6 types d'hormones et les humeurs qui leur sont associées
Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater
Les différents types d’hormones de notre organisme ne font pas que remplir des fonctions vitales pour contrôler certains processus biologiques. Que nous le voulions ou non, elles conditionnent notre comportement et même notre humeur. Qui plus est, n’importe quel déséquilibre hormonal peut parfois nous mener à une dépression ou à voir et sentir notre réalité de façon très différente.
Nous aimons tous penser que nous avons un contrôle total sur notre comportement et nos pensées. Cependant, nous sommes totalement conditionnés par cet univers minuscule, plein de pouvoir et de chaos constitué par nos hormones. Ces messagers protéiques chargés de réguler une infinité de processus métaboliques imprègnent aussi notre cerveau, en influençant notre comportement et le type de pensées que nous pouvons avoir dans la tête.
Les hormones sont les messagers chimiques du corps. Elles voyagent à travers le flux sanguin jusqu’aux tissus et aux organes pour intervenir dans notre développement, notre équilibre interne et notre bien-être. Cependant, la moindre altération peut supposer un impact sur notre santé et sur notre comportement.
Nous sommes bien conscients qu’en voyant les choses de cette façon, cela peut sembler inquiétant car peu de choses peuvent être aussi perturbatrices que le fait de ne pas avoir un contrôle total sur nos humeurs. Cependant, nous devons bien garder à l’esprit que beaucoup de ces déséquilibres hormonaux peuvent se réguler en favorisant un style de vie correct. Ainsi, le simple fait de bien se nourrir, de pratiquer un sport, de gérer notre stress et d’établir des contrôles réguliers avec nos médecins peut nous être d’une grande aide.
Nous ne pouvons pas oublier, par exemple, qu’un grand nombre de personnes vivent différentes altérations, des états de vulnérabilité et d’apathie sans savoir qu’elles souffrent d’un type de problème dans la glande thyroïde. Par conséquent, une grande partie de ces irrégularités associées aux différents types d’hormones peuvent être traitées, que ce soit par des médicaments ou en améliorant les habitudes de vie.
Types d’hormones et humeurs associées
Carla a 35 ans et vient d’avoir son premier enfant. Elle a une carrière passionnante, une bonne position dans son entreprise et tout allait à la perfection dans sa vie jusqu’à ce qu’elle ait son bébé. Quelque chose qui n’était ni prévu, ni envisagé s’est produit. Elle se sentait incapable de sortir de son lit, n’avait plus de forces pour tenir sa fille, n’avait aucune motivation pour retourner à sa réalité et affronter cette étape de sa vie.
Carla souffre de dépression post-partum, en plus d’hypothyroïdie. Elle n’a pas choisi cet état, ce n’est pas une mauvaise mère et elle n’a pas abandonné; cet exemple simple mais commun nous permet de comprendre à quel point le déséquilibre d’un certain type d’hormones peut influer sur notre comportement, notre état émotionnel et nos pensées d’une façon réellement dévastatrice.
Voyons maintenant quelles sont les principales hormones qui jouent un rôle au niveau de notre comportement et de notre humeur.
1. Le cortisol
Comme nous le savons tous, le cortisol est l’hormone qui intervient dans les états de stress et d’anxiété. Cependant, sa simple présence dans notre organisme ne signifie pas que, de façon presque irrémédiable, nous allons perdre le contrôle ou passer par un état d’alarme. La clé se situe dans le niveau de cortisol libéré, dans l’équilibre.
Le cortisol est une hormone glucocorticoïde qui est synthétisée à partir du cholestérol qui se trouve juste dans certaines glandes situées sur nos reins. Grâce à elle, nous obtenons l’énergie suffisante pour nous lever le matin, pour commencer nos tâches et activités quotidiennes; elle nous aide aussi à réagir face à des situations que notre cerveau interprète comme dangereuses.
Le problème avec ce type d’hormone est quand elle est secrétée de manière constante. Quand notre esprit considère que nous sommes enveloppés de problèmes, quand la vie devient trop exigeante et que tout semble s’échapper de nos mains…
Ainsi, dans le cas signalé précédemment, il convient de dire que la science a déjà pu démontrer que ces femmes qui font l’expérience d’une augmentation de cortisol dans le sang pendant les 25 semaines de gestation ont plus de risques de souffrir de dépression post-partum.
2. L’ocytocine
L’ocytocine est une “hormone multitâches”. Cet oligopeptide, composé de neuf aminoacides, favorise la majorité de nos comportements prosociaux, comme les relations de couple, la sexualité, l’amitié, le besoin de prendre soin de nous, l’éducation, l’allaitement… Une baisse des niveaux d’ocytocine peut jouer un rôle dans l’apparition d’états dépressifs, de tristesse, de vulnérabilité et d’un type de processus tout aussi alarmant: le manque d’empathie.
