Être différent : besoin, fardeau ou vertu ?

Comment considérez-vous la différence ? Faites-vous partie de ceux qui préfèrent la ressemblance et le fait de passer inaperçu au milieu de la foule ? Vous souvenez-vous d'un moment où être différent a eu des conséquences négatives pour vous ou pour vos proches ?
Être différent : besoin, fardeau ou vertu ?

Dernière mise à jour : 29 novembre, 2020

Chacun de nous est unique et inimitable. Il n’y a pas deux personnalités identiques. Nous avons tous une façon différente de ressentir, d’agir, de penser, de prendre des décisions. Une combinaison de variables génétiques et environnementales – notre histoire, nos expériences et le contexte, entre autres – détermine notre façon d’être. Que signifie pour vous être différent ?

Être différent est perçu comme positif ou négatif en fonction de l’étape de vie et de la phase de développement dans lesquelles nous nous trouvons. Il y aura des moments où nous lutterons pour ressembler le plus possible aux autres. Et il y aura d’autres moments où nous démarquer des autres sera crucial pour bien nous développer sur le plan psychique.

Et vous, vous considérez-vous comme « différent » ? En quoi ? Aimez-vous l’être ? Considérez-vous cela comme une notion importante ?

Être différent : un besoin dès la naissance.

Être différent : un besoin qui apparaît dès que nous sommes bébés

La psychologue Margaret Mahler a élaboré un modèle d’étapes de développement. Après la phase symbiotique, au cours de laquelle l’enfant n’est pas encore capable de se comprendre comme un être différent de sa mère, on passe à la phase séparation-individualisation.

Cette phase est déterminante pour l’acquisition de l’identité personnelle, pour se comprendre en tant qu’être unique. Lors de cette phase, deux processus ont lieu, ceux qui donnent leur nom à cette phase du développement.

La séparation est le processus au cours duquel l’enfant fait une distinction intrapsychique vis-à-vis de sa mère. Le processus d’individualisation est le sentiment d’être, à partir duquel l’enfant assume ses propres caractéristiques individuelles.

Par ailleurs, René Spitz décrit ce qui organise la psyché de l’enfant : le sourire, l’angoisse devant l’inconnu et le « non » des très redoutés 2 ans. Même si cette étape d’opposition constante peut être très difficile, elle est nécessaire pour la maturation et le développement de l’enfant.

Cette négation constante est due au fait que l’enfant a commencé à s’identifier comme un être différent et indépendant. Elle est nécessaire pour que l’enfant puisse commencer à avoir une conscience en tant qu’être individuel. D’une certaine façon, cela se produit aussi chez les adolescents.

« Ne laissez pas les perceptions limitées des autres vous définir. »

– Virginia Satir –

Au moment de l’adolescence, être différent peut être un fardeau

L’adolescence est un moment de vie où nous prêtons une attention toute particulière aux pairs. La peur de la différence non acceptée ou discriminée apparaît. Il s’agit d’une étape au cours de laquelle bien être intégré dans le groupe est l’une des principales motivations. De manière générale, cela influe beaucoup sur la façon dont l’adolescent forme son concept de soi.

Malgré cela, les adolescents vivent constamment avec l’illusion d’être uniques. C’est ce que l’on connaît sous le nom de fable personnelle. David Elkind a décrit ce processus comme étant le sentiment que l’adolescent a d’être unique ou différent des autres. Cela débouche sur la croyance selon laquelle ses pensées et opinions sont différentes de celles des autres.

Elkind a décrit un autre phénomène qui peut aussi être lié à l’importance que l’on donne au fait d’être différent ou non. Il s’agit du public imaginaire, une préoccupation intense par rapport à l’image que l’on projette aux autres. Les adolescents ont ainsi la perception d’être constamment observés par les autres.

Face à cette sensation d’être la source d’une analyse constante, il faut s’attendre à ce que beaucoup d’entre eux, surtout ceux qui ont une faible estime de soi, fassent tout leur possible pour se fondre dans la masse, pour ne pas être différents, car cela peut être perçu de manière négative et donner lieu à des comportements de rejet de la part de leurs camarades.

« Chaque fois que vous vous retrouvez du côté de la majorité, il est temps de vous arrêter et de réfléchir. »

– Mark Twain –

Être différent n'est ni un besoin ni un fardeau.

Ni besoin, ni fardeau… C’est une grande vertu !

Parfois, quand nous sommes jeunes, nous ressentons aussi le besoin d’être différents, et heureusement ! Montrer cette part spéciale de l’identité qui est en train de se former est l’un des plus beaux cadeaux que nous puissions nous offrir à nous-mêmes et aux autres, car il s’agit là d’une preuve suprême de sincérité.

Par ailleurs, cela augmente la créativité et facilite la prise de décisions. Être différent nous permet d’apprécier la diversité dans une plus grande mesure et de nous y adapter. Cela nous rend plus flexible et ouvert.

Défendre nos propres idées, même si elles sont différentes de celles des autres, nous permet de grandir et de développer une bonne estime de soi, ainsi qu’une forte confiance en soi. Être unique est un cadeau et, en tant que tel, nous devrions apprendre à l’apprécier. Il s’agit de l’une de nos plus grandes vertus.

« Celui qui suit la foule n’ira jamais plus loin que la foule qu’il suit. Celui qui marche seul peut parfois atteindre des lieux que personne n’a jamais atteint ! »

– Albert Einstein –


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