Comment avoir des conversations qui nous font nous sentir mieux ?

Avez-vous l'habitude d'avoir ces conversations qui vous remettent complètement d'accord après une mauvaise journée ? Il y a des gens avec des compétences uniques dans l'art du dialogue et de l'empathie.
Comment avoir des conversations qui nous font nous sentir mieux ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater.

Dernière mise à jour : 20 février, 2023

Ce sont des figures capables d’apporter de la sérénité lorsque notre monde est en désordre et presque à l’envers. C’est un échange d’idées, d’émotions et de pensées dans lequel l’écoute, le respect et l’harmonie coulent entre deux esprits.

Savoir parler est la pierre angulaire de tout type de relation, qu’elle soit familiale, affective ou professionnelle. Grâce à cette compétence sociale, nous concluons des accords, renforçons nos liens et laissons une empreinte enrichissante sur les autres. Rien n’est aussi décisif pour les liens entre les êtres humains que d’être doué pour communiquer.

Maintenant, il y a un type de conversation qui transcende tout autre. C’est celui qui cherche à guérir, apaiser, réparer ou réconforter. Il n’est pas nécessaire d’être un thérapeute formé et agréé pour savoir comment mener ce type de conversation. Nous devrions tous parler et écouter en termes plus significatifs et dans le but clair d’aider les autres -et vice versa-.

Voyons comment l’obtenir.

Essayons d’avoir moins de discussions superficielles et plus de conversations de guérison.

Esprits connectés pendant les conversations de guérison
Les conversations de guérison partent de la connexion émotionnelle entre deux personnes.

Les clés des conversations de guérison

Une conversation de guérison est un dialogue profond qui a pour but de rétablir la relation entre deux personnes, ou de conférer un soutien émotionnel mutuel entre leurs interlocuteurs. Pour mener à bien un tel métier psychologique, nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas d’un simple échange de messages. Il est indispensable de maîtriser les composants qui composent cet outil.

Il y a des gens avec d’excellentes capacités de dialogue qui s’avèrent être de mauvais causeurs guérisseurs, par exemple. Et cela se produit parce que dans cette modalité d’interlocution, il ne vaut pas la peine d’être spirituel, brillant ou quelqu’un avec une grande éloquence. Une conversation qui répare est une conversation dans laquelle la compassion est amorcée, le respect est pris en charge et l’écoute active est utilisée.

Comme l’a dit le psychothérapeute Carl Rogers, un bon dialogue est celui qui parvient à changer les gens pour le mieux. Générer cette variation enrichissante chez l’autre nécessite de travailler d’abord sur nous-mêmes. Voici les clés qui nous permettront de le réaliser.

1. Écoutez et soyez humble

Michael Lehmann, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem, a publié une étude dans le Journal of Positive Psychology dans laquelle il a souligné quelque chose de très intéressant. L’humilité peut être activée chez l’être humain lorsqu’il apprend à écouter les autres.

L’écoute active nécessite un cœur et un esprit qui savent se connecter avec les vulnérabilités et les complexités de la personne en face d’eux, car ils reconnaissent aussi les leurs. Guérir et réparer les uns les autres exige que nous le fassions sans égoïsme, en étant capables de nous écouter de manière active et engagée.

Souvenons-nous toujours : un ennemi vorace de la communication et de la compassion est l’arrogance. L’humilité est une valeur interpersonnelle qui nous permettra de nous connecter les uns aux autres pour guérir.

Un dialogue de guérison ne devrait pas faire usage de monologues. Il est nécessaire d’appliquer une réciprocité adéquate basée sur le respect, la connexion émotionnelle, le flux de pensées et de réflexions.

2. Soyez un endroit “sûr” pour l’autre personne

Qu’est-ce qu’être un endroit “sûr” pour quelqu’un ? C’est une dimension que nous devrions tous améliorer. Être un espace sûr pour une personne, c’est prendre soin de nos mots, expressions et attitudes pour valider sa réalité émotionnelle. C’est pour lui faire comprendre que nous n’allons pas la juger ni la critiquer. C’est pour lui montrer que nous communiquons sincèrement et que chaque mot qu’il nous adresse sera apprécié.

Nous pouvons améliorer cette compétence grâce aux clés suivantes :

  • Choisissez et soignez bien vos mots, en gardant toujours à l’esprit que tout ce que vous exprimez a un impact.
  • Ne soyez pas pressé de répondre, laissez quelques secondes de silence et donnez la priorité à ce que l’autre personne veut dire.
  • Pendant les conversations de guérison, ne faites pas de jugements de valeur ou de questions. Validez ce que votre interlocuteur exprime.

3. Questions pour éveiller la conscience émotionnelle

“Comment vous sentez-vous ? Comment avez-vous vécu cette situation ?…». Les questions qui cherchent à éveiller la conscience émotionnelle permettent à l’autre personne de se connecter plus facilement à elle-même pour se défouler. Souvent, nous traversons la vie avec des nœuds intérieurs et une résistance infinis.

Pour cette raison, avoir une conversation avec un ami et lui demander comment il va ou quelles émotions il ressent à ce moment-là peut tout changer. Nous ne cherchons pas à faire un interrogatoire. Nous voulons que vous libériez les tensions, que vous mettiez des mots sur ce qui est en vous.

4. Ne pas avoir peur de se montrer vulnérable

Les conversations de guérison sont réciproques et jouent des deux côtés. Car, bien que notre désir soit de réconforter l’autre, nous nous sentirons nous aussi guéris et enrichis par ce type de communication. Pour cette raison, il ne faut pas hésiter à montrer sa propre vulnérabilité, à s’exciter, à répandre les sentiments de l’autre et même à se réconforter.

Ce n’est que lorsque nous nous permettons d’être vulnérables que nous maximisons les comportements de compassion et de guérison.

Mère parlant à sa fille adolescente des pourparlers de guérison
Une conversation guérit et se répare lorsque les deux personnes se permettent d’être vulnérables.

5. Profondeur et réflexion

Une communication superficielle et insignifiante, loin de renforcer les liens, les nourrit d’insécurité. Il n’y a pas de connexion mentale ou émotionnelle chez ceux qui ne font pas l’effort d’approfondir, chez ceux qui préfèrent finir vite et orienter le dialogue vers des aspects de peu d’importance.

Pour cette raison, les conversations de guérison recherchent la profondeur, éveillent la réflexion, ouvrent l’esprit, voient de nouveaux points de vue et même de nouvelles significations vitales. C’est philosopher, jouer avec de nouvelles idées, s’enrichir mutuellement de nos perspectives.

6. Clôture et accords

« Que pouvons-nous faire désormais pour que tout aille mieux ? Comment avez-vous besoin de moi dans ces circonstances ? Comment je peux vous aider ? Quels objectifs avez-vous ? Voudriez-vous reparler plus tard…?».

Les bons dialogues et, surtout, ceux qui guérissent et réconfortent, n’hésitez pas à récapituler et à bien clore cette conversation. De cette façon, nous renforçons beaucoup plus l’interaction et rappelons à l’autre que, s’il a besoin de nous, nous serons là.

Chaque conversation saine et curative est un exercice de donner et de recevoir parfaitement équilibré. Mettre en pratique cette forme de communication de temps en temps avec les personnes que nous aimons sera aussi utile que gratifiant. Vous avez essayé ?


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