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Y-a t-il un lien entre la dépression et les maux de dos ?

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Les troubles liés à la dépression sont souvent associés à des maux de dos. Inversement, les personnes qui souffrent d'une lombalgie chronique sont également plus susceptibles de souffrir d'un trouble dépressif à un moment donné de leur vie. Pour quelle raison ?
Y-a t-il un lien entre la dépression et les maux de dos ?
Valeria Sabater

Rédigé et vérifié par Psychologue Valeria Sabater

Écrit par Valeria Sabater
Dernière mise à jour : 27 juillet, 2022

La dépression et les maux de dos ont souvent un lien direct. En effet, ces deux difficultés vont généralement de pair. Plus surprenant encore, en cas de lombalgie chronique, il est très fréquent que la personne finisse par développer un trouble de l’humeur. Il s’agit de situations cliniques très épuisantes qui altèrent souvent la qualité de vie de la personne qui en souffre.

Les maladies qui font le plus de victimes au travail sont les maux de dos ainsi que la dépression. On sait, par exemple, que le mal de dos a un grand impact sur l’absentéisme et que c’est aussi un fléau mondial. On estime que ce problème touche près de 80 % des personnes à un moment ou à un autre de leur vie.

Il en va de même pour la dépression. L’impact psychologique, social, professionnel et personnel de ce trouble est immense. Il le sera encore plus à l’avenir. Il s’agit donc d’un problème d’une grande ampleur.

Au cours des dernières décennies, ce trouble fait l’objet de recherches de plus en plus nombreuses. Vivre avec la douleur, qu’elle soit physique ou émotionnelle, nous handicape profondément. Et ce, dans tous les domaines. Il est donc important de clarifier les causes du problème et de perfectionner les modes d’approche.

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Quels sont les facteurs qui définissent la relation entre la dépression et les douleurs de dos ?

La dépression, et plus particulièrement la dépression majeure, présente généralement des symptômes physiques assez intenses. Au delà des douleurs dorsales, on peut notamment citer des contractures, des douleurs aux cervicales, des maux de tête, des douleurs articulaires ou encore des difficultés gastro-intestinales… Le sujet n’est certainement pas nouveau.

On sait aussi que de nombreuses personnes qui souffrent de stress post-traumatique présentent de multiples formes de douleur physique. Atkinson, Slater, Patterson, Grant et Garfin (1991) ont constaté, par exemple, qu’une bonne partie des vétérans de guerre qui reviennent de missions dans des zones où il y a des conflits armés souffrent de dépression et de maux de dos.

D’autres études comme celle menée à l’université de Jilin, en Chine, spécialisée dans la recherche génétique, nous fournissent des informations intéressantes sur la relation entre ces deux aspects. Les troubles de l’humeur et la douleur chronique sont donc souvent les deux faces d’une même médaille. Comprenons à présent pourquoi.

Plus la dépression est grave, plus le mal de dos est important

Lorsque la lombalgie n’a pas d’autre origine que des causes psychologiques ou émotionnelles, on est en présence d’une dépression majeure. C’est le trouble de l’humeur le plus grave et il résulte presque toujours d’une réalité psychologique négligée ou qui n’a pas été correctement prise en charge.

Dans ces situations, on a pu constater grâce aux rayons X de la tomographie informatisée, que les régions du cerveau liées à la dépression et celles liées à la perception physique de la douleur sont en fait les mêmes. On pourrait ainsi dire que la douleur émotionnelle est vécue de la même manière que la douleur physique.

On a également découvert que les états dépressifs augmentent la production d’un type de protéine qui s’appelle la pro-BDNF. C’est la moelle épinière qui libère cette molécule. Elle augmente la perception de la douleur, en particulier dans la région du dos.

Les états chroniques de souffrance émotionnelle et physique négligée

L’université de Berlin et le service de santé allemand ont mené une étude d’un an sur plus de 43 000 personnes afin de comprendre le lien entre la dépression et les douleurs de dos. Une chose que l’on peut constater, c’est que ce phénomène est plus fréquent chez les femmes. En particulier, après l’âge de 50 ans.

De même, on a aussi observé qu’elle touchait plus les personnes qui recevaient moins de soutien émotionnel, social et psychologique. Cela signifie que, parfois, nous pouvons passer de longues périodes à négliger une dépression, cet état mental, qui ouvre une brèche et aggrave l’état émotionnel.

Enfin, la symptomatologie psychosomatique est plus élevée. Le dos est alors la zone la plus touchée.

D’autre part, les personnes souffrant de lombalgies chroniques ont également un plus grand risque de développer un trouble de l’humeur. En effet, la douleur, la gêne occasionnée dans la réalisation de tâches élémentaires de la vie quotidienne, l’impossibilité de pouvoir travailler normalement finissent par affecter l’humeur des personnes concernées.

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Dépression et maux de dos : comment les traiter ?

En cas de dépression et de douleurs dorsales, il est conseillé d’avoir recours à une approche interdisciplinaire. Il est important, avant tout, qu’un professionnel établisse un diagnostic adéquat afin de détecter la présence éventuelle d’autres pathologies ou troubles psychologiques. En général, les approches suivantes sont généralement mises en œuvre :

  • La thérapie pharmacologique. Elle se base sur la prescription d’antidépresseurs, d’analgésiques et d’anti-inflammatoires…
  • La thérapie cognitivo-comportementale. Elle permet de travailler sur les pensées dysfonctionnelles de la personne et d’introduire des comportements plus adaptés.
  • Les techniques de réduction du stress. Il peut s’agir de l’activité physique modérée, de la relaxation, de la respiration profonde, de la méditation, ou encore de l’apprentissage de techniques de gestion des émotions…
  • Les programmes de réhabilitation de la douleur. Il existe des unités médicales et psychologiques spécialisées dans la gestion de la douleur. La collaboration de physiothérapeutes, de médecins et de psychologues donne généralement de bons résultats dans ces cas.

Ces dernières années, des programmes très intéressants ont été développés. Des recherches nous parlent par exemple de la nécessité de parvenir à un “déconditionnement mental” du patient.

C’est notamment le cas de celle menée par Gatchel, RJ et Turk. C’est-à-dire que souvent, la personne se sent complètement conditionnée par la douleur. Elle devient alors totalement subordonnée à la souffrance, de telle sorte qu’elle ne parvient pas à avancer et que la dépression s’intensifie. Il est donc nécessaire de travailler sur cette perception et cette réalité.


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