Crier sur ses enfants : 2 conséquences négatives

Crier sur ses enfants : 2 conséquences négatives
Anet Diner Gutverg

Rédigé et vérifié par la psychologue Anet Diner Gutverg.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Réfléchir aux conséquences qu’implique le fait de crier sur nos enfants peut nous aider à contrôler et à gérer nos impulsions. Analyser l’origine de ces cris et leurs conséquences sur le cercle familial est essentiel pour changer ce comportement une fois pour toutes.

Nous connaissons tous l’importance d’une éducation basée sur le respect. Par ailleurs, il existe une multitude de ressources et d’outils pour ne pas avoir recours aux cris ou aux punitions. Or, malgré cela, nous pouvons parfois nous sentir dépassés et avoir le réflexe de crier sur nos enfants. Ces situations nous font nous sentir coupables ou frustrés. Et nous font penser que nous sommes de mauvais parents.

Cependant, certains parents ne se rendent pas compte des conséquences négatives qui dérivent de ce type de comportements. Nous allons donc, dans cet article, vous parler des deux conséquences les plus dangereuses pour le développement de leur vie adulte. Les voici.

“La raison n’est pas plus forte lorsqu’on la crie.”

-Alejandro Casona-

1. Crier sur nos enfants peut affecter leur auto-estime

Les cris transmettent un message d’absence de patience et de tolérance. Lorsque nous sommes désespérés par quelque chose, nous avons tendance à hausser le ton et à exiger des choses en criant. Or, crier sur nos enfants peut leur indiquer la chose suivante : qu’ils font mal les choses. Cela les mène à croire qu’ils ne sont pas à la hauteur de nos attentes, alors que nous voulions qu’ils obéissent.

les cris sur les enfants les rendent tristes

Lorsque la situation est constante, on transmet une mauvaise idée aux enfants. Ils peuvent en arriver à croire que, peu importe ce qu’ils font, ce ne sera jamais assez bien. Que nous ne serons jamais satisfaits. Qu’ils ne pourront rien faire pour nous rendre heureux. L’idée qu’ils ne font pas les choses bien et qu’ils méritent ces cris les accompagnera probablement pour le reste de leur vie.

Les fondements de l’auto-estime de nos enfants viennent de l’extérieur. Leurs figures de référence, avec amour et approbation, doivent leur faire sentir qu’ils sont capables de tout. Cela ne veut pas dire que nous devons leur transmettre une fausse confiance. Il est parfois nécessaire qu’ils soient frustrés. Cependant, il est important que les attentes que nous plaçons en eux soient en accord avec leur âge et leurs connaissances. Et, surtout, nous devons nous rendre compte que nos enfants ne sont pas parfaits.

“Tous les hommes qui n’ont rien d’important à dire parlent en criant.”

-Enrique Jardiel Poncela-

2. Être compréhensifs avec nos enfants

Il est habituel, par exemple, de crier sur nos enfants le matin quand nous sommes pressés. Or, les enfants ne peuvent pas tout faire aussi vite que nous. Leur rapidité dépendra de leur âge et de leur degré d’autonomie; nous devons peut-être leur donner un coup de main pour arriver à l’heure à l’école.

Si nous leur laissons peu de temps ou leur demandons quelque chose qui dépasse leur niveau d’habileté, il est normal qu’ils ne parviennent pas à remplir leurs tâches. Nous finissons donc par crier, en leur donnant l’impression qu’ils sont incapables de faire les choses bien. Dans ces situations, les enfants reçoivent le message suivant: nous ne les aimons pas parce qu’ils ne sont pas doués.

Nous devons nous souvenir que notre mission est de les aider jusqu’à ce qu’ils deviennent plus autonomes. En faisant cela, nous développons une confiance réelle en eux-mêmes. Avec le temps, cela peut les mener à agir de la façon adéquate: en respectant leurs parents, en collaborant à la maison, en rangeant leur chambre. Et ils ne le feront pas parce qu’ils ont peur. Leurs actions naîtront d’une compréhension de leur rôle. Ils sauront qu’ils sont capables de faire les choses par eux-mêmes.

“Lorsque nous débattons d’une chose, la raison n’appartient pas à celui qui crie le plus mais à celui qui est capable d’avancer ses arguments de façon adéquate.”

-Fernando Savater-

3. Crier leur apprend à traiter leurs émotions de façon erronée

Nous devons être un exemple pour nos enfants. Lorsque nous crions et perdons constamment notre patience, cela signifie que certaines situations nous dépassent. Le message que nous leur transmettons, dans ce cas, est que nous sommes incapables de nous contrôler. Les petits apprennent que les cris sont une réponse appropriée face au stress. Ils absorbent cette façon d’agir et l’imiteront probablement dans le futur.

“Comment peut être une vie qui commence au milieu des cris de la mère qui l’a donnée et des pleurs de l’enfant qui l’a reçue?”

-Baltazar Gracián-

crier sur ses enfants

Il est par conséquent de notre responsabilité d’apprendre à gérer nos émotionsMême si nous avons peur, si nous sommes fatigués ou en colère, nous devons nous contrôler devant nos enfants. Crier à cause du stress que nous ressentons leur montre que la colère est une motivation suffisante pour mal traiter les autres.

Le fait que nous soyons angoissés à chaque fois qu’ils avancent ne doit pas les faire se sentir coupables. Même si c’est difficile, nous devons les pousser à explorer et à découvrir qui ils sont réellement. Notre rôle consiste à les accompagner dans leurs aventures en gérant notre angoisse. Nous devons nous-mêmes découvrir d’où viennent nos émotions négatives.

Nous avons peut-être besoin qu’ils agissent comme nous le voudrions, et pas comme ils le voudraient eux-mêmes. La simple idée qu’ils se fassent mal ou qu’ils souffrent nous fait peur, c’est vrai. Mais crier sur nos enfants pour les protéger ou pour guider leurs actions n’est pas souvent une bonne idée. Il est plus efficace de faire confiance aux choses et de penser qu’ils sont capables de prendre soin d’eux-mêmes.

Conclusion

Vous venez donc de découvrir, dans cet article, deux des effets les plus négatifs des cris sur nos enfants. En raison des dommages que peut causer ce comportement, les parents doivent apprendre à contrôler leurs émotions. Ils peuvent aussi faire l’apprentissage de façons plus efficaces de résoudre les problèmes et les conflits.

Malgré tout, s’il vous est déjà arrivé de crier sur vos enfants, ne vous auto-punissez pas. Personne n’est parfait. L’essentiel est que vous décidiez de changer, maintenant que vous connaissez les conséquences néfastes pouvant découler de ce comportement.

 

 


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