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Fusion cognitive : quand vous êtes ce que vous pensez

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La fusion cognitive est la tendance à croire que ce que nous pensons et la réalité (ce que nous sommes) sont identiques. Elle implique une fusion entre le "je" et la pensée. Comment la combattre ?
Fusion cognitive : quand vous êtes ce que vous pensez
Dernière mise à jour : 06 août, 2021

La fusion cognitive (FC) est un phénomène mental dans lequel la ligne qui nous sépare de nos pensées est floue. Nous croyons que nous sommes ce que nous pensons, ou que ce que nous pensons est littéralement la réalité.

Ce schéma de pensée peut générer beaucoup d’inconfort, et il est donc important d’apprendre à prendre ses distances par rapport à tout ce que nous pensons. Pourquoi ? Parce que les pensées sont souvent biaisées, irrationnelles ou illogiques. La réalité et l’identité vont bien au-delà de la pensée.

Que savons-nous d’autre de ce concept ? Comment le combattre ? Nous présentons, en fin d’article, un exercice simple qui peut nous aider à nous éloigner petit à petit de la fusion cognitive.

Fusion cognitive : quand vous êtes ce que vous pensez

La fusion cognitive (FC) est définie comme une fusion entre ce que nous pensons et ce que nous pensons être. Cela implique littéralement de fusionner avec nos propres pensées. C’est-à-dire que dans ce phénomène deux processus sont entremêlés : la pensée et l’esprit (sa propre conscience et l’interprétation de la réalité).

Hayes et al. (2011), cité dans un article de Ramos et al. (2018), donnent une définition plus précise du concept et affirment que la fusion cognitive pourrait être définie comme “cette tendance à croire le contenu littéral de la pensée et du sentiment”, ainsi que “la régulation excessive ou inappropriée du comportement par des processus verbaux ( règles), plutôt que par les contingences de l’environnement”.

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Prendre ses pensées pour la réalité

Lorsque nous manifestons une fusion cognitive, nous ne faisons pas de distinction entre ce que nous pensons et les conditions qui produisent ces pensées. Ainsi, nous avons tendance à croire que nos pensées sont des vérités absolues et immuables. “Je pense ceci, parce que je suis ceci”, ou “Je pense ceci, parce que ceci est la réalité”.

Avec la fusion cognitive, nous oublions de mettre en contraste ce que nous pensons avec la réalité objective qui a déclenché ces pensées. Tout au long de ce processus, il nous est difficile de mettre en perspective nos propres pensées, car nous vivons “fusionnés” avec elles.

Ce schéma de pensée nous amène à interpréter littéralement le contenu de notre esprit (c’est-à-dire nos pensées). Et cela a un impact sur notre comportement. Ainsi, petit à petit, nous nous comportons en accord avec ces pensées, comme si elles étaient la seule vérité ou réalité possible.

Un exemple de fusion cognitive

Pour mieux comprendre le concept de fusion cognitive, prenons un exemple. Imaginez qu’une personne a eu une crise de panique au milieu de la rue et qu’elle est maintenant très angoissée. Elle parvient à se calmer un peu et à rentrer chez elle.

Le lendemain, cette même personne descend les escaliers et se met à penser. “Tu auras sûrement une crise de panique aujourd’hui, tu ne vois pas que tu commences déjà à trembler ?” Et, sans s’en rendre compte, la personne assume cette pensée comme une vérité immuable. Elle décide donc de rentrer chez elle.

Ce n’est qu’un exemple de fusion cognitive, nous pourrions en donner bien d’autres. Tous les exemples possibles partagent une caractéristique commune : la fusion de la pensée avec la réalité de chacun.

La défusion cognitive pour lutter contre la fusion cognitive

La défusion cognitive est une technique qui fait partie de certaines modalités thérapeutiques, telles que la thérapie d’acceptation et d’engagement (ACT). C’est en fait l’un des éléments essentiels de l’ACT. Un point fondamental dans ce type de thérapie est de créer une distance entre la personne (le patient) et ses pensées. Comment y arriver ?

Le patient doit réaliser que les pensées ne deviennent pas toujours réalité, ou que les pensées ne sont que des pensées (c’est-à-dire des sons) et non ce qu’elles prétendent être (des faits). Pour appliquer la technique de défusion cognitive, divers exercices expérientiels peuvent être utilisés, lesquels ont pour but de faire en sorte que le patient agisse indépendamment de ce que son esprit lui “dit”.

La défusion cognitive pour favoriser l’acceptation

En thérapie d’acceptation et d’engagement, ainsi que dans d’autres types de thérapie (et notamment dans certains troubles), l’acceptation est un facteur clé. Accepter la douleur, les expériences, tout ce que l’on ressent…

Le processus de défusion cognitive favorise cette acceptation. Pourquoi ? Car la défusion cognitive modifie la prise en compte des événements internes.

“Accepter ce qui s’est passé est la première étape pour surmonter les conséquences de tout malheur.”

William James

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Exercice : regarder les nuages ​​qui passent

Pour mobiliser ce processus de défusion cognitive, il existe différents exercices. Parmi eux, on trouve l’exercice suivant qui consiste à regarder les nuages ​​qui passent.

Cet exercice consiste à aider le patient à voir que ses pensées et émotions bouleversées sont comme les nuages ​​gris dans le ciel : ils ne font que passer pendant qu’il les contemple.

En somme…

La fusion cognitive apparaît chez de nombreuses personnes, qu’elles aient ou non une pathologie mentale. Cela peut interférer avec le bien-être personnel. Il est donc important d’en prendre conscience et de commencer à travailler dessus.

La défusion cognitive est l’une des techniques les plus utilisées comme intervention sur ce schéma de pensée. Toutefois, chaque modalité de thérapie utilise ses propres outils pour nous apprendre à nous distancer de nos propres pensées.


Toutes les sources citées ont été examinées en profondeur par notre équipe pour garantir leur qualité, leur fiabilité, leur actualité et leur validité. La bibliographie de cet article a été considérée comme fiable et précise sur le plan académique ou scientifique


  • Fernández-Marcos, T. & Calero-Elvira, A. (2015). Efectos de la detención del pensamiento y la defusión cognitiva sobre el malestar y el manejo de los pensamientos negativos. Behavioral Psychology, 23(1): 107-126.
  • Hayes, S. C., Strosahl, K. D. y Wilson, K. G. (2011). Acceptance and commitment therapy. The process and practice of mindful change (2ª ed.). New York, NY: Guilford Press.
  • Hayes, S. C., Luoma, J. B., Bond, F. W., Masuda, A., & Lillis, J. (2006). Acceptance and Commitment Therapy: Model, process and outcomes. Behaviour Research and Therapy, 44: 1-25.
  • Ramos, J., Rodríguez, A., Sánchez, A. y Mena, A. (2018). Fusión cognitiva en trastornos de personalidad: una contribución a la investigación sobre mecanismos de cambio. Clínica y Salud, 29(2).

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