Curiosités sur la morale
Relu et approuvé par le psychologue Sergio De Dios González
La morale comprend tout cet ensemble de principes et de normes qui établissent ce qui est « bon » ou « mauvais » pour un groupe déterminé. Elle est pérenne et transversale aux sociétés humaines, quel que soit le moment ou le lieu dont on parle. Bien que la morale soit dynamique, certaines valeurs semblent être présentes à toutes les époques et dans toutes les cultures. Par exemple, la justice, l’honnêteté, le courage, le respect et la générosité, entre autres. Fondamentalement, toutes ces vertus sont considérées comme précieuses, quelle que soit la société dont nous parlons.
Dans la morale occidentale, on prend beaucoup en compte l’intention. Une prétendue bonne action faite avec des arrière-pensées a peu de valeur ; en revanche, un acte apparemment répréhensible mais accompli par accident rend la chose moins grave. Dans de nombreuses cultures non occidentales, l’intention est rarement considérée comme valable. Voyons d’autres curiosités sur le sujet.
« Avec la morale, nous corrigeons les erreurs de nos instincts, et avec l’amour les erreurs de notre morale ».
-José Ortega et Gasset-
Quelques curiosités sur la morale
En matière de morale, la vieille maxime pourrait bien s’appliquer : « dis-moi ce que tu as et je te dirai ce qui te manque ». Ceci a été établi par une étude réalisée par le Dr SJ Reynolds et publiée dans le Journal of Applied Psychology. La recherche a été menée auprès de 230 étudiants de troisième cycle, à qui on a demandé de se définir moralement. Par la suite, leur comportement a été étroitement surveillé.
Les résultats renforcent l’hypothèse selon laquelle tous ceux qui s’étaient évalués comme de « bonnes personnes » ou avec « de hautes valeurs morales » étaient aussi les plus susceptibles de tricher aux examens. En même temps, cela ne les concernait pas, puisqu’ils croyaient que d’autres actes moraux de leur part les dispensaient de ces fautes mineures.
Il semble que quelque chose de similaire se produise avec certaines personnes qui ont de fortes convictions religieuses. Une étude menée par des scientifiques des États-Unis et du Canada a révélé qu’il n’y avait pas de différences significatives entre le comportement moral des croyants et celui des agnostiques. Le seul contraste significatif était le fait que les personnes religieuses ressentaient plus de culpabilité et de remords lorsqu’elles agissaient mal.
Une étude sur l’origine de la morale
Pendant longtemps, les philosophes et les scientifiques se sont demandé si la morale était quelque chose d’inné ou d’appris, car il existe encore de nombreux doutes sur cet aspect. Dans toutes les cultures du monde, et tout au long de l’histoire, les sociétés ont établi des punitions pour ceux qui se comportent d’une manière qui nuit à l’un des membres du groupe.
Pour enquêter sur cette affaire, le Dr Yasuhiro Kanakogi, de l’Université d’Osaka, a mené des recherches sur des bébés de 8 mois. La question était de savoir si, à cet âge précoce, il y avait déjà des signes de comportement moral.
Pour vérifier cela, l’équipe de recherche a familiarisé les bébés avec un système informatique. Ce dernier leur présentait des dessins animés. Si les petits regardaient fixement l’un des personnages, ils le « détruisaient ». Une fois que les enfants ont compris comment cela fonctionnait, on leur a présenté des images de personnages faisant du mal à des autres.
Le résultat a surpris les scientifiques. Tous les bébés ont utilisé leur « pouvoir » pour éliminer le personnage antisocial. Les résultats de l’étude ont indiqué que la morale, ou une bonne partie de celle-ci, est peut-être le produit de l’évolution humaine et que, par conséquent, elle serait présente de manière innée chez l’homme.
Morale chez les animaux
Une autre question qui préoccupe beaucoup de gens est celle-ci : les animaux non humains ont-ils une morale ? La question se pose car au quotidien, et notamment avec les animaux de compagnie, on découvre des comportements qui semblent suggérer une certaine distinction entre le bien et le mal, au-delà de l’instinct.
Il existe deux livres récents et intéressants qui traitent précisément de ce sujet : Les animaux peuvent-ils avoir une morale ? par Mark Rowlands; et Wild Justice: The Moral Lives of Animals, de Marc Bekoff et d’autres. Les deux racontent des cas comme celui d’un lion qui protège un bébé, ou de chimpanzés qui punissent ceux qui prennent la nourriture de leurs pairs.
Il y a des références à des singes rhésus refusant de donner une décharge d’électricité à leurs pairs, même lorsqu’ils avaient faim et pouvaient s’attendre à recevoir de la nourriture en retour. Il y a aussi le cas des chiens qui risquent leur vie pour sauver d’autres canidés. Bien qu’il n’y ait pas de conclusions définitives à cet égard, tout indique que les animaux non humains ont aussi un sens de la morale.
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- Kanakogi, Y., Miyazaki, M., Takahashi, H., Yamamoto, H., Kobayashi, T., & Hiraki, K. (2022). Third-party punishment by preverbal infants. Nature Human Behaviour, 1-9.
- Reynolds, S. J., & Ceranic, T. L. (2007). The effects of moral judgment and moral identity on moral behavior: an empirical examination of the moral individual. Journal of applied psychology, 92(6), 1610.
- Weinberg, L. (2007). El ensayo latinoamericano entre la forma de la moral y la moral de la forma. Cuadernos del CILHA, 8(9), 110-130.
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