3 séries sur les troubles mentaux
Rédigé et vérifié par le psychologue María Vélez
En plein boom des séries, les réalisateurs et scénaristes font de plus en plus d’efforts pour inclure des personnages variés qui reflètent la vie réelle. Il est donc plus facile de trouver des séries qui, d’une façon ou d’une autre, normalisent des pathologies psychologiques. Nous vous parlons ici de trois séries sur les troubles mentaux et de la façon dont ces derniers sont abordés dans ces shows.
3 séries sur les troubles mentaux
Il est important de comprendre qu’il s’agit de fictions. Ainsi, d’une certaine façon, elles représentent parfois des caractéristiques très stéréotypées ou modifiées pour qu’elles coïncident avec l’argument ou le genre de l’histoire.
Atypical
Cette série de Netflix, créée et écrite par Robia Rashid, nous présente la vie d’un jeune de 18 ans qui présente un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Ce trouble, réellement complexe, inclut une large variabilité de symptômes, ainsi que des manifestations qui apparaissent dès la petite enfance. En général, les personnes atteintes d’autisme présentent deux traits :
- Problèmes de communication et d’interaction sociale
- Comportements répétitifs ou rigidité dans la routine
La réalité des personnes avec un TSA inclut une multitude de difficultés dans la vie quotidienne, surtout dans les cas de faible niveau de fonctionnement. Le TSA est généralement associé à un handicap significatif et, contrairement à ce que nous sommes habitués à voir au cinéma, environ 60 % des personnes atteintes montrent une capacité intellectuelle en dessous de la moyenne.
La série
Atypical tire son nom de la dénomination cérébrale que l’on donne généralement aux personnes atteintes de TSA et aux personnes qui ne le sont pas, respectivement neuroatypique et neurotypique. Sam Gardner, le personnage principal, est un cas de TSA à haut niveau de fonctionnement.
Dans la série, on peut voir comment Sam évolue au lycée et à quel point il veut avoir une vie qui ressemble à celle de ses camarades. Au beau milieu de sa quête d’autonomie, la série nous montre aussi comment ses parents et sa sœur gèrent les conflits qui se présentent au sujet de Sam et de leurs propres vies.
Special
Cette production, également de Netflix, se base sur la vie de l’écrivain Ryan O’Connell, un jeune atteint de paralysie cérébrale. La paralysie cérébrale est un trouble produit par une lésion irréversible dans le cerveau et qui a lieu avant que le cerveau ne se soit complètement développé. Cette lésion est donc irréversible et produit souvent des variations dans la symptomatologie.
La paralysie cérébrale inclut des altérations motrices qui affectent la posture et/ou le mouvement. Par ailleurs, elle peut s’accompagner d’un handicap sensoriel ou intellectuel plus ou moins grave. Cette gravité du trouble est liée à l’intensité et au moment où la lésion s’est produite.
Cette variabilité débouche sur un spectre très large de personnes atteintes de paralysie cérébrale, qui va de celles qui ont une paralysie quasiment imperceptible à d’autres qui se retrouvent dans l’impossibilité de réaliser les activités quotidiennes les plus basiques et ont besoin d’une aide permanente.
La série
Ryan Kayes est un personnage touchant, qui nous montre comment est la vie d’une personne atteinte de ce handicap et qui, par ailleurs, est homosexuelle. Au fil de la série, Ryan décide de mettre fin à la surprotection de sa mère et de commencer à avoir une vie indépendante, comme n’importe quelle autre personne.
Ainsi, dans cette comédie, en plus de rire, on peut trouver un reflet du double rejet auquel Ryan devra faire face de la part de la société. Néanmoins, cela ne l’empêchera pas de se faire des amis exceptionnels, en plus de se fixer des objectifs et de les atteindre.
Lady Dynamite
La série Lady Dynamite, également disponible sur Netflix, est une semi-autobiographie sur la vie de Maria Bamford, une comédienne avec un trouble bipolaire de type II. Le trouble bipolaire est un trouble grave qui se caractérise par des changements extrêmes au niveau de l’humeur. D’un côté, il y a des phases de manie ou d’hypomanie et, de l’autre, des chutes émotionnelles.
La manie (hypomanie à un niveau plus faible) se caractérise par une phase au cours de laquelle l’humeur est au dessus de la normale. On affiche généralement un optimisme ou une nervosité exagéré, une augmentation de l’énergie, une confiance en soi excessive, un besoin de dormir moins important, une loquacité inhabituelle, un manque d’attention et une prise de décisions incontrôlée.
De l’autre côté, lors de l’étape dépressive, il y a des sentiments de tristesse, de désespoir, une perte d’intérêt et de plaisir lors de la réalisation d’activités, une perte d’énergie, etc. Il existe quatre types de trouble bipolaire en fonction des changements qui ont lieu :
- Type I : un épisode maniaque a eu lieu avant ou après un épisode dépressif majeure ou hypomaniaque.
- Type II : la personne a traversé un épisode dépressif majeur et au moins un épisode hypomaniaque, mais jamais maniaque.
- Cyclothymique : en deux ans, il y a eu beaucoup de périodes plus courtes d’hypomanie ou de symptômes dépressifs (mais pas d’épisode dépressif majeur).
- Autres : dans ce cas, il y a eu des épisodes maniaques ou dépressifs mais qui ne correspondent pas aux sous-types précédents.
https://www.youtube.com/watch?v=1AuGR0XZxe4
La série
Cette série est une parfaite comédie. Il n’est donc pas évident de mettre en avant les vicissitudes d’une personne atteinte de ce trouble. À travers des flashbacks, la série montre des moments au cours desquels Maria commençait dans le monde de la comédie, entamait une réhabilitation psychologique et son retour postérieur à sa vie.
On peut voir, dans cette série, toutes les situations plus ou moins amusantes que Maria a dû traverser en raison de sa maladie. Les hospitalisations, les malentendus ou encore les phases plus dépressives…
La clé du succès de ces séries sur les troubles mentaux
S’il y a bien une chose qui caractérise ces trois séries sur les troubles mentaux, c’est le ton comique mais respectueux sur lequel elles s’appuient. Des projets de ce calibre contribuent à la normalisation de troubles mentaux qui affectent une grande partie de la population.
Ainsi, on nous laisse voir la multitude de handicaps qui doivent être surmontés, les difficultés que la famille doit traverser et la façon dont la société perçoit et traite les personnes avec des troubles mentaux. De belles initiatives…
Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.