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Ataxie: symptômes, causes et traitement

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L'ataxie implique une grande souffrance aux personnes qui la présentent. Ce signe clinique interfère dans le développement normal des activités quotidiennes.
Ataxie: symptômes, causes et traitement
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

Nombreux sont les facteurs qui peuvent conditionner notre santé et, par extension, notre qualité de vie. Avez-vous déjà pensé au fait que le mouvement aussi peut être affecté ? Il existe un signe clinique très caractéristique en ce sens : l’ataxie. Elle consiste en un trouble du mouvement. Ainsi, la personne qui en souffre manque de coordination, de posture et de contrôle volontaire de ses mouvements, entre autres déficits.

Nous vous parlons ici d’une affection qui consiste en un manque du contrôle musculaire nécessaire pour réaliser des mouvements. Cette situation peut se produire pour diverses raisons. Dans la suite de cet article, nous vous expliquons de quoi il s’agit et vous disons quels sont ses causes, le diagnostic et le traitement.

En quoi consiste l’ataxie ?

Le mot “ataxie” vient du grec ancien et signifie “désordonné”. L’ataxie consiste donc en une altération de la coordination de tout type de mouvement. Elle peut affecter la marche, le tronc, les membres ou toute combinaison de ces derniers. De plus, on peut noter les symptômes suivants :

  • Nystagmus : mouvement incontrôlable des yeux
  • Dysarthrie : difficulté à articuler des sons et des mots
  • Hypotonie : diminution de la tension ou du tonus musculaire
  • Dysmétrie : affection qui empêche le sujet de réaliser un acte moteur qui s’ajuste à la distance demandée
  • Dysdiadococinésie : incapacité à réaliser rapidement des mouvements alternants
  • Dysphagie : difficulté à avaler
  • Difficulté à marcher, voire même perte totale de cette capacité
  • Manque de coordination, et difficultés à faire des mouvements précis
  • Altérations cognitives : autrement dit, au niveau de la pensée
  • Altérations émotionnelles : elles causent une certaine instabilité émotionnelle, car selon les zones touchées, la maladie n’est pas toujours facile à accepter et à gérer

L’ataxie peut aussi se présenter dans le cadre d’une autre maladie, comme par exemple la sclérose en plaques, ou bien de manière isolée, même si cela est assez rare. Or, l’ataxie n’est pas susceptible de se présenter qu’à l’âge adulte. De fait, certaines études épidémiologiques suggérées par Salman (2007) dans la revue The Cerebellum estiment une prévalence d’ataxies cérébelleuses chez 26 enfants sur 100 000 en Europe.

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Quelles sont les causes de l’ataxie ?

Les origines de l’ataxie peuvent être diverses. Comme nous le disions précédemment, ce n’est pas une maladie en soi, mais un signe clinique. Certaines de ses possibles causes sont :

  • Ataxies acquises : elles sont provoquées par une pathologie quelconque que présente le patient. Il en existe différents types :
    • Toxiques : par exemple, celles dues au monoxyde de carbone ou à la dégénérescence cérébelleuse alcoolique
    • Ataxies auto-imunes : l’ataxie est ici provoquée par le gluten, et la relative dégénérescence cérébelleuse subaiguë paranéoplasique.
    • Déficits nutritionnels : comme le manque de vitamine E, le syndrome de Wernicke et la dégénération combinée subaiguë.
    • Maladies neuro-dégénératives : par exemple, la sclérose en plaques, l’ataxie spino cérébelleuse et les maladies cérébrovasculaires.
    • Tumeurs : peuvent occasionner des ataxies les tumeurs telles que le médulloblastome, l’astrocytome et l’hémangioblastome.
  • Ataxies génétiques : généralement, elles arrivent à des âges précoces, puisqu’il s’agit d’ataxies héréditaires. Elles peuvent être autosomiques récessives ou dominantes.
    • Récessives : la plus commune est l’ataxie de Friedrich, dans le cadre de laquelle se produit une neuro-dégénération des cellules ganglionnaires de la racine dorsale, des tracts spino-cérébelleux et cortico-spinaux, et le noyau dentelé.
    • Dominantes : selon le cours de maladie, les ataxies peuvent être épisodiques ou progressives. Dans le cadre des ataxies dominantes, nous trouvons : les ataxies spino-cérébelleuses, l’ataxie cérébelleuse congénitale et le syndrome d’aplasie vermienne cérébelleuse, entre autres.

Comme vous pouvez le voir, il existe divers types d’ataxies. Il n’existe pas de moyen d’en guérir complètement. En revanche, on peut trouver des traitements qui aident la personne à se sentir mieux.

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Diagnostic de l’ataxie

Il existe différents tests qui permettent le diagnostic de l’ataxie :

  • Doigt-nez : on demande au patient de toucher son nez avec le bout de son index. Ensuite, on lui demande de toucher l’index de son examinateur.
  • Talon-genou : le patient doit être en décubitus dorsal (sur le dos). On lui demande ensuite de mettre son talon sur son genou de l’autre extrémité, et de le faire glisser vers le haut sur la crête tibiale. Le patient doit garder les yeux ouverts ou fermés, et solliciter ses deux extrémités.
  • Exercices alternés rapides : on demande au patient de faire tourner simultanément les deux mains, dans un sens et dans l’autre.
  • Electromyogramme : il s’agit d’une étude de conduite nerveuse.
  • Psycho-diagnostic : études neuropsychologiques visant à évaluer les fonctions exécutives du patient.

Voilà donc quelques uns des examens que l’on peut réaliser pour diagnostiquer l’ataxie. Ils facilitent l’examen de la part d’un professionnel, qualifié pour interpréter les résultats que ces tests dégagent.

Traitements de l’ataxie

Les traitements de l’ataxie sont limités et non spécifiques de la maladie. Il existe des traitements qui peuvent soigner directement la cause initiale, comme les tumeurs et les accidents cérébrovasculaires. Généralement, ils sont axés sur la réhabilitation. Ainsi, la patient pourra plus facilement s’adapter au monde qui l’entoure.

De plus, l’intervention psychologique est importante pour atteindre un objectif essentiel : que le patient comprenne en quoi consiste ce qui lui arrive et qu’il apprenne à gérer les émotions et les pensées qu’il génère au sujet de son affection. De plus, nous vous parlons ici d’une intervention qui doit aussi permettre à l’entourage du patient de savoir comment procéder et agir.

 


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  • Marquer, A., Barbieri, G. & Pérennou, D. (2014). The assessment and treatment of postural disorders in cerebellar ataxia: a systematic review. Annals of physical and rehabilitation medicine, 57 (2), pp. 67-78.
  • Navarro, H. A., Hernández, J.A.B., Piudo, R.L., & Jiménez, F.J.J. (2007). Síndromes atáxicos. Ataxias heredodegenerativas y adquiridas. Medicine: Programa de Formación Médica Continuada, 9 (74), pp. 4764-4775.
  • Ruggieri, V. L & Arberas, C.L. (2000). Ataxias hereditarias. Revista de neurología, 32 (3), pp. 288-296.
  • Salman, M. S. (2017). Epidemiology of cerebellar diseases and therapeutc approaches. The Cerebellum, pp. 1-8.

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