Mon diagnostic est très simple, le mal est sans remède
Comme l’écrivait Cortázar : “mon diagnostic est très simple, le mal est sans remède“. Je n’ai pas de remède car j’aime les choses claires et le chocolat chaud. Je n’ai pas de remède car j’aime qu’on me prenne dans les bras sans aucune raison.
Certainement que vous non plus n’avez pas de remède, car vous aimez faire les choses bien et que parfois vous pleurez sans savoir pourquoi. Il se peut que vous comme moi soyons fascinés par les gens qui, grâce à leur énergie, contaminent les émotions.
Je suis sûre que vous aussi vous aimez les gens qui vibrent, et il est probable que vous aimiez travailler pour que votre réalité dépasse les rêves que vous cultivez depuis plusieurs temps et ceux pour lesquels vous vous battez jour après jour.
Vous n’avez pas de remède, et moi non plus. Parce que parfois vous vous mettez en colère sans raison et que le monde s’écroule lorsque tout ne se passe pas comme vous le vouliez. Vous n’avez pas de remède car vous ne parvenez pas à compter jusqu’à 3 avant d’éclater comme le disent les experts.
Je n’ai pas de remède, et vous non plus, car je ne suis pas capable de faire 5 repas par jour, de dormir 8 heures par nuit ou de penser à moi avant de penser aux autres. Je n’ai pas non plus de remède car je vis dans l’attente que “cette personne” veuille bien passer du temps avec moi.
Je n’ai pas de remède (et sûrement que vous non plus), parce que je ne suis pas toujours capable de “lâcher prise et de dire adieu” à ce qui me fait du mal. Ce n’est pas que j’aime m’accrocher ou que j’en sois incapable, non, mais je garde juste l’espoir que des “miracles” puissent se produire. Je ne peux pas l’éviter, je suis comme ça, irrationnelle, même si j’essaye de changer (je suis certaine que c’est la même chose pour vous).
Je n’ai pas de remède parce que j’ai la grande conviction que les choses qui nous sont faciles sont celles qui en valent le plus la peine, et je sais que je dois accumuler les raisons pour continuer d’avancer.
J’aime me réveiller chaque matin en souriant, mais je sais aussi que cela n’est pas toujours nécessaire, que la tristesse aussi me va bien, que parfois mon corps a besoin de pleurer, de s’éteindre et de se déconnecter quelques temps.
Je n’aime pas les gens qui ne vont pas de l’avant. Je n’aime pas non plus qu’on me dise ce que j’ai à faire, comment je dois être ou si j’ai le droit ou non d’être triste et de quelle façon.
Je n’ai pas de remède car j’aime écouter les disputes des autres, scruter leurs visages et analyser leurs expressions. Je n’ai pas de remède car je ne supporte pas qu’on me mente, mais je comprends que parfois les personnes le fassent quand même.
Je n’ai pas de remède car je n’aime pas ce qui est ou tout blanc, ou tout noir ; car je suis plutôt grise, rose, bleue et jaune. Je n’ai pas de couleur préférée car chaque personne m’a dit quelque chose qui m’a émue.
Je n’ai pas non plus de remède car je sais que je peux être émue en repensant à mon premier amour, et je suis sûre que cela ne me rend pas incapable d’aimer à la folie celui avec qui je suis aujourd’hui.
Je n’ai pas de remède car dans ma vie j’ai des PERSONNES et des personnes. En majuscules et en minuscules. Oui, en amour il y a une hiérarchie, ou du moins un type d’affection dédié à chaque personne du monde.
Je n’ai pas de remède car parfois je critique et je suis incohérente. Je n’ai pas de remède car je pense que l’amour en vaut réellement la peine dans ce monde, parce que je sais qu’il y a des points cardinaux et que je suis capable de perdre le nord pour une bêtise.
Je n’ai pas peur non plus d’affirmer que le manque d’amour m’angoisse, que parfois je crains la solitude et que les larmes coulent lorsque je pense qu’un jour quelqu’un ne sera plus là.
Nous sommes authentiques dans la diversité
Je n’ai pas de remède car mes bizarreries disent tout de moi, lorsque je tombe amoureuse de l’authentique, de l’infantile et de l’inespéré. On me dit que je ne devrais pas, que je suis “trop grande pour…“.
Et moi je réponds que je ne suis trop grande pour rien, que j’accumule la jeunesse et que je vivrai la vie comme je l’entends.
Parce que je sais que la vieillesse est un état “d’esprit”, pas une étape de la vie. Les années qui passent sont inévitables, mais j’ai décidé que je n’aurais pas de remède et que tant que je le pourrais, je serai un phare qui ne s’éteint jamais.
Même si je dois reconnaître que de ne pas avoir de remède n’est pas facile, encore plus parce qu’accumuler des souvenirs peut parfois faire mal. Il est compliqué de justifier le fait que j’aie passé des mois entiers du calendrier à faire tous les jours la même chose et en ressentant des choses identiques.
En voyant l’heure défiler sur mon portable, en mettant 20 alarmes, en envoyant toujours les mêmes whatsapps et en écoutant des promesses qui ne seront jamais tenues…
Alors je me dis que la semaine qui suit, je serai préparée au changement. Mais lorsque j’y pense, je suis bien consciente que ces 20 alarmes et ces mêmes whatsapps ne me définissent pas et n’écrivent pas mon histoire.
Je suis la seule à pouvoir écrire mon histoire, avec mes points, mes virgules, mes exclamations et mes interrogations, mes majuscules et mes points cardinaux. Je n’ai pas d’autre remède que d’être MOI, encore en majuscules, et avec détermination.
Je n’ai pas de remède et je suis sûre que vous non plus pour pleins d’autres raisons. Car chacun de nous a mille histoire et des centaines de cicatrices. C’est ce qui nous rend authentiques et précieux, de ne pas avoir de remède dans l’intimité tandis que nous sommes nous, avec tant et si peu de choses en commun.
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