Je me sens découragé, que puis-je faire ?
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
« Je me sens découragé, sans envie, sans énergie pour travailler sur les objectifs que je me suis fixés ». De nombreuses personnes traversent leur vie quotidienne en ressentant ce nuage intérieur. C’est comme un ciel émotionnel où le soleil n’apparaît jamais tout à fait et où des nuages gris se glissent, annonçant une tempête.
S’agit-il d’apathie, de désillusion ou sommes-nous au bord de l’abîme d’un quelconque trouble psychologique ? Chaque réalité est unique, chaque esprit habite son propre paysage et il n’est pas facile de parvenir à une conclusion concrète qui nous convienne à tous. Le découragement est comme la rouille qui ronge lentement tout le bien-être. Il ne s’agit pas non plus d’un état émotionnel qui apparaît d’un jour à l’autre.
L’apathie et la démotivation apparaissent progressivement, d’abord de manière tiède et imperceptible, jusqu’à ce que l’on prenne enfin conscience de ne plus être capable de faire face. De ne trouver ni motifs ni motivations. Ce sont des situations que nous ne pouvons pas négliger ou remettre à plus tard ; en ce sens, connaître leur origine et agir est décisif.
Analysons tout cela ensemble.
« Parfois, j’ai l’horrible sentiment que le temps passe et que je ne fais rien, que rien ne se passe et que rien ne me fait bouger aux racines. »
-Mario Benedetti-
Pourquoi suis-je découragé et que puis-je faire ?
« Quand je me sens découragé, je ne m’aime pas, je n’aime pas me sentir comme ça parce que tout s’accumule sur moi, je n’ai pas envie de faire quoi que ce soit et je désespère de me sentir comme ça ». Soyons honnêtes, la plupart d’entre nous se sont retrouvés à ce même carrefour. Le plus drôle, c’est que lorsque nous nous sentons mal, nous avons tendance à nous juger plus sévèrement.
Personne n’aime se voir déprimé, avec une motivation au plus bas. Cependant, au lieu de se critiquer ou de chercher à tout prix à inverser cet état psycho-physique et émotionnel, il vaut mieux savoir pourquoi cela se produit. Se traiter avec compassion est toujours plus productif que d’utiliser le classique dialogue interne qui dévalorise et juge.
Homéostasie de l’humeur et périodes de crise
L’Université d’Oxford et l’hôpital Warneford ont mené des recherches il y a quelques mois. Ils ont voulu savoir à quel moment le découragement est corrélé avec les troubles dépressifs. Ainsi, lorsqu’une personne se dit « Je me sens découragée », il est courant de se demander si elle ne souffre pas de dépression.
Il faut savoir que l’homéostasie de l’humeur varie souvent, ce qui est tout à fait normal. Nous ne serons pas toujours à 100 %, la motivation n’est pas une entité stable et les humeurs, comme le bonheur, vont et viennent. Être découragé, triste et démotivé ne signifie pas toujours que nous sommes déprimés. Il est donc courant et normal de passer par des périodes de découragement certain, surtout si le contexte qui nous entoure est marqué par le changement et l’incertitude.
Que pouvons-nous faire ?
L’un des objectifs du découragement est de s’arrêter et de réfléchir. Ce manque d’énergie et de motivation peut être orchestré par des dimensions qui méritent une telle réflexion. Il est peut-être temps de procéder à des changements, de réfléchir à l’opportunité de laisser derrière soi certains éléments, comme des projets ou des erreurs, et de s’engager sur de nouvelles voies.
Parfois, le découragement s’estompe lorsque nous nourrissons notre esprit de nouvelles illusions.
Lorsque je me sens découragé, je dois évaluer les aspects organiques
Le manque d’énergie, d’humeur et de motivation peut être dû à des problèmes de santé que nous négligeons peut-être. Ainsi, dans de nombreux cas, ces états peuvent avoir l’une de ces causes derrière eux :
- Anémie
- Faible système immunitaire et défenses faibles
- Une mauvaise alimentation peut nous faire perdre notre moral et nos forces
- L’insomnie, ainsi que toute perturbation du sommeil, peut conduire à ces états
- Problèmes de thyroïde
- Début possible de la démence. C’est un aspect à prendre en compte au sein de la population âgée. L’un des symptômes neuropsychiatriques de la maladie d’Alzheimer est le manque de motivation et les changements d’humeur
- Problèmes neurologiques, tels que des altérations du système limbique ou de la connexion du cortex frontal avec les ganglions de la base
Que pouvons-nous faire ?
Lorsque le découragement dure plusieurs jours ou semaines, il est toujours conseillé de consulter notre médecin traitant. Si ce dernier écarte tout problème organique, il est temps de consulter un psychologue.
Les différents types de démotivation et leurs origines
La démotivation est multiforme, diverse et complexe. De plus, elle n’apparaît pas du jour au lendemain et sans raison – bien que parfois, nous ne soyons pas capables de l’identifier. Il y a toujours une cause derrière, il y a toujours un conglomérat de situations qui nous ont conduit à cet exutoire émotionnel qui nous plonge dans la démotivation, la fatigue et l’apathie.
Il est donc intéressant de savoir qu’il existe des facteurs potentiellement démotivants :
- Démotivation au travail : lorsque notre projet professionnel et nos rêves ne sont pas en phase avec le travail que nous faisons tous les jours.
- Démotivation relationnelle et affective. Ce domaine comprend tout, de la relation que nous entretenons avec notre partenaire aux liens avec nos amis et notre famille. Parfois, nous avons l’impression que les choses ne vont pas bien et nous ne savons pas comment agir.
- Démotivation existentielle. Les crises existentielles se cachent souvent derrière ceux qui se disent quotidiennement « je me sens découragé ». Ce sont des moments où nous avons l’impression que la vie perd son sens, où nous ne voyons pas de but, de sens ou de transcendance. Ces états sont très problématiques car ils peuvent conduire à la dépression.
Lorsque la démotivation et le découragement deviennent des compagnons de route, il est conseillé de consulter un professionnel. L’esprit qui tombe dans cette dérive dérive progressivement vers l’isolement. La personne cesse de ressentir du plaisir, le travail devient une source majeure de stress et elle peut avoir l’impression de ne plus avoir d’énergie pour effectuer les tâches les plus simples.
Il est important de commencer à recadrer les objectifs, de travailler sur les émotions, les pensées, l’estime de soi et les valeurs. Certaines approches, comme la thérapie d’acceptation et d’engagement, peuvent être très utiles.
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