Connaissez-vous le syndrome de Jérusalem ?

Connaissez-vous le syndrome de Jérusalem ?

Dernière mise à jour : 22 juin, 2017

Le syndrome de Jérusalem est une maladie psychique qui affecte les touristes qui visitent Jérusalem et les personnes qui y habitent. Cette maladie a pour base les délires et est classée dans la catégorie des psychoses. Normalement, les gens qui ont ce syndrome s’identifient à des personnages de la Bible et agissent en imitant ce qu’ils en connaissent.

Les personnages de la Bible auxquels ils s’identifient sont généralement Moïse, le roi David, Jésus de Nazareth et Jean-Baptiste. Les hommes ont tendance à choisir des personnages masculins, alors que les femmes choisissent des personnages féminins. La religion professée influe aussi car les Chrétiens s’identifient souvent à des personnages du Nouveau Testament, alors que les Juifs, pour lesquels ce livre ne fait pas partie de leur croyance, imitent les personnages de l’Ancien Testament.

Pourquoi Jérusalem ?

Le lieu le plus touristique d’Israël est le Mur des lamentations appelé Mur occidental. Il se trouve dans la ville de Jérusalem. Chaque jour, des centaines et des milliers de visiteurs se rendent au mur à toute heure pour prier, prendre des photos ou assister à une cérémonie ou à une manifestation. L’environnement historique et spirituel que l’on y ressent est si fort qu’il peut être le déclencheur de ce syndrome.

La plupart des personne qui le visitent se sentent attirées à la recherche d’expériences surnaturelles, qui peuvent être spirituelles ou religieuses. Elles se sentent attirées par l’atmosphère qui s’y crée, surtout une fois la nuit arrivée. Les personnes qui souffrent de ce syndrome, qui imitent les personnages bibliques, vont dans les rues de la ville de Jérusalem, pour prêcher en public. Elles changent aussi leurs vêtements pour des tuniques et des draps.

Le syndrome de Jérusalem

Le premier à identifier cliniquement le syndrome de Jérusalem a été le Dr Yair Bar-El, un psychiatre. Après avoir examiné plus de 400 touristes qui avaient été déclaré-e-s dément-e-s, parmi lesquels il y avait des Juifs et des Chrétiens dans la grande majorité, le docteur a découvert des caractéristiques qu’iels partageaient tou-te-s et a pu identifier les symptômes qui caractérisaient ce syndrome.

En termes médicaux, ce syndrome est défini comme un trouble dissociatif hystérique. Les malades adoptent une autre personnalité dont, ultérieurement, iels ne seront pas capables de se souvenir. L’environnement de la spiritualité que contient la ville ancienne de Jérusalem, caractérisé par la religion, l’histoire, l’idéologie et la mythologie, mais également les événements qui s’y sont déroulés (guerres, croisades, conquêtes, massacres etc.) ne laissent personne indifférent.

“J’étais arrivé à ce point d’émotion où se rencontrent les sensations célestes données par les Beaux-Arts et les sentiments passionnés. En sortant de Santa Croce, j’avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.”

-Rome, Naples et Florence, Stendhal, 1817-
Le syndrome de Jérusalem a été comparé au syndrome de Florence ou de Stendhal. Il a été détecté parmi les touristes qui allaient à Florence et qui agissaient de manière bizarre et irrationnelle. Ces touristes avaient des vertiges, des confusions, des tremblements, des dépressions et même des hallucinations devant tant d’œuvres d’art dans un même lieu. Cependant, ce syndrome est produit par la beauté des œuvres d’art et des villes alors que le syndrome de Jérusalem est dû à la religion. 

Les symptômes qui accompagnent le syndrome de Jérusalem

Les touristes qui ont ces symptômes commencent à ressentir de la nervosité ou de l’anxiété sans aucune raison apparente. Iels ont tendance à s’éloigner des gens avec qui iels voyagent et à s’isoler. Ensuite, iels commencent à réaliser des actes de purification dans les bains et les douches, et iels changent leurs vêtements afin de ressembler à des personnages bibliques. La phrase la plus commune qu’iels disent pour décrire ce qui leur arrive est : “Tout d’un coup, quelque chose s’est passé”.

Au bout de quelques jours, iels reviennent à la réalité, beaucoup en ressentant de la honte. Iels ne parviennent pas à expliquer ce qui leur est arrivé et regrettent leurs comportements extravagants. On pense que celleux qui en souffrent sont arrivé-e-s à Jérusalem prédisposé-e-s et une fois là-bas, le syndrome latent s’est réveillé.

Avez-vous visité Jérusalem ? Si vous visitez cette ville et que vous rencontrez des gens qui prêchent dans la rue ou qui se lavent dans une fontaine, vous penserez sûrement qu’iels sont fous/folles. Peut-être qu’iels ont le syndrome de Jérusalem et peut-être que vous allez le vivre pour la première fois.

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