Sandro Botticelli : biographie et métamorphose de l'âme
Relu et approuvé par Psychologue Gema Sánchez Cuevas
Nous embarquons aujourd’hui pour un voyage dans le passé, et plus concrètement à l’époque de la Renaissance, pour parler de l’une des figures les plus représentatives de cette période. Sandro Botticelli est né à un moment très particulier de l’histoire, à Florence. Cette ville se trouvait alors à mi-chemin entre les idées aristotéliciennes et celle des académiciens, qui s’inspiraient des classiques, et plus particulièrement de Platon.
Familièrement connu sous le nom de Filipepi, Sandro Botticelli a été largement reconnu pour ses œuvres. On les considère comme faisant partie des plus grandes créations de cette période artistique si brillante et fructifère.
L’histoire de sa vie est un jeu de clairs-obscurs dans lequel le prestige et le talent qu’on lui avait reconnus dans sa jeunesse se sont finalement retrouvés profondément ternis. Sa relation avec une autre figure clé de l’époque, Giacomo Savonarola, semble lui avoir coûté très cher.
Les œuvres de Botticelli sont, aujourd’hui encore, sujettes à controverse au niveau de leur interprétation. Les théories les plus classiques défendent une interprétation purement religieuse de ses tableaux. Cependant, certains courants ont proposé une interprétation associée aux nombreuses références à des symboles d’anciens mystères initiatiques dans ses peintures.
Des mystères qui auraient été récupérés par les néoplatoniciens de la Renaissance. Une connaissance que les luttes religieuses de la réforme, de la contre-réforme et leur chasse aux sorcières auraient fini par enterrer.
Sa jeunesse
Alessandro de Mariano di Vanni Filipepi, connu sous le nom de Sandro Botticelli, est né à Florence. Il ne quittera cette ville qu’une fois dans sa vie. Florence fait partie intégrale de la vie et de l’oeuvre de ce magnifique artiste. Elle l’a vu naître, grandir et mourir ; elle a été la complice et le refuge de son extraordinaire talent, de ses amants, de ses secrets et de ses désirs les plus mystiques.
Nous n’avons que peu de données sur sa jeunesse. Nous savons malgré tout que Sandro Botticelli est apparu dans le monde de la peinture à l’âge de 14 ans. Grâce à l’amitié de sa famille avec les Vespucci, Sandro est devenu le disciple du grand Filippo Lippi. Lippi a exercé une énorme influence sur toute l’oeuvre de Botticelli, qui a réussi à adopter la technique artistique très détaillée de son maître.
Les expressions délicates de ses visages et son approche décorative l’ont rapidement propulsé au rang des peintres les plus demandés de Florence.
Un artiste de premier plan
À 15 ans, il a ouvert son propre atelier, au sein duquel il développera un goût exquis pour le platonisme. Il le fait à travers la représentation de figures très réalistes dans un style triste et mélancolique. Le néoplatonisme s’appuyait sur différents thèmes d’inspiration chrétienne, avec de nombreux éléments païens.
Beaucoup de ses biographes et quelques historiens ont vu un amour non partagé envers la modèle de son oeuvre La Naissance de Vénus. Cette hypothèse n’a cependant jamais été prouvée. On sait que Sandro Botticelli a eu une relation homosexuelle avec un jeune homme. Il en a d’ailleurs été accusé à un certain moment de sa vie.
Au-delà des théories qui portent sur ses relations amoureuses, nous savons que Botticelli est devenu un artiste de premier plan, avec une certaine renommée, un grand prestige et de l’argent. Son lien avec la famille des Médicis lui a permis d’avoir une bonne position sociale.
Sandro Botticelli : l’âge adulte
La renommée de Botticelli ne faisait qu’augmenter. À Florence, il était reconnu comme un artiste extrêmement talentueux. Les Médicis faisaient appel à lui pour faire le portrait des membres les plus importants de la famille.
Sa relation avec les Médicis lui a ouvert les portes d’une réputation aux proportions extraordinaires. Il a ainsi été convoqué par le pape de Rome pour peindre quelques sections de la chapelle Sixtine. Ses travaux pour ce projet ont inclus trois grandes pièces et plusieurs portraits.
La suite de sa carrière a été marquée par l’influence d’un des hommes les plus célèbres de la période de la Renaissance florentine, Jérôme Savonarole (Girolamo Savonarola), un frère dominicain très charismatique. Ses sermons contre la corruption morale du clergé de l’époque ont fait naître de nouvelles convictions idéologiques qui ont conquis beaucoup de personnes, dont Sandro Botticelli.
C’étaient des temps agités à Florence. Les prédications religieuses et morales de Savonarole ont pris des teintes hérétiques aux yeux du Vatican. Il a fini par être condamné au bûcher, accusé d’hérésie. Sa relation avec le frère dominicain et son admiration vis-à-vis de son discours ont supposé de nombreux problèmes pour Botticelli, après la chute et la fin tragique de Savonarole.
Malgré cela, Botticelli devait encore connaître un changement important au sein du mouvement de la Renaissance. Les techniques et nouveaux styles se développaient très rapidement et Botticelli commençait à rester trop en arrière.
Les nouveaux peintres et génies émergents, comme Léonard de Vinci ou Michel-Ange, possédaient de nouvelles techniques qui mettaient de côté la période antérieure. Le 17 mai 1510, Sandro Botticelli décédait dans la ville qui l’avait vu naître.
Son oeuvre
Le travail de Sandro Botticelli est immense et extrêmement connu. Il a connu une grande popularité dans sa vie. Même si, après son décès, son oeuvre a été reléguée au second plan face à la magnificence des grands peintres qui ont émergé dans la dernière étape de la Renaissance.
Ce n’est qu’au XIXe siècle que l’oeuvre de Botticelli a refait son apparition. On a alors pu lui donner la valeur inégalable qu’elle méritait.
Les oeuvres de Botticelli sont nombreuses : des 102 dessins qui ont servi d’illustrations à la Divine comédie de Dante à L’Adoration des mages, en passant par Vénus et Mars, Pallas et le Centaure, La Tentation du Christ, La Vierge à la roseraie ou L’Annonciation.
Sandro Botticelli et la métamorphose de l’âme
Si nous devions choisir deux œuvres parmi toute sa production, nous choisirions sans aucun doute La Naissance de Vénus et Le Printemps. Ces deux œuvres, avec Pallas et le Centaure, ont été commandées par les Médicis. Elles représentent la métamorphose de l’âme selon la philosophie platonicienne développée par l’académie de Ficin.
De nombreuses interprétations ont voulu voir, dans des œuvres comme Le Printemps et La Naissance de Vénus, un épisode écrit par Ovide qui parle de la transmutation de l’âme à travers les Grâces et autres éléments. Un retour à la situation spirituelle primordiale de l’être humain qui, guidé par les âmes d’outre-tombe, le pousse à atteindre la transcendance.
L’oeuvre de Sandro Botticelli est l’une des plus intéressantes qu’ait apporté la Renaissance. Cette période de splendeur des arts a drastiquement changé le sens de notre civilisation.
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