Cerveaux extraordinaires : l'autisme et Einstein

Cerveaux extraordinaires : l'autisme et Einstein
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 08 novembre, 2017

Le cerveau humain est un organe à la fois complexe et mystérieux. La neuroscience avance et nous révèle chaque jour plus de données sur le fonctionnement du cerveau. Pourtant, il reste beaucoup de choses à découvrir. Le cerveau ne cesse de nous surprendre jour après jour.

Par exemple, certaines personnes autistes disposent de capacités inhabituelles. Par exemple, certain-e-s parviennent à mieux dessiner que les peintres de la Renaissance, d’autres peuvent jouer des instruments sans avoir suivi la moindre formation. Leurs cerveaux ont une structure et un mode de fonctionnement différents. Examinons tout d’abord le cerveau de manière générale.

L’évolution

Le cerveau triunique de Paul MacLean a été un modèle très populaire pendant de nombreuses années car il  regroupait plusieurs régions du cerveau dans différents ensembles réalisant des taches différentes. Les structures différenciées seraient : le cerveau reptilien, le système limbique et le néocortex. Ainsi, nos cerveaux ont évolué – parallèlement à la façon dont nous l’avons fait en tant qu’espèce – du complexe reptilien au néocortex ou “cerveau rationnel”.

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Cerveau reptilien

Le cerveau reptilien est la partie profonde du cerveau antérieur. C’est dans cette zone que se trouvent les ganglions initiaux, les zones du tronc cérébral et du cervelet, responsables des fonctions essentielles à notre survie (respiration, battements de coeur …).

Cette structure est responsable de l’apparition de comportements simples et impulsifs, en fonction des états physiologiques de l’organisme : peur, faim, colère, etc. Nous pouvons dire qu’il s’agit de la partie du système nerveux qui conserve les codes génétiquement programmés lorsque sont présentes les conditions nécessaires.

Système limbique

Il est responsable de l’apparition des émotions associées à chacune des expériences que nous vivons. C’est le siège des émotions. Ses structures les plus importantes sont l’amygdale et l’hippocampe, qui génèrent un système de mémoire primitive, conjointement à l’hypothalamus, lequel permet de réagir à un plus large spectre de stimuli.

Néocortex

Il s’agit de l’étape évolutive la plus récente dans le développement de notre cerveau. C’est le siège de notre rationalité : il nous permet de penser de manière abstraite, systématique et logique. Une grande nécessité pour notre espèce. Cette partie est ce qui nous permet d’être si différent-e-s les un-e-s des autres, mais également d’émettre des réponses différentes face à une même situation mais à des moments distincts. C’est en outre la source de notre puissante imagination.

L’une des divisions les plus connues du néocortex est celle des lobes du cerveau.

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Lobes du cerveau

Le cerveau humain est divisé en deux parties plus ou moins symétriques, appelées hémisphères. Chaque hémisphère peut être divisé en quatre lobes différents :

  • Lobe occipital. Il réside dans le cortex visuel et est donc impliqué dans notre capacité à voir et à interpréter ce que nous voyons.
  • Le lobe pariétal. Il a un rôle important dans le traitement de l’information sensorielle de différentes parties du corps, la connaissance des nombres et leurs relations, ainsi que la manipulation des objets.
  • Lobe temporel. Ses fonctions principales concernent la mémoire. Le lobe temporel gauche est impliqué dans le souvenir des mots et des noms d’objets. Le lobe temporel droit quant à lui, est impliqué dans notre mémoire visuelle (visages, images, …).
  • Lobe frontal. Il est lié au contrôle des impulsions, au jugement, au langage, à la mémoire de travail, aux fonctions motrices, aux comportements sexuels et à la socialisation. Il assure également la planification, la coordination, le contrôle et l’exécution des comportements.

Cerveau et autisme

Les personnes atteintes d’autisme ne sont généralement pas douées pour interagir avec les autres. En outre, elles tendent à souffrir d’immaturité émotionnelle, de déficit linguistique et d’autres difficultés. Ces problèmes peuvent résulter du fait que certaines zones de leur cerveau sont endommagées et fonctionnent  anormalement.

Cependant, dans le cas “d’autistes dessinateurs”, il existe une île intacte de tissu cortical dans le lobe pariétal droit (où résident nos capacités spatiales et artistiques). De cette manière, le dysfonctionnement de nombreuses zones du cerveau libère le lobe pariétal droit pour attirer la plupart de ses ressources attentionnelles. Nous ne pourrions en revanche atteindre ce résultat qu’après de nombreuses années de préparation et d’effort.

C’est pourquoi, si le lobe pariétal droit est endommagé suite, par exemple, à un accident vasculaire cérébral ou une tumeur, l’individu perd souvent la capacité à réaliser un simple croquis. À l’inverse, s’il  se produit une lésion au niveau du lobe pariétal gauche (lié au calcul numérique), cela améliorera généralement la capacité artistique de la personne. Pourquoi en est-il ainsi ? Une explication pourrait être que le lobe pariétal gauche cesse de consommer des ressources et les transfère à la partie droite. Bien que nos hémisphères travaillent ensemble, ils ont également une capacité incroyable à se compenser.

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Mais … qu’est-ce que tout cela a à voir avec le cerveau d’Einstein ?

Il semble qu’Albert Einstein avait d’énormes circonvolutions angulaires dans son cerveau (ces circonvolutions se situent dans les lobes pariétal). En effet, être bon en mathématiques ne se résume pas uniquement à être bon en calcul, cela suppose également d’autres compétences telles que la visualisation spatiale.

C’est ainsi qu’Einstein pouvait combiner ses compétences en calcul (lobe pariétal gauche) avec sa capacité spatiale (lobe pariétal droit) de manière extraordinaire. Aussi extraordinaire que les réalisations de l’esprit dont nous parlions auparavant.



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