Les 4 phases de la peur
La peur est naturelle chez la personne prudente, et savoir la combattre c’est être courageux
(Alonso de Ercilla y Zúñiga)
La peur est une sensation universelle que nous avons tous déjà expérimentée. Elle se caractérise par une sensation d’angoisse qui se produit face à la perception d’une menace potentielle.
Cela ne signifie pas pour autant que c’est un sentiment négatif, car elle nous permet, dans sa version positive, de nous protéger.
La sensation de peur n’apparaît que pour nous prévenir d’un danger. Cela provoque un état d’alerte dans notre cerveau, qui permet de mettre en route les recours nécessaires pour faire face à la situation, si nous pouvons l’affronter.
Sinon, les options de fuite seront privilégiées, pour nous éloigner rapidement de ce que nous pensons être incapables de combattre.
Il est important de prendre conscience que la peur n’est pas un problème en soi, si elle reste dans sa fonction première, qui est de nous avertir de l’existence d’un problème.
Mais, que se passe-t-il lorsque la peur devient irrationnelle ? Que faire lorsque nous projetons ce sentiment sur un objet qui nous paralyse, que nous ne pouvons pas contrôler et que nous ne savons pas comment dépasser ?
Pour obtenir des réponses à ces questions, nous allons vous expliquer les 4 phases par lesquelles nous passons lorsque nous avons peur.
La première phase : l’imagination
A de nombreuses reprises, lorsque nous ressentons de la peur, notre imagination se met en marche.
Nous n’arrêtons pas de tirer des plans sur la comète, de penser à ce qui pourrait arriver, de manière totalement exagérée.
Mais, en réalité, nous imaginons la plupart du temps dans notre esprit, une situation bien pire que celle à laquelle nous devons réellement faire face.
Nous anticipons les événements, nous générons nos propres peurs, et parfois une grande anxiété.
Pourquoi faisons-nous cela ? La réponse est très simple. Comme nous l’avons déjà dit, le fait de ressentir de la peur nous permet de nous protéger et de nous préparer à affronter une situation difficile.
Lorsque nous commençons à imaginer des scénarios exagérés, cela signifie que notre esprit passe en revue toutes les options possibles, pour être préparé à affronter chacune d’entre elles.
Pire sera la situation que nous imaginons, meilleure sera notre réaction pour y faire face, si nous pensons que nous avons les ressources adéquates.
Notre esprit travaille très rapidement et nous ne pouvons pas éviter d’imaginer le pire. C’est un réflexe qui peut nous sauver la vie dans bien des cas.
La deuxième phase : la peur
La deuxième phase de la peur, est la peur à proprement parler ! Nous sommes déjà passés par la phase dans laquelle nous avons envisagé toutes les possibilités qui pourraient se présenter à nous et les moyens d’y faire face. Il nous faut désormais affronter la peur en elle-même.
La peur se manifeste dans nos pensées, mais également dans notre corps.
Lorsqu’elle survient, nous rentrons dans une phase d’hyperventilation, notre cœur bat plus fort, notre voix s’accentue et notre corps semble être rempli de nerfs.
Il est désormais impossible d’imaginer quoi que ce soit, voire même de penser. On ne peut que ressentir les choses qui sont en train de se passer, et se préparer à agir, rien de plus.
Un exemple de peur est celle qui nous empêche de parler en public. Avant d’être confronté à la prise de parole, nous nous imaginons que tout va mal se passer, que nous allons commettre des erreurs, et que les autres vont se moquer de nous.
Nous créons différents scénarios en imaginant toutes les alternatives possibles. Cela provoque une rétro-alimentation de notre peur, provoquée bien souvent par nos propres insécurités.
La troisième phase : la paralysie et l’accélération
Lorsque nous nous focalisons sur ce que nous ressentons, sans laisser de place à nos pensées, il est possible d’être totalement bloqué.
Il s’agit de la troisième phase de la peur. Il nous est désormais impossible de penser face à une situation qui nous empêche d’agir. C’est un phénomène que nous craignons tous : être littéralement paralysé par la peur.
Cette situation est un grand moment d’impuissance, dont il est très difficile de s’extirper.
Mais comment pouvons-nous faire face à cela ? En attendant, tout simplement. Lorsque la peur nous paralyse, il faut attendre que cela passe. Ce n’est pas une sensation qui disparaît rapidement, elle demande quelques secondes avant de s’évanouir.
Notre corps a tiré la sonnette d’alarme et a besoin d’un petit laps de temps pour comprendre que le danger n’est pas aussi grand qu’il le pensait.
Dans cette phase de la peur, il est possible d’accélérer au lieu de rester paralysé.
C’est généralement à ce moment que nous commettons des maladresses, que nous nous cachons sous notre couette ou que nous regardons sous notre lit pour voir s’il n’y a pas une chose que l’on redoute.
Ce sont des actions ridicules, mais la peur a pris le contrôle de notre cerveau et nous ne sommes pas conscients de ce que nous faisons.
La quatrième phase : les souvenirs
L’imagination nous place dans un état de peur à l’état pur, lequel peut nous paralyser ou accélérer nos comportements de manière ridicule.
Mais, quelle est l’ultime étape de la réaction en chaîne de la peur ? Les souvenirs. Tous ces événements restent gravés dans notre mémoire, car ils sont particulièrement stressants et ils ont un fort impact émotionnel.
Si vous avez eu une mauvaise expérience en couple (et par là nous entendons un moment négatif marquant, par exemple), chaque fois que vous vous retrouverez en face de quelqu’un qui veut être avec vous au quotidien, le mauvais souvenir va remonter dans votre esprit.
Que se passe-t-il alors ? Les souvenirs nous conditionnent, certes, mais ils nous protègent également d’un mal que nous avons connu, et dont nous voulons nous protéger.
Ces souvenirs peuvent nous faire manquer certaines opportunités, mais ils ne sont pas toujours positifs.
Il est bien d’apprendre de ses erreurs, et d’agir d’une autre manière pour se protéger. Mais il est également important d’apprendre à dépasser ses peurs, et de ne pas les laisser contrôler complètement nos vies.
Si nous avons peur de parler en public, il faut trouver en nous la force de dépasser cette phobie. La peur est dans notre esprit et nous sommes les seuls à pouvoir la dépasser.
Comme nous l’avons vu, nous passons tous par 4 phases lorsque nous avons peur. Il est normal de connaître ce sentiment, mais il ne faut pas le laisser conditionner complètement votre existence.
Vous devez apprendre à dépasser vos peurs. Gardez à l’esprit que c’est quelque chose qui peut s’apprendre.
La peur n’est là que pour vous avertir d’un problème, que vous devez régler. Ne laissez pas vos peurs devenir vos pires ennemies.
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