Comme cela a été démontré dans un travail publié au cours de l’une des conférences annuelles de la Société Britannique d’Endocrinologie, les personnes avec un faible niveau d’ocytocine montrent des résultats beaucoup plus mauvais dans les tâches d’empathie.
3. La mélatonine
La mélatonine a toujours suscité un grand intérêt des organismes scientifiques. Nous savons qu’elle intervient dans nos cycles de sommeil et de veille; cependant, au cours des dernières années, il a aussi été démontré que cette hormone freine le vieillissement prématuré et agit comme un protecteur neurologique.
- La mélatonine ou N-acétyl-5-méthoxytryptamine est une hormone synthétisée à partir du tryptophane et qui se produit dans la glande pinéale. Un niveau adéquat de ce composé favorise notre repose et synchronise aussi les rythmes de nos neurotransmetteurs cérébraux.
- Par ailleurs, un déficit en mélatonine n’interfère pas seulement au niveau de l’apparition de l’insomnie. Nous pouvons ressentir un affaiblissement de nos processus cognitifs (moins d’attention, pertes de mémoire…) et même un plus grand risque de souffrir de maladies neurodégénératives.
4. Hormones thyroïdiennes
Les hormones thyroïdiennes sont des macromolécules dont l’équilibre précis, que nous le voulions ou non, favorise notre bien-être, notre humeur et notre bonne santé. Elles interviennent dans la majorité des processus métaboliques et fonctionnels de notre organismes en jouant un rôle dans cet univers endocrinien où les T1, T2, T3, T4, TSH sont des outils indispensables.
Ainsi, et pour que la thyroïde puisse réaliser son travail de façon harmonieuse et précise, elle a besoin de matières premières comme l’iode ou la vitamine B12. Curieusement, ce sont deux éléments qui n’abondent pas du tout dans nos régimes occidentaux…
Toute irrégularité dans la thyroïde, qu’elle travaille avec un déficit ou un excès, causera des troubles comme l’hypothyroïdie ou l’hyperthyroïdie.
5. L’adrénaline
Comme on a l’habitude de le dire, l’anxiété est un monstre qui se nourrit de l’adrénaline. Cependant, cette hormone est-elle réellement si négative ? Pas du tout. Ne restons pas fixés sur les étiquettes. Nous nous trouvons face à une substance polyvalente, comme la dopamine ou l’ocytocine.
- L’impact qu’a l’adrénaline sur notre comportement est immense et il vaut la peine de le prendre en compte. Grâce à elle, nous activons notre instinct de survie, nous nous motivons pour donner le meilleur de nous-mêmes au quotidien, pour profiter de nos relations, pour être productifs au travail ou dans un sport…
- Malgré tout, un excès d’adrénaline dans notre organisme développe des états d’anxiété. Un déficit des niveaux d’adrénaline finit avec une dépression, une faible motivation, un désintérêt, une apathie, une indécision…
6. Les endorphines
Les endorphines sont sans aucun doute nos hormones favorites. Il y a environ 20 types d’endorphines dans le corps humain et elles sont réparties dans plusieurs zones: surtout dans la glande pituitaire, ainsi que dans d’autres parties du cerveau et dans le système nerveux.
Ces composés chimiques interagissent avec les récepteurs d’opiacées pour réduire la perception de la douleur et agir presque de la même façon que la morphine et la codéine. Ainsi, un bon “flux” d’endorphines suppose de ressentir de fabuleux états d’euphorie et de bien-être, quelque chose qui se produit généralement quand nous réalisons des tâches que notre cerveau considère comme “positives”: le sport, profiter de nos amis, de la nourriture, de la sexualité…
Pour conclure, il faut préciser qu’il y a beaucoup plus d’hormones qui influent sur notre humeur, comme la progestérone, la testostérone ou les catécholamines. Cependant, celles dont nous avons parlé ici sont les plus connues, celles qui produisent le plus d’altérations dans notre organisme et dont nous devrions prendre soin en faisant attention à nos habitudes de vie.
Par ailleurs, il est important de signaler que face à n’importe quel mal-être, changement d’humeur ou petite irrégularité, que ce soit dans notre corps ou dans notre comportement (fatigue, apathie, perte subite d’énergie…), nous ne devons pas hésiter à aller consulter un médecin. Les problèmes hormonaux ont un traitement et nous pouvons reprendre à chaque instant le contrôle de notre vie.
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- von Dawans, B., Strojny, J., & Domes, G. (2021). The effects of acute stress and stress hormones on social cognition and behavior: current state of research and future directions. Neuroscience & Biobehavioral Reviews, 121, 75-88.
- Duerler, P., Vollenweider, F. X., & Preller, K. H. (2022). A neurobiological perspective on social influence: Serotonin and social adaptation. Journal of Neurochemistry.
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