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Quand et comment faire part de la mort d'un être cher à un enfant ?

6 minutes
Quand et comment faire part de la mort d'un être cher à un enfant ?
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Écrit par Laura Reguera
Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La vie est merveilleuse et unique, mais elle doit inévitablement se terminer à un moment. Quand cela se produit avec un être cher, tout notre monde s’écroule. En outre, cette situation difficile peut se compliquer encore plus si nous devons faire part de la mort d’un proche à un enfant.

Cela fait apparaître une infinité de pensées négatives et de préoccupations dans notre tête. En plus de la tristesse provoquée par le décès, on retrouve l’anxiété provoquée par le fait de ne pas savoir comment annoncer cette nouvelle difficile à nos enfants. Même si c’est loin d’être agréable, nous pouvons le faire de la meilleure manière possible pour tou-te-s… Découvrez comment !

“La mort est une chose que nous ne devons pas craindre parce que, tant que nous sommes là, elle est absente, et quand elle est présente, nous ne sommes plus là.”

-Antonio Machado-

Communiquer la mort d’un être cher à un enfant : une chose vitale pour qu’il commence son deuil

Quand une personne qui nous est chère décède, nous entrons dans un état de choc et nous bloquons complètement. Cet impact de la nouvelle nous frappe durement et nous avons énormément de mal à croire à cette réalité : nous ne reverrons plus cette personne, nous n’entendrons plus jamais sa voix. Dans un premier temps, tout cela est normal, mais à long terme, nous devons accepter la réalité : cette personne n’est plus là et nous devons continuer à avancer dans notre vie.

Cela ne veut pas dire que nous ne l’aimons plus mais nous devons atteindre un point, dans le processus de deuil, où nous acceptons finalement son départ. Le problème survient si le deuil ne se fait pas ou se fait d’une mauvaise façon. Dans ces cas, la situation peut se compliquer ou devenir pathologique et notre vie peut en être lésée.

“La mort n’existe pas, les gens meurent seulement quand ils l’oublient : si tu peux te souvenir de moi, je serai toujours avec toi.”

-Isabel Allende-

La même chose se passe avec les enfants. Même si nous ne savons pas comment faire part de la mort d’un être cher à un enfant, le fait qu’il soit au courant de la nouvelle et vive son propre deuil est vital pour que la perte ne se transforme pas en un énorme océan qui finira par le submerger. Qui plus est, nous empêcherons l’apparition d’autres problèmes plus graves comme la consommation de drogues, la délinquance, une grande confusion, une faible estime de soi, un rendement bas, des comportements à risques au niveau sexuel, des pensées suicidaires ou une grossesse précoce.

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L’importance de faire part de la mort d’un être cher à un enfant

Le fait est que ne pas parler du sujet pour leur éviter cette souffrance est une erreur. Les enfants sont de grands observateurs et se rendent compte quand quelque chose ne va pas. Leur mentir ne fera que miner leur confiance et ils penseront que vous les sous-estimez. Ils se sentiront mal et peu en sécurité dans un environnement où, dans le passé, ils pouvaient s’exprimer et poser des questions.

Par ailleurs, cela peut renforcer leur culpabilité et favoriser l’apparition d’idées erronées sur la fin de la vie. C’est en parlant du décès avec nos enfants que nous pourrons savoir comment ils se sentent réellement et connaître leurs préoccupations et leurs sentiments à ce sujet. C’est cette connaissance qui nous indiquera la façon dont nous pouvons les aider ; sans elle, nous en serons difficilement capables.

“Il faut espérer l’inespéré et accepter l’inacceptable. Qu’est-ce que la mort ? Si nous ne savons pas encore ce qu’est la vie, comment pouvons-nous nous préoccuper de l’essence de la mort ?”

-Confucius-

Ainsi, il est extrêmement important de parler de ce sujet, de la même façon que vous parlez de sujets de la vie quotidienne, car il s’agit d’une chose que les enfants vont devoir intégrer dans leur futur. Comme dans d’autres situations complexes de la vie, éviter de communiquer la mort d’un être cher à un enfant n’est pas la solution.

L’heure de la vérité : faire part du décès à un enfant

Nous savons désormais que ne pas faire part de la nouvelle à l’enfant n’est pas la solution. Mais… Qui va lui dire ? Qui va parler avec lui ? Quel est le meilleur moment ? Et surtout… Qu’allons-nous lui dire, et comment ? Pour répondre à ces questions, étudions-les une par une.

En premier lieu, la meilleure chose est que ce soit les parents ou d’autres membres de la famille proche qui assument la tâche de communiquer la mort d’un être cher à un enfant. Il est très important que les enfants se sentent en confiance et en sécurité avec la personne qui va leur annoncer la nouvelle (ils pourront ainsi poser toutes les questions qu’ils veulent et nous pourrons leur donner des réponses ou les aider). Pour y parvenir, nous devrons leur parler le plus tôt possible… Car retarder l’inévitable n’aide en rien !

Ils nous poseront peut-être des questions auxquelles nous ne saurons pas répondre mais ce n’est pas grave si nous leur disons que nous ne connaissons pas la réponse ou si nous partageons notre inquiétude avec eux. Ainsi, s’ils élaborent une réponse, ils la partageront avec nous et nous pourrons en parler.

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Par ailleurs, il est important de choisir un lieu tranquille, que l’enfant connaît bien et dans lequel il se sent en sécurité. Une fois arrivé-e-s à cet endroit, notre message devra s’adapter à l’âge de l’enfant, sans utiliser d’euphémismes ou d’explications abstraites. Donner trop de détails n’aidera pas non plus. Enfin, il existe une série d’expressions qu’il vaut mieux ne pas utiliser pour parler de la mort à un enfant :

  • “Il est parti en voyage” ou “il est parti au ciel” : cela peut provoquer des sentiments d’incompréhension et d’abandon.
  • “Dieu l’a décidé ainsi” : l’enfant peut en arriver à croire que Dieu est responsable de la mort et rejeter toute la culpabilité du drame sur lui.
  • “Ne t’inquiète pas, il n’a pas souffert, il est mort en dormant” : cela peut entraîner des difficultés au moment de trouver le sommeil.
  • “Il était très malade, tu sais” : l’enfant peut en arriver à croire que l’on peut mourir de n’importe quelle maladie.

Il est très important de prendre tout cela en compte quand on doit parler de la mort d’un être proche à un enfant. Mais il faut aussi se rappeler qu’il s’agit d’une tâche complexe et que plus le thème sera “normalisé” à la maison, plus il sera simple d’en parler quand un proche décédera.

 

Images de Raitiu Bia, Vanessa Bumbeers et Gaelle Marcel

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.