Intelligence : au-delà de l'obtention de bonnes notes
Rédigé et vérifié par la psychologue Isabel Ortega
Combien de fois avez-vous pensé que si vous n’aviez pas de bonnes notes, vous n’étiez pas intelligent ? Dans la culture occidentale, la croyance que les résultats sont étroitement liés à l’intelligence et à la valeur de la personne est très répandue ; ailleurs, comme en Asie, c’est l’effort qui occupe cette place privilégiée.
D’autre part, le concept d’intelligence ne bénéficie pas d’une définition unique et n’est pas vu de la même façon par tous les chercheurs. Par exemple, Gardner a développé la théorie des intelligences multiples, mettant en évidence huit intelligences : linguistique, logique-mathématique, visuo-spatiale, musicale, corporelle, intrapersonnelle, interpersonnelle et naturaliste. Pour Gardner, ces types d’intelligence sont présents chez chaque personne.
Selon son approche, il n’y a pas d’intelligence humaine unique. Cette théorie permet d’évaluer, comprendre et stimuler le potentiel de chacun, au-delà de ce que peut mesurer le fameux quotient intellectuel (QI).
Ainsi, par exemple, nous sommes habitués à ce que des enfants avec une bonne intelligence linguistique et logico-mathématique réussissent à l’école et que tous les enfants étudient la même chose. Mais est-ce juste ? Est-ce que tous les enfants sont pareils ?
Comme Gardner l’a lui-même souligné, ce qui est important, ce ne sont pas les huit types d’intelligence qu’il a proposés, mais l’idée qu’il n’y a pas d’intelligence unique, ou plutôt de processus cognitifs indépendants. D’un autre côté, il est probable qu’il y ait plus d’intelligences que celles qu’il a proposées.
« J’étais considéré par tous mes professeurs et mon propre père comme un garçon assez moyen, plutôt en dessous du niveau d’intellect commun. »
-Charles Darwin-
Alors, qu’entend-on par intelligence ?
Pour Gardner, nous avons des capacités spécifiques distinctes. La mesure de l’intelligence pose des problèmes et plus encore lorsqu’il n’y a toujours pas de consensus pour la définir. En 2007, Resing et Drenth ont défini l’intelligence comme suit :
« L’ensemble des capacités cognitives ou intellectuelles nécessaires pour acquérir des connaissances et les utiliser correctement afin de résoudre des problèmes ayant un objectif et un but bien définis. »
D’autre part, nous avons tendance à confondre mémoire et intelligence. La mémoire est une autre capacité dont nous disposons, notamment pour conserver des informations et les récupérer. Une personne peut avoir une grande intelligence, mais être ce que nous appellerions une vraie tête en l’air.
Qu’oublie-t-on quand on parle d’intelligence ?
La connaissance de soi, ou ce que l’on appellerait communément le fait de « se connaître soi-même ». Nous passerons beaucoup de temps avec la personne dont nous tomberons amoureux ; cependant, n’en passerons-nous pas encore plus avec nous-mêmes ? Combien de temps, de gentillesse et de patience consacrons-nous aux autres et combien à nous-mêmes ?
La conséquence de cette connaissance de soi se transfère au développement d’avantages adaptatifs authentiques, tels que l’empathie, les compétences sociales ou la maîtrise de soi afin d’être « intelligent ».
Il existe un déficit, dans la société en général, pour comprendre ses propres états émotionnels et ceux des autres. Mais à quoi nous référons-nous ? À notre intelligence émotionnelle, au fait de comprendre nos propres émotions et celles des autres.
L’intelligence émotionnelle : de quoi s’agit-il ?
Goleman a mis en évidence cinq compétences au sein de l’intelligence émotionnelle : la connaissance de soi, l’autorégulation, la motivation, l’empathie et les compétences sociales.
« Au moins 80 % du succès à l’âge adulte vient de l’intelligence émotionnelle. »
-Daniel Goleman-
Et les émotions, sont-elles importantes face à tout apprentissage ?
Comme le dit la psychologue et écrivaine Begoña Ibarrola, l’apprentissage et l’ensemble du processus cognitif qui s’y déroule est un binôme dans lequel cognition et émotion vont de pair. Avant, on pensait que l’apprentissage ne concernait que la cognition humaine ; maintenant, on sait que les émotions jouent un rôle.
Par exemple, les émotions influencent notre mémoire, la rendant plus sélective, tant pour les souvenirs positifs que négatifs. Nous rencontrons beaucoup de gens tout au long de notre vie ; cependant, nous souvenons-nous de tous ou seulement de ceux qui ont laissé leur marque ? Pour cette raison, il est important de nous connaître nous-même« et d’identifier nos émotions afin de pouvoir “être intelligent » face à tout apprentissage que nous réalisons au cours de notre vie.
À ce stade, l’intelligence est un concept qui va au-delà de l’obtention de bonnes notes ou de bons résultats scolaires. Nous pouvons tous nous sentir intelligents dans une certaine compétition mais, bien souvent, nous ne nous en rendons pas compte car nous ne concentrons pas notre attention sur la découverte de nous-mêmes en tant que personnes.
Nous devons apprendre à être «intelligents» pour nous-mêmes et nos relations en général, pas pour que les autres le voient.
« Se connaître soi-même est le début de toute sagesse. »
-Aristote-
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- Gardner, H. (1998). “A Reply to Perry D. Klein’s ‘Multiplying the problems of intelligence by eight'”. Canadian Journal of Education 23 (1): 96–102.
- Ramsden S, Richardson FM, Josse G, Thomas MS, Ellis C, Shakeshaft C, Seghier ML, Price CJ. (2011) Verbal and non-verbal intelligence changes in the teenage brain. Nature. 479, 113-6.
- Resing, W., y Drenth, P. (2007). Intelligence: knowing and measuring. Amsterdam: Editor NieuwezijdsGardner, Howard.
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