Jonathan Livingston le goéland : soyez ce que vous voulez être

Jonathan Livingston le goéland : soyez ce que vous voulez être
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González.

Dernière mise à jour : 27 janvier, 2023

C’était le matin et l’or d’un soleil tout neuf tremblait  sur les rides d’une mer paisible.  C’est ainsi que commence Jonathan Livingston le goéland de Richard Bach. C’est ainsi qu’il commence, tout comme commence la vie. Car l’astre roi, avec le chant du coq et un réveil gênant, annonce la fin de la nuit. Tout comme ce livre qui inspire l’âme et nous sert de boussole. Il nous place face à un miroir devant lequel nous pouvons nous demander qui nous sommes vraiment. Ou qui nous pensons être.

Bach, à travers Jonathan Livingston le goéland, nous parle de ce processus de reconnaissanceIl nous parle aussi, à travers cette oeuvre déjà classique, des difficultés que suppose le fait de rompre avec l’ordre établi. De la force de la foi et de la passion au moment de réaliser un changement personnel au sein d’une société.

Pourquoi ? Il y a toujours un pourquoi

Les grandes quêtes sont nées de grandes questions. Jonathan Livingston le goéland, par exemple, ne comprenait pas pourquoi, lorsqu’il volait au-dessus de l’eau à une hauteur inférieure à la moitié de l’envergure de ses ailes, il pouvait avancer plus longtemps, en faisant moins d’efforts. Jonathan avait une passion, voler. Voler rapidement et élégamment. Ces interrogations étaient donc pour lui une sorte de stimulus lui permettant de faire des expériences, d’observer et de déduire des choses. 

Sa mère lui demandait toujours pourquoi il avait autant de mal à être comme les autres. Jonathan voulait savoir, connaître.  Maman, cela m’est égal de n’avoir que la plume et les os. Ce que je veux, c’est savoir ce qu’il m’est possible et ce qu’il ne m’est pas possible de faire dans les airs, un point c’est tout. Simple, n’est-ce pas? Quelle vérité authentique, dépouillée d’ornements! Boire directement le bonheur qui naît du plaisir d’explorer vos propres limitesVous donner cette chance, celle que nous donnons souvent aux autres.

goelands dans le ciel

C’est dans son pire moment de crise que Jonathan Livingstone reçut sa plus grande inspiration.  […] Il n’y aurait plus de défi et donc plus d’échec. Il était plaisant de ne plus penser, enfin, et de voler ainsi dans le noir, vers les lumières de la plage!  Et tandis qu’il volait et se résignait, Jonathan Livingstone le goéland se rendit compte que, dans cette obscurité -seul, entouré de silence, sans l’écho des autres-, il avait réussi à faire ce qu’aucun goéland n’avait jamais fait : voler dans le noir.

Beaucoup des solutions que nous trouvons viennent de l’insight. Pour le dire plus facilement: d’un coup. Elles apparaissent après un temps de réflexion, au cours duquel nous avons l’impression d’être bloqués. Et quand cela se produit, tout nous semble si évident que nous pensons la chose suivante: le temps rentable est cet instant précis, pas celui que nous venons de traverser. Mais ce n’est pas le cas. Nous avons eu besoin de transiter sur de nombreux chemins erronés et d’en tirer des enseignements avant de trouver le bon.

Après cette “révélation”, toutes les pièces du puzzle semblent s’emboîter. Une seule rémige, découvrit-il, déplacée d’une fraction de centimètre lors d’un vol à très grande vitesse, permettait un virage souple et majestueux. Avant
toutefois de le constater, il remarqua qu’aux vitesses extrêmes plusieurs plumes dressées simultanément le faisaient tournoyer comme une balle de fusil… Jonathan venait de réussir la première acrobatie aérienne de toute l’histoire terrestre des goélands.

La passion nous permet d’apporter des choses

Jonathan Livingstone le goéland, au moment de sa découverte, se sent extrêmement satisfait d’avoir trouvé des réponses. De s’être amélioré. Il imagine qu’il pourra apprendre tout cela aux autres goélands. Or, l’accueil que reçoit Jonathan n’est pas bon. Les changements sont comme les insight: ils ont besoin d’un temps de résistance.

“Qui est plus responsable qu’un goéland qui trouve et poursuit un sens, un but plus grand pour la vie?”

-Jonathan Livingstone le goéland, Richard Bach-

Une étape s’est terminée, il est temps qu’une autre commence

Le ciel attend celui qui surmonte les difficultés et résiste vaillamment à l’incompréhension des autres. Non pas le ciel religieux mais celui qui naît de ce regard dans le miroir. De la reconnaissance et de la sécurité qu’implique la cohérence entre celui/celle que nous voulions être et celui/celle que nous aspirions à être. Et ceci, indépendamment du fait que nous ayons réussi ou non.

goélands qui volent

Cet exercice d’honnêteté est celui qui récompense la fin de la passion déployée. À ce moment précis, nous sommes prêts pour une nouvelle révolution. Car la vie, tout comme Jonathan, est dynamique. Chaque processus nous complète et, en même temps, nous laisse incomplets. C’est la faculté de nous déplacer dans cette contradiction qui nous éloigne de la sensation de vide que nous éprouvons lorsque nous errons sans but.

La mémoire, finalement, nous aide à atteindre ce résultat. Si nous reprenons les termes de Jonathan: “La Terre avait été un endroit où il avait appris beaucoup de choses, bien sûr, mais les détails devenaient déjà nébuleux; il se souvenait de la lutte pour la nourriture et d’avoir été un Exilé”. Le plus important est que Jonathan ne se soit jamais exilé de lui-même et de son cœur.

 


Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.