La réciprocité asymétrique, un obstacle dans les relations humaines
L’équité fait partie des fondements de la plupart des relations que nous entretenons. Par ailleurs, nous savons tous que l’équité absolue est une utopie. Il n’est jamais possible d’atteindre un équilibre parfait entre ce qui est donné et reçu, ou faire en sorte, lorsque cela dépend de nous, que celui qui reçoive le plus soit celui qui le mérite ou qui en a le plus besoin. Cependant, lorsque ce qui prévaut est clairement une réciprocité asymétrique, nous observons alors une importante détérioration d’une multitudes de liens.
Nous connaissons tous une ou plusieurs personnes qui donnent tout pour les autres, qui partagent tout ce qu’elles ont. Il est difficile de répondre de la même manière à de telles personnes. Il est également raisonnable qu’il soit impossible d’établir une égalité parfaite dans ce que chacun octroie. Il n’est pas non plus souhaitable qu’il en soit ainsi : les relations tiendraient davantage du calcul que de la spontanéité.
En outre, le concept de “donner” est très ample. Cela signifie fournir aux autres des biens matériels ou spirituels. Ceux-ci correspondent : à l’affection, au temps, à l’écoute, etc. Si une réciprocité asymétrique prévaut, la chose habituelle est que l’une des parties se sente à l’aise du fait de recevoir et ne fait aucun effort pour correspondre. Une attitude qui devient particulièrement critique dans les relations de couple.
Les causes de la réciprocité asymétrique
Cela vaut la peine de se demander pourquoi nous configurons parfois des relations dans lesquelles cette réciprocité asymétrique s’installe. Le plus commun est que ce phénomène soit le résultat de deux types de situations. Dans les deux cas, se construit l’idée selon laquelle l’une des personnes impliquées dispose d’une plus grande capacité, ou a davantage de devoir, envers l’autre ou les autres.
La première situation se produit lorsqu’une personne possède une sorte de force spéciale. Par exemple, elle dispose de davantage de compétences pour résoudre les problèmes, elle possède davantage de connaissances ou est simplement plus forte émotionnellement que ceux qui l’entourent. Cette vertu spéciale finit par jouer contre elle. Les autres espèrent que ce soit elle qui résolve, oriente, etc., sans que rien ne vienne compenser sa contribution ou sa fatigue.
Ce type de situation s’étend parfois à l’action de l’État. Il s’agit du soi-disant “assistancialisme “. Il se base sur l’idée qu’une personne, dans la mesure où elle possède une certaine vulnérabilité, n’a pas besoin de correspondre à ce qui lui est octroyé. De sorte que s’il existe des situations dans lesquelles cette réciprocité asymétrique est justifiée, cette dernière ne s’applique qu’à des circonstances très spécifiques, et de façon temporaire.
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