Une âme résiliente est faite du matériau le plus résistant qui soit
Cette situation d’impuissance est fomentée par divers facteurs qui sont ancrés dans notre culture. Nous vivons dans une société habituée à mettre des étiquettes : cette personne est intelligente, celui/celle-ci est idiot-e, cette personne est maniaque, celui/celle-ci est un loser, cette personne est fragile et celui/celle-ci est le/la plus fort-e.
Cette obsession de grossir chaque trait de la personnalité des autres et de les enfermer dans des catégories peut avoir des conséquences néfastes sur les personnes visées, qui finissent par désespérer, par ne plus croire en leur propre potentiel, qui s’isolent dans leur monde intime, fait de souffrances, de larmes et d’abattement. Peu importe que les autres nous disent que nous pouvons tou-te-s être résilient-e-s, car la résilience est difficilement atteignable dans la solitude.
Nous avons besoin de la confiance de quelqu’un, de la proximité d’un entourage empathique et bienveillant, qui nous permet de renaître plus fort-e-s, plus libres, plus beaux/belles et plus dignes.
Pourquoi certain-e-s sont plus résilient-e-s que d’autres
La clé qui permet à une personne d’être plus résiliente qu’une autre se trouve dans la faculté de notre cerveau à supporter ou à résister aux situations de stress. Il y a, dans ce contexte, un facteur biologique déterminant que la neuroscience étudie depuis peu. De fait, à travers des études comme celle publiée dans la revue Nature, il nous est possible de comprendre un peu plus ce processus complexe, mais fascinant, qu’est la résilience de notre cerveau.
Voici les principaux mécanismes qui déterminent notre degré de résilience :
- L’éducation : le fait d’avoir reçu une certaine forme d’attention et de tendresse dans notre enfance nous aide à être plus résilient-e-s. Avoir entretenu un lien fort avec des adultes qui l’ont guidé et soigné permet d’optimiser la maturation du système nerveux central d’un enfant. Cependant, grandir dans un environnement traumatique ou dans un cadre où l’affection n’est que peu présente, provoque des réactions physiologiques et biochimiques qui nous rendent plus résistant-e-s face aux situations de stress.
- Le facteur génétique : il est déterminant dans bien des cas. La peur ou la capacité à se dépasser face à l’adversité, sont deux attitudes différentes face à une situation complexe, et laissent une empreinte tellement importante en nous qu’elle peut être transmise aux générations futures.
- Les neurotransmetteurs : voici un autre aspect qu’il est possible d’observer chez les personnes qui ont de grandes difficultés à gérer leur stress ou qui ont dû affronter un traumatisme important. Leurs neurotransmetteurs, telles que l’endorphine et l’ocytocine, se développent en moindres quantités que chez des adultes ayant eu une enfance heureuse. L’interaction entre ces substances et le système limbique ou le cortex préfrontal entraîne ces personnes à se sentir dans un état de vulnérabilité permanente. Elles ont ainsi de plus grandes chances de souffrir de dépression.
Comme nous pouvons le voir, trois facteurs majeurs influent sur le fait que nous nous sentions vulnérables, que nous nous percevions comme faibles dans un environnement tout à fait menaçant. Pour autant, nous devons à tout prix éviter de nous complaire dans cette croyance. Notre potentiel est présent et n’attend qu’une seule chose : sortir des profondeurs de notre âme pour surgir à la surface de notre conscience et nous permettre d’être plus heureux-ses, quelles que soient les circonstances.
L’âme résiliente sait qu’il ne sert à rien de se battre contre le monde entier
Nous sommes nombreux-ses à passer notre vie à nous battre contre la Terre entière. Nous éprouvons du ressentiment à l’égard de ce que nos parents nous ont fait durant notre enfance, pour les absences ou les carences dont nous avons souffert. Nous détestons les personnes qui ont pu nous abandonner, nous faire du mal, nous dire qu’elles nous aimaient avant de nous quitter dans un silence assourdissant. Nous détestons cette réalité complexe et compétitive. Dans les cas les plus graves, nous détestons la vie elle-même.
Nous focalisons notre regard et notre énergie sur un monde extérieur qui paraît nous traiter comme un punching-ball et qui nous laisse épuisé-e-s, exténué-e-s, sans aucune force pour continuer. Que nous le croyons ou non, la résilience est une armure dorée qui nous permet d’être plus courageux-ses et qui fait disparaître notre perception déformée des choses extérieures. Car il ne sert à rien de porter une lourde armure si nous ne pensons pas d’abord à soigner ce qui est blessé à l’intérieur même de notre âme.
L’armure la plus forte est notre propre cœur, notre propre esprit. Nous devons les recouvrir d’une couche épaisse de résilience, d’acceptation de nous-mêmes, d’estime personnelle et d’espoirs nouveaux. De faut, et même si cela peut être difficile à admettre, il y a des batailles qu’il vaut mieux perdre. Nous devons laisser ce passé qui nous fait du mal dans le même carton que celui que nous consacrons aux vieux calendriers. Nous devons vivre dans le présent et faire naître des espérances nouvelles des fissures de notre âme blessée.
Peu à peu, jour après jour, de ces espérances vont naître des nouveaux projets, des nouvelles personnes et des nouvelles routes, qui vont nous redonner le sourire et faire disparaître toutes les mauvaises choses du passé. Au bout du compte, nous parviendrons à regarder notre passé sans avoir peur de ressentir les peurs et la colère que nous portions en nous auparavant. Le calme nous envahira, car nous aurons enfin accepté-e que nous méritons d’être heureux-se.
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