Traitements psychologiques de l'alcoolisme

Dans cet article, nous vous présentons une variété de traitements psychologiques efficaces contre l'alcoolisme. Les deux principaux groupes se concentrent sur l'abstinence ou la consommation contrôlée d'alcool et sont choisis en fonction du type de patient.
Traitements psychologiques de l'alcoolisme
Alicia Escaño Hidalgo

Rédigé et vérifié par Psychologue Alicia Escaño Hidalgo.

Dernière mise à jour : 27 décembre, 2022

La plupart des traitements psychologiques de l’alcoolisme sont basés sur le modèle cognitivo-comportemental. Il suppose qu’une telle substance est un puissant stimulant capable de maintenir l’auto-administration de l’alcool. Ainsi, le modèle cognitivo-comportemental offre une alternative à l’approche classique de l’alcoolisme comme maladie et donc au modèle médical.

Le but ultime du traitement psychologique de l’alcoolisme est de réduire la préférence de la personne pour l’alcool, tout en augmentant sa préférence pour d’autres activités qui lui permettront de maintenir un fonctionnement adaptatif à long terme.

Un autre objectif pourrait être, selon le patient que nous rencontrons, ses ressources personnelles et son environnement familial ou social, de s’entraîner à une utilisation non problématique de la substance. C’est ce qu’on appelle la consommation contrôlée d’alcool.

Actuellement, dans les traitements psychologiques de l’alcoolisme, on peut distinguer deux grands blocs d’intervention. Il s’agit de ceux qui visent l’abstinence et de ceux qui visent à atteindre une consommation non dangereuse de manière contrôlée. Nous allons les décrire dans la suite de cet article..

Le modèle comportemental vise à changer les comportements directement liés à la consommation d’alcool. La responsabilité est attribuée à l’individu pour son problème et, par conséquent, pour son changement.

Un homme regardant un verre d'alcool


Traitements psychologiques de l’alcoolisme orientés vers l’abstinence

Parmi les traitements psychologiques de l’alcoolisme qui visent à ce que le patient cesse de boire de façon radicale, l’état de l’art scientifique valide les thérapies suivantes :

Formation aux compétences sociales ou à la maîtrise de soi

Elle est utilisée chez les patients qui n’ont pas les aptitudes interpersonnelles et intrapersonnelles adéquates. Elle peut également être utile chez ceux qui ne peuvent contrôler leur état émotionnel autrement que par l’alcool. En effet, il a été constaté que les buveurs consomment moins d’alcool si, dans une situation sociale stressante, ils ont une stratégie d’adaptation alternative.

Un exemple pourrait être le manuel de Monti et al. (2002). Ce dernier fournit des stratégies sociales à la fois pour le patient et son réseau de soutien sans recourir à la consommation.

Approche de renforcement communautaire

Cette approche vise à modifier le mode de vie lié à la consommation de la substance. Elle comprend des techniques telles que la résolution de problèmes, la thérapie familiale comportementale, le counseling social et la formation en recherche d’emploi. Elle peut également être utilisée pour une consommation contrôlée.

Thérapie comportementale conjugale

Il s’agit de passer du renforcement de la consommation d’alcool à l’objectif de l’abstinence. La participation du couple est recherchée dans les activités qui sont satisfaisantes, en particulier celles qui n’impliquent pas la consommation d’alcool.

Un exemple pourrait être le programme Sisson et Azrin qui vise à enseigner aux membres non alcooliques du couple comment réduire la violence physique, encourager la sobriété et chercher un traitement.

Thérapie aversive

L’objectif est de réduire ou d’éliminer le désir d’alcool de la personne. Différents stimuli ou images sont utilisés de manière à obtenir une réponse négative conditionnée aux signes liés à la consommation (couleur, odeur…).

Différents stimuli aversifs ont été utilisés, du choc électrique classique avec Kantorovich en 1929 à l’aversion chimique ou à l’imagination.

Un exemple de ce traitement pourrait être la sensibilisation secrète proposée par Cautela en 1970. En ce sens, en général, 8 séances suffisent pour voir les résultats.

Prévention des rechutes

La thérapie la plus connue est celle de Marlatt et Gordon. Elle laisse une grande place au patient dans la responsabilité de son changement de comportement. Par conséquent, il est aussi responsable du maintien de ce changement une fois qu’il a été réalisé.

La prévention des rechutes doit tenir compte de l’augmentation de leurs stratégies d’adaptation dans les situations de stress à haut risque.

Traitements visant à contrôler la consommation d’alcool pour lutter contre l’alcoolisme

Ils sont utilisés lorsque la personne ne veut pas atteindre l’abstinence complète ou n’a pas de problèmes physiques. Le programme le plus représentatif de ce groupe de traitements psychologiques en alcoolisme est celui de Sobell et Sobell.

Le programme Sobell et Sobell vise à s’assurer que les buveurs à problèmes ne deviennent pas chroniques. Il s’inscrit dans une démarche d’autogestion, puisque l’objectif est de faire une brève intervention, dans laquelle c’est l’individu qui met en pratique par lui-même plusieurs des stratégies qui lui sont enseignées.

Ces buveurs ont tendance à être jeunes, bien éduqués, employés, avec peu d’épisodes graves de syndromes de sevrage d’alcool. Ils ont des antécédents d’abus de cinq à dix ans, avec des ressources sociales et économiques personnelles et ne semblent pas différents des autres personnes, étant capables de faire des changements importants dans leur vie.

Un jeune homme face à une table contenant des bouteilles d'alcool

Le programme Sobell et Sobell dure quatre semaines et se déroule en consultation externe. Il n’est pas très intensif à la clinique, mais avec assez de nombreuses taches à réaliser à la maison. L’objectif est que la personne apporte enfin son propre changement.

Certaines de ses recommandations sont les suivantes :

  • Interdiction de consommer plus de 3 unités de boisson par jour
  • Ne pas boire plus de 4 jours par semaine, dans le but de réduire le niveau de tolérance à l’alcool
  • Ne pas boire pas dans des situations à haut risque
  • Interdiction de boire plus d’une unité de boisson par heure
  • Attendre 20 minutes entre la décision de boire et le fait de boire

Il s’agit d’un programme où la formation en résolution de problèmes et en prévention des rechutes revêt une grande importance. Le but étant que la personne délimite les situations liées à la consommation dans sa vie et dispose de stratégies pour y faire face.

Conclusion sur les traitements de l’alcoolisme

Tant pour l’abstinence complète que pour la consommation contrôlée d’alcool, l’objectif ultime est que le patient apprenne des stratégies alternatives qui réduisent les envies de boire de l’alcool. Qu’il s’agisse d’acquérir des compétences sociales pour dire non à ceux qui nous encouragent à boire ou de résoudre efficacement les problèmes qui sont résolus par l’alcool.

L’objectif est de découvrir la dépendance et de commencer un nouveau chemin. Bien sûr, nous y trouverons un malaise vital inhérent. Mais nous pourrons nous concentrer et affronter plus efficacement les problèmes qui se posent.

En ce sens, en particulier le programme de consommation contrôlée d’alcool, est d’une grande importance aujourd’hui. En effet, on peut constater une forte augmentation du nombre de jeunes qui font face à leurs problèmes et émotions en buvant de façon disproportionnée les week-ends.

L’objectif est de s’assurer que ces jeunes ne deviennent pas des buveurs pathologiques. Pour cela, ils doivent acquérir des moyens efficaces de gérer leur vie sans consommer de drogues.

 


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  • Vallejo, P, M.A. (2016). Manual de Terapia de Conducta. Editorial Dykinson-Psicología. Tomo I y II

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