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3 films avec un message féministe fort

6 minutes
3 films avec un message féministe fort
Sergio De Dios González

Rédigé et vérifié par le psychologue Sergio De Dios González

Dernière mise à jour : 15 mai, 2023

Le 8 mars dernier, nous sommes entrées dans l’histoire. Nous, les femmes, dans un élan de courage que l’on avait rarement vu de façon aussi transversale et massive, avons envahi les rues pour la première fois. Les gens ont pu nous entendre rugir. Plus rien ne sera jamais pareil. Découvrez le message féministe délivré dans cet article.

Nous avons toutes réussi à élever notre esprit, à laisser exploser notre rage, à collectiviser nos peines et à crier nos revendications. Chacune de nous, avec son sac à dos émotionnel sur le dos et une lourde pierre à porter.

Avec une veste ou avec des cheveux de rasta. Avec un travail de directrice de banque ou encore étudiante au lycée. Nous étions toutes là parce que nous vivons la même chose : l’inégalité, la violence et le toit de cristal, entre autres. Nous vivons toutes sous cette oppression mais les histoires qui la reflètent sont très distinctes.

Les films suivants reflètent la lutte de trois femmes qui veulent s’en sortir dans un monde d’hommes. Un monde où elles sont stigmatisées, agressées, méprisées. Tous ces films sont pleins de courage, comme les histoires qui se produisent autour de nous dans la vie réelle. Et ils transmettent tous un puissant message féministe.

Une femme sous influence, un message féministe contre le stigmate de la maladie mentale chez la femme

Réalisé par John Cassavetes, l’un des réalisateurs nord-américain les plus acclamés du cinéma indépendant, le film narre une situation familiale difficile à cause de la mère, Mabel, interprétée de façon majestueuse par Gena Rowlands. Ce rôle lui a valu le Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination aux Oscars.

Dans ce film, nous voyons que Mabel a des expressions très particulières et des tics impertinents. Malgré tout, elle n’a pas de comportement violent ou menaçant. Son mari, Nick, est un ouvrir interprété par Peter Falk (le célèbre acteur de Columbo). Il l’observe continuellement comme si quelque chose n’allait pas chez elle.

Dans une ambiance tendue et chargée de testostérone, Mabel fait la cuisine. Elle veille à ce que les invités et collègues de travail de Nick se sentent à l’aise. Mabel veut que tout soit parfait, que l’ambiance soit festive. Il est vrai que son comportement est particulier: elle ne contrôle peut-être pas les limites de la cordialité ou de l’amabilité mais fait des efforts pour que tout le monde se sente bien.

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Nick, cependant, ne cesse d’étiqueter son comportement, de se disputer avec elle et n’accorde aucune valeur à ce qu’elle fait. Il l’humilie devant tout le monde et ne respecte pas son espace, sa façon de s’exprimer devant les autres.

Sans divulguer le moindre spoiler, nous pouvons dire que, dans le film, les personnes qui l’entourent ne sont peut-être pas habituées à une personnalité si particulière, pleine de sensibilité et de tendresse envers sa famille. Ses réactions sont de plus en plus extrêmes parce que le comportement de son mari est asphyxiant et inconvenant.

Nick ne sait pas traiter son épouse correctement, il se contredit dans sa façon de lui parler, de la regarder et, finalement, de la traiter. Mabel est bloquée. La personne qui lui dit qu’elle l’aime est aussi celle qui la stigmatise. Nick et les autres pensent peut-être qu’une femme à l’expressivité excessive ne peut être que gravement perturbée.

C’est là qu’apparaît le puissant message féministe: les enfants, qui n’ont pas encore intériorisé les préjugés des adultes, adorent la façon d’être de leur mère, ses particularités et ses marques d’affection très intenses. L’influence que subissait Mabel était peut-être celle de l’ignorance et du machisme, pas celle d’un trouble psychiatrique.

