Éponge émotionnelle : comment savoir et que faire à ce sujet ?

Vous rentrez souvent chez vous en vous sentant mentalement épuisé-e ? Passer du temps avec des personnes négatives ou qui traversent une période difficile vous affecte physiquement et psychologiquement ? Être une éponge émotionnelle laisse des traces... Découvrez si ce profil est le vôtre.
Éponge émotionnelle : comment savoir et que faire à ce sujet ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 15 novembre, 2021

Tension, tristesse, frustration… Nous rentrons parfois à la maison avec un poids qui n’est pas le nôtre. Notre sac à dos se remplit des réalités des autres qui, souvent, nous épuisent sur le plan psychologique. C’est une chose que les personnes pleines d’empathie vivent au quotidien. Si vous en faites partie, vous avez déjà dû vous demander si vous étiez une « éponge émotionnelle ».

Le plus probable est que nous nous disions à nous-mêmes que nous avons trop d’empathie. Nombreuses sont les personnes qui ont une grande facilité à se mettre à la place des autres et à s’imprégner de leur univers émotionnel. Mais dans le cas qui nous intéresse, nous ajoutons à l’empathie un facteur tout aussi compliqué : l’hypersensibilité.

Des personnes qui ont beaucoup d’empathie peuvent bien gérer cette réalité. Le défi survient quand l’hypersensibilité accompagne l’empathie : il est plus difficile de gérer les émotions, car la sensibilité aux stimuli de l’environnement est plus importante. Une éponge émotionnelle peut capter, immédiatement, l’atmosphère de stress en entrant dans une pièce.

Autre fait tout aussi intéressant : les personnes qui se considèrent comme des éponges émotionnelles ont toujours manifesté cette hypersensibilité émotionnelle. C’est une caractéristique qui se manifeste pendant leur enfance et qui leur fait accumuler une certaine dose de stress et d’anxiété au fil du temps.

Anxiété chez un homme.

Comment savoir si je suis une « éponge émotionnelle » ?

Pour savoir si je suis une éponge émotionnelle, il ne suffit pas que les émotions de l’autre m’affectent. Une éponge émotionnelle se met très facilement à la place des autres et s’imprègne de leurs sentiments, jusqu’à somatiser. Cette imprégnation émotionnelle se traduit souvent par de la fatigue physique, des céphalées, une insomnie

Par ailleurs, des études comme celles réalisées à l’Université de l’Indiana par le docteur David Mark nous signalent que l’empathie fait partie d’un large spectre. En d’autres termes, il y a des personnes qui ont une compétence beaucoup plus faible dans ce domaine et d’autres qui affichent une sensibilité très élevée.

Cela, en plus de l’hypersensibilité, crée les bases de ce que l’on connaît communément sous le terme d’éponge émotionnelle.Cela veut-il dire que la personne qui correspond à ce profil est peut-être plus sujette à la souffrance ?

Non. Mais il est vrai que cet ensemble de traits de personnalité évoque une personne plus susceptible à tout stimulus émotionnel. Une telle chose est difficile à gérer et laisse des traces sur le plan psychologique (plus grand stress, anxiété, etc.). Néanmoins, il est possible de gérer cela. Les caractéristiques d’une éponge émotionnelle sont les suivantes…

Vous « absorbez » plus intensément la négativité qui flotte autour de vous et vous la somatisez

Nous le signalions au début : les personnes les plus empathiques et hypersensibles traitent les stimuli de leur environnement de façon plus intense. Par ailleurs, nous pouvons ajouter qu’elles passent quasiment toute leur vie à somatiser des émotions, que ce soit les leurs ou celles des autres.

Cela fait que, par exemple, beaucoup de personnes souffrent d’un épuisement psychologique plus sévère dans leur environnement de travail et cela dérive parfois vers des troubles anxieux. Qui plus est, il est commun qu’à un moment ou un autre, elles finissent par souffrir du syndrome d’excès d’empathie ou même de burn out professionnel.

En outre, elles traitent aussi le simple fait de parler avec quelqu’un qui traverse une mauvaise passe de façon stressante. Ainsi, même si elles se connectent et ressentent d’une manière stimulante le bonheur des autres, ce sont les émotions à valeur négative qui leur coûtent très cher.

Une éponge émotionnelle a des traits de personnalité très concrets

Hommes et femmes, enfants, adultes, personnes âgées… La combinaison entre empathie élevée et hypersensibilité apparaît à n’importe quel âge. Pour savoir si vous êtes une éponge émotionnelle, vous devez seulement vous demander si vous vous reconnaissez dans au moins 60 % des facteurs suivants :

  • Être très réactif l’environnement (tout m’affecte).
  • Grande empathie.
  • Tendance à se sentir responsable/s’occuper des problèmes des autres. Ces personnes ont besoin d’aider, de soulager les autres…
  • Faire preuve d’une grande émotivité.
  • Problèmes pour gérer les émotions.
  • Réfléchir beaucoup.
  • Tendance à analyser chaque situation vécue à l’extrême, aussi petite soit-elle (repasser une conversation en boucle, ce que l’on a fait ce matin, ce que l’on a dit hier…).
  • Tendance à l’auto-exigence.
  • Tout prendre de façon très personnelle, au point de se demander si une chose qui s’est produite dans votre environnement proche n’a pas un lien avec vous.
  • Être très sensible aux critiques.
  • Goût développé pour les manifestations artistiques (art, musique…).
  • Les mauvaises nouvelles vous affectent énormément.
Femme triste.

Que faire si je suis une personne éponge ?

Comment savoir si je suis une éponge émotionnelle ? Et si je le suis… que dois-je faire ? Il est commun que, dans le voyage de la vie de la personnalité hautement empathique et hypersensible, les déceptions abondent, ainsi que la douleur due au poids des souffrances des autres, le fait de se sentir épuisé sur le plan professionnel et les hauts niveaux de stress et d’anxiété.

Par conséquent, si vous vous identifiez à ces caractéristiques, il est probable que votre santé mentale soit plus vulnérable. Il est donc prioritaire d’appliquer, dans votre quotidien, quelques stratégies de survie très simples :

  • Passer de l’empathie réactive à l’empathie auto-compassionnelle. Dans la mesure du possible, il est nécessaire d’orienter une partie de cette énergie que nous plaçons chez les autres en nous-mêmes.
    • Nous traiter avec compassion signifie nous demander ce dont nous avons besoin et nous l’offrir. Il s’agit aussi de savoir fixer des limites pour nous protéger, savoir que nous ne pouvons pas aider tout le monde et que cela ne fait rien.
  • Travailler l’ecpathie. Ce concept n’est pas le contraire de l’empathie, mais son complément. Il consiste à développer une stratégie d’équilibre pour se protéger soi-même. L’ecpathie est une ressource mentale qui nous permet de nous impliquer plus sainement avec les autres, sans nous imprégner de leurs émotions.
  • Gestion des émotions quotidiennes. Une autre stratégie essentielle consiste à apprendre à pallier l’impact de nos émotions au quotidien, qu’il s’agisse des nôtres ou de celles des autres. Savoir identifier, comprendre et baisser l’intensité de cette émotivité est une façon de mieux vivre.

Pour conclure, il ne reste plus qu’à rappeler un détail. Il est toujours bon de consulter un professionnel si nous nous sentons dépassés. Des conditions comme l’usure par excès d’empathie, par exemple, peuvent nous coûter très cher. Une aide professionnelle peut nous apprendre à canaliser et utiliser nos capacités de façon plus positive.


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