Différences entre usage, abus et addiction

Différences entre usage, abus et addiction
Judith Francisco

Rédigé et vérifié par Psychologue Judith Francisco.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Les différences entre usage, abus et addiction sont variées. Même si, dans le langage courant, ces termes sont quasiment utilisés de manière indistincte, apprendre leur véritable sens nous aidera à identifier chaque réalité et à lui attribuer le mot adéquat. Pour comprendre l’importance de ce thème, nous devons nous dire que la consommation de substances est l’un des problèmes qui pèsent le plus dans la société. Plus particulièrement auprès des jeunes.

Par ailleurs, les études nous disent que le modèle de consommation se modifie au fur et à mesure que le temps passe. Dans les années 80 et au début des années 90, la drogue la plus consommée était l’héroïne. Actuellement, sa consommation a diminué mais de nouvelles drogues sont apparues, celles que l’on appelle les drogues de synthèse.

Le tabac et l’alcool sont toujours les substances toxiques les plus consommées. Le cannabis et ses dérivés sont les plus populaires dans le groupe des drogues illégales. Il faut aussi signaler que la consommation de cocaïne a augmenté au sein de la population des jeunes.

Voyons maintenant les différences entre usage, abus et addiction.

usage abus et addiction

La consommation de substances selon le DSM

Aujourd’hui, l’un des standards les plus importants pour le diagnostic est le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie (DSM). Nous allons nous en servir pour établir les différences entre usage, abus et addiction. Plus concrètement, dans le DSM-IV, la distinction entre abus et addiction se faisait selon les concepts suivants : l’abus était considéré comme une phase légère ou précoce, et l’addiction comme la manifestation plus sévère d’un cadre avec des caractéristiques similaires.

Dans la pratique, et pour certains cas, les critères diagnostiques faisant référence à l’abus étaient assez sévères. C’est pour cela que dans le DSM-V les catégories d’usage et d’addiction se combinent sous le nom de trouble d’utilisation de substances. Les critères pour ce trouble seraient les suivants :

  • Consommation de grandes quantités de substances ou pendant une période plus longue que ce qui était prévu
  • Désirs d’abandonner ou de réguler sa consommation mais efforts vains pour la diminuer ou l’abandonner
  • Investissement d’une grande partie de son temps à essayer d’obtenir de la drogue, à en consommer et à récupérer de ses effets
  • Désir intense de consommation
  • La consommation récurrente peut mener à la non-exécution de devoirs dans les domaines académiques, professionnels ou domestiques
  • Une consommation qui se poursuit malgré les problèmes récurrents dans la sphère sociale ou interpersonnelle. Ceux-ci résultent des effets de cette consommation
  • D’importantes activités sociales, professionnelles ou de loisirs sont réduites ou abandonnées à cause de la consommation
  • Une consommation récurrente peut avoir lieu, même dans des situations au cours desquelles elle implique un risque physique
  • La personne consomme de manière continue. Elle le fait même en sachant qu’elle souffre d’un problème qui peut être causé ou exacerbé par cette consommation
  • Tolérance
  • Abstinence

Il s’agit de la vision la plus actuelle du problème de consommation, mais… Quelles étaient les différences entre usage, abus et addiction auparavant ?

Différences entre usage, abus et addiction

Dans un premier temps, on entend par usage ce type de consommation qui ne permet pas de détecter de conséquences immédiates sur le consommateur ou son entourage. Peu importe sa quantité, sa fréquence ou la propre situation du sujet. C’est un terme relativement complexe dans la pratique clinique. Il ne suffit pas de se baser sur la fréquences. Des consommations sporadiques au cours desquelles le sujet abuse clairement de la substance pourraient avoir lieu.

De la même façon, nous ne pouvons pas nous baser exclusivement sur la quantité. Il pourrait y avoir des consommations peu excessives mais si fréquentes qu’elles suggéreraient une forme de dépendance. Par conséquent, il faut être prudent au moment de définir une consommation par le terme “usage”.

syndrome d'abstinence

En ce qui concerne le terme d’abus, on pourrait le définir comme cette forme de consommation de substances qui entraîne des conséquences négatives sur le consommateur ou son entourage, que ce soit par sa quantité, sa fréquence et/ou la situation du sujet. Par exemple, il est possible qu’une femme soit modérée au niveau de sa consommation habituelle d’alcool et de tabac, mais si elle continue à les ingérer pendant sa grossesse, il s’agirait d’un abus.

Enfin, nous pouvons comprendre la dépendance comme cette norme de comportement où l’on priorise la consommation d’une substance face à d’autres comportements censés être prioritaires. La consommation de substances devient donc le centre de la vie de la personne. Or, elle a peut-être commencé comme une expérience sporadique sans grande importance. La personne passera alors la majeure partie de son temps à penser à la consommation de drogues, à les chercher, à obtenir de l’argent pour les acheter, à les consommer, etc.

En définitive, nous devons accorder de l’importance à ce type de problème. Le premier pas consiste à connaître clairement le sens de chaque concept. Il s’agit assurément de l’un des piliers à partir desquels nous pouvons mettre en place des mesures nécessaires pour intervenir dans chaque cas, en aidant la société actuelle à prendre conscience du problème qui nous entoure.

 


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