur en est altéré.

Pourquoi cela se produit-il donc ? D’après les expériences de Winnicott menées dans ces années-là, certaines personnes créent un faux moi. Il peut s’agir de personnalités frustrées d’êtres emprisonnés par la routine et leur travail ou encore de personnes ayant de profondes difficultés ou des traumatismes non résolus. Dans tous les cas, leur “moi lumineux” ne s’exprime pas.

Si une personne n’est pas satisfaite de sa propre vie, son potentiel ne s’exprime pas. La motivation s’estompe, tout comme l’humeur et, bien sûr, la curiosité disparaît.

Cherchez ce qui vous anime et éveillez à nouveau votre curiosité

Nous sommes tous créatifs. En effet, nous cachons tous de grandes ressources en nous. Cependant, notre travail, nos études et la façon même dont notre société est conçue n’encouragent pas à voir l’esprit curieux. En effet, les curieux peuvent parfois être dangereux… Ils sont capables de défier les règles établies et de défier les conventions. Ils bousculent ce qui est supposé être acquis et que beaucoup préfèrent “ne pas toucher”.

Cependant, le tableau s’embellit lorsque nous ouvrons nos sens et notre expérience. Nous devons chercher une saveur de vie qui nous est propre. Quelque chose qui éveille notre intérêt et notre passion. Notre désir d’être à nouveau des enfants et notre plaisir de découvrir et de ressentir de l’enthousiasme.

Nous vivons dans un monde où tout doute ou toute question peut être être l’objet d’une requête sur un moteur de recherche. Cependant, les réponses obtenues dans la réalité ont tendance à avoir une plus grande valeur. La curiosité se nourrit de la recherche, des voyages, de la rencontre de nouvelles personnes, de la pensée critique et divergente et surtout d’un regard plus éveillé et plus motivé. Comme l’a dit Stephen Hawking, nous devons regarder plus souvent les étoiles.

Enfin, rappelons nous des paroles de la grande écrivaine Dorothy Parker qui nous fait remarquer que pour guérir notre ennui, il nous faut être curieux.

 


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  • Gruber, M. J., Gelman, B. D., & Ranganath, C. (2014). States of Curiosity Modulate Hippocampus-Dependent Learning via the Dopaminergic Circuit. Neuron84(2), 486–496. https://doi.org/10.1016/j.neuron.2014.08.060

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