Alanis, un message féministe d’auto-suffisance

Alanis (Sofía Gala) est une prostituée argentine, mère d’un enfant, qui travaille dans un appartement à côté de celui d’une amie, Gisela. Un jour, la police se rend à l’appartement de Gisela pour l’arrêter et Alanis est expulsée. Elle se retrouve obligée de chercher un endroit pour dormir avec son fils.

Elle cherche à gagner de l’argent comme elle le peut et emmène parfois son enfant avec elle chez les clients. La situation d’Alanis est désespérée mais celle-ci n’abandonne pas. Elle n’a pas le temps de se plaindre et fait preuve d’un stoïcisme incroyable. Une fois de plus, elle doit survivre.

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Elle ne fait pas attention aux messages qui la victimisent, à ceux qui l’insultent ou lui laissent entrevoir qu’elle est une mauvaise mèrePersonne ne lui a jamais rien donné. Alanis veut sentir qu’elle tient les rênes de sa vie et qu’elle peut offrir une maison à son fils.

Le film ne nous laisse pas le temps de la juger. Absolument pas. Alanis ne laisse pas d’espace et ne montre pas non plus le moindre intérêt pour changer le cap de sa vie. En réalité, elle ne sait pas ce qu’elle veut mais, au lieu de nous laisser la prendre en pitié, elle nous laisse sans mots.

Elle ne pense qu’au présent et veut que celui-ci soit le plus supportable possible. Elle ne veut rendre de comptes à personne. Voici son message féministe. Controversé et direct car elle ne permet à personne de la victimiser ou de la stigmatiser. Elle fait sa vie et peu importe si les autres la voient comme un parasite. Elle est sûre de ce qu’elle est et ne veut pas jouer.

Paulina, un message féministe sur le jugement personnel

Paulina (Dolores Fonzi) est une femme qui a tout. Elle est née dans une famille aisée de Buenos Aires. Elle a un avenir professionnel tout tracé. Paulina a reçu une bonne formation. Elle a un fiancé et un père qui l’aiment et la respectent.

Ses préoccupations ne sont pas celles d’une fille d’avocat renommé vivant dans un milieu bourgeois. Avec sa profession, elle rêve de faire quelque chose qui se reflète vraiment dans la pratique, quelque chose qui aide à améliorer la vie des personnes. Et elle veut le faire en étant en première ligne de combat.

C’est pour cela qu’elle décide d’enseigner dans un lycée d’une région d’Argentine minée par la pauvreté, la violence et le chômage. Elle sent que ces enfants ont besoin qu’on les écoute et qu’on leur enseigne des choses. Qu’on leur apprenne quels sont leurs droits en tant que personnes. Tous pensent que cette décision sera temporaire mais Paulina est prête à tout et n’a pas de date limite dans sa tête.

Une fois arrivée dans ce lieu inconnu et étranger qu’elle respecte, elle se sent émue. Une nuit, après avoir bu quelques verres chez une nouvelle amie de la zone, Paulina prend sa moto pour rentrer chez elle. Sur le chemin, plusieurs hommes l’agressent et la violent.

À partir de là, tout le monde se sentira sûrement mal à l’aise et n’empathisera peut-être pas avec les décisions de la protagoniste. Elle est convaincue que lorsqu’il s’agit de pauvres, il n’existe pas de justice, seulement des coupables.

Elle se chargera donc elle-même de savoir pourquoi ce viol a eu lieu. Elle n’hésitera pas à reprendre son poste pour chercher les coupables. Lorsqu’elle découvrira qu’elle est enceinte, Paulina prendra une autre décision inattendue. Cela finira par mettre un terme à la patience de ceux qui l’entourent.

Car Paulina est comme ça. Il s’agit d’une femme qui prend ses propres décisions. Sans chercher à être une héroïne. Elle suit son propre jugement personnel, malgré tout ce qui lui arrive. Voici son message féministe. Même si nous pouvons croire que chaque femme agirait de la même façon face à un événement traumatique, au final, beaucoup font ce que leur jugement leur dicte, sans chercher à être acceptées par les autres.

 

 

Ce texte est fourni à des fins d'information uniquement et ne remplace pas la consultation d'un professionnel. En cas de doute, consultez votre spécialiste.