Ce que nous perdons lors du décès de notre père

Peu importe si notre relation était bonne ou mauvaise, ou pratiquement inexistante. Lors du décès de notre père, il se produit une agitation dans notre monde intérieur. Si nous l'assumons sainement, cela nous aidera à évoluer.
Ce que nous perdons lors du décès de notre père
Gema Sánchez Cuevas

Rédigé et vérifié par Psychologue Gema Sánchez Cuevas.

Dernière mise à jour : 29 juin, 2021

Le moment où un parent décède est l’un des moments les plus complexes de la vie d’une personne. Peu importe notre âge ou la qualité de cette relation avec le père. Le décès d’un père, même éloigné ou absent, laisse un vide profond et une foule de sentiments et d’émotions difficiles à gérer.

Lors du décès de notre père, nous devons nous repositionner mentalement dans le monde. Pendant un certain temps, notre place sur la planète devient un peu floue. Nous devons également modifier notre perception de soi. Sans notre père, nous ne sommes plus comme avant.

Bien qu’il soit commun d’avoir plus d’attachement et de proximité avec notre mère, la vérité est que le père est une figure qui reste toujours à l’horizon. Même lorsqu’il n’est pas là, sa présence transparaît en arrière-plan. Il est guide et protecteur, même s’il ne guide ni ne protège. Notre esprit l’a situé dans ce rôle, sans que nous nous en rendions compte.

“Comme une mer, autour de l’île ensoleillée de la vie, la mort chante nuit et jour son chant sans fin.”

– Rabindranath Tagore –

Identité et décès du père.

Lors du décès du père, l’identité change

Nous sommes certains qu’il existe une profonde différence entre le fait d’avoir un père et de le perdre. Peu importe que nous ayons 30, 40 ou 50 ans au moment où cet événement se produit. Tant que nos parents sont vivants, une partie de nous continue à vivre dans l’enfance. Nous sentons que notre vie est dirigée par un autre être.

Au moment du décès du père, un petit tremblement de terre se produit dans notre identité. C’est nous qui dirigeons les générations qui nous suivent. Cela fait peur et génère un sentiment de solitude.

Un processus de construction d’une nouvelle identité d’adulte commence alors. Cela ne se fait pas automatiquement, et ce n’est pas sans souffrance. Nous devons construire une nouvelle perspective et définir notre place dans la vie des autres. Quand le père meurt, c’est comme si nous perdions une ancre. Pendant un moment, nous sommes à la dérive.

La nostalgie de ce qui n’a jamais été

Nous n’aurons jamais un autre parent. C’est une perte absolument irréparable. Que nous ayons eu une bonne relation avec lui ou non, nous allons connaître la nostalgie de ce qui n’est jamais arrivé ou de ce qui n’a jamais été. Quelque chose en nous résiste au renoncement des idéaux, à l’acceptation de l’impossible.

Si notre père était proche et aimant, nous regardons tout ce qu’il nous a donné en perspective. Ses sacrifices et ses efforts pour nous rendre heureux. Nous pouvons alors penser que nous aurions dû lui donner plus d’amour et d’attention.

Si la relation avec notre père n’était pas bonne, les choses se compliquent un peu. Il est habituel que des fractures et des points de rupture dans cette relation commencent à peser davantage. Maintenant, il n’y a plus la possibilité de raccourcir la distance ou simplement de dire que oui, malgré tout, nous l’aimons.

Une sensation similaire se produit dans le cas des parents absents. A cette absence vécue et subie, sûrement depuis longtemps, s’ajoute maintenant la force de l’absence totale. C’est comme être obligé de fermer un cycle qui n’a jamais été vraiment ouvert.

Souvenirs et décès du père.

L’impératif d’aller de l’avant

Peu importe les circonstances, si notre père meurt, une douleur apparaîtra. Sans cette figure normative présente, il est possible que des aspects de notre personnalité ou des réalités qui ont été inhibés par sa présence puissent se révéler.

Quoi qu’il en soit, cette perte va sûrement faire intensément mal pendant longtemps. Au fil des mois et des années, elle deviendra plus tolérable. Il est conseillé de comprendre que la souffrance pure et simple après le décès du père est une phase parfaitement normale. On a beau avoir 50 ans, cela va quand même nous faire mal et nous faire peur.

La psychologue Jeanne Safer recommande de prendre le temps de réfléchir à l’héritage que notre père nous a laissé, de se poser autour de cinq questions : qu’est-ce que j’ai obtenu de mon père ? Qu’est-ce que je veux en garder ? Qu’est-ce que je veux exclure ? Et qu’est-ce que je suis désolé de ne pas avoir reçu ? Qu’aurais-je voulu donner et ne pas donner ?

Tout cela permet d’identifier où se trouvent les fractures et les vides. Cela, à son tour, aide à générer des stratégies pour gérer ces lacunes et ces pertes. Lorsque notre père décède, de nouvelles séquences de croissance s’ouvrent également. La chose la plus intelligente à faire est d’en profiter.


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  • Chouhy, R. (2000). Función paterna y familia monoparental: ¿ Cuál es el costo de prescindir del padre. Psicología y psicopedagogía.